Insurrection populaire : Trois ans après, les yeux sont toujours rivés sur la justice
Un seul mot est sur toutes les lèvres trois ans après l’insurrection populaire d’octobre 2014 qui a eu pour résultats 33 martyrs tombés et plusieurs centaines de blessés avant la fuite suivi de l’exil de Blaise Compaoré: justice.
Voulue « sobre », la cérémonie d’hommage aux martyrs tombés au cours de la lutte pour plus de démocratie, d’équité et de justice s’est résumée à un dépôt d’une gerbe de fleurs effectué par le Président du Faso Roch Kaboré. Ce choix de sobriété est apprécié positivement par l’Association des blessés de l’insurrection.
Où positionner l’insurrection ? L’insurrection populaire pour le ministre d’Etat Simon Compaoré « c’est un point de départ extrêmement important pour les jeunes générations qui vont venir ». Pour sûr, a-t-il ajouté, les générations futures « sauront que lorsqu’on a dit depuis la nuit des temps que Burkinabè, c’est celui-là qui est brave, rigoureux dans ses prises de positions, ils verront à travers 30-31 octobre, la justification de tels propos »
A travers cette cérémonie d’hommage, troisième du genre, a commenté Simon Compaoré, il faut y voir d’abord le respect à accorder aux morts pour qui une question n’a pas encore reçu de réponse de la part de la justice. Justice, ce mot était sur la bouche de plus d’un participant à la cérémonie. Notamment le représentant des blessés. « Ça fait trois ans » mais pour Dramane Ouédraogo, président de l’association des blessés d’alors, « c’est comme si cela vient d’arriver parce que nous nous souvenons comme si c’était hier ».
Ce qu’ils attendent à présent, c’est que justice soit rendue, car dit-il, « la justice est le point focal de ce qui est de l’apaisement [à] la suite de ces événements ». De ce fait, « tant qu’il n’y a pas de justice, a-t-il poursuivi, cela veut dire que tous ces gars qui ont non seulement amené à fragiliser le tissu social auraient eu raison s’il n’y a pas eu de justice ».
Sans s’immiscer dans l’appareil judiciaire, l’exécutif à travers le ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation (MATD) a agi de son côté en s’associant à l’organisation de prières pour l’occasion à travers mosquées, temples et églises pour qu’il y ait la paix au Burkina, pour que Dieu bénisse le pays et bénisse l’ensemble de ses enfants dans leur « engagement permanent » pour plus de démocratie et aussi « pour que la justice soit ».
Sans évoquer le projet qui vise à faire de l’ancienne assemblée nationale un musée et tous les autres projets connexes, le ministre Siméon Sawadogo a soutenu qu’il n’y a pas que ce travail de mémoire à l’endroit des victimes mais il y a l’ensemble des réflexions, des contributions qui se font à travers d’autres organisations sur l’insurrection populaire. Tout ceci devrait selon lui permettre de se souvenir « suffisamment et pendant longtemps de cet acte qui a été posé pour l’honneur du peuple et qui a été salué à travers le monde ».
Les familles des victimes et les blessés ont eux aussi les yeux fixés sur l’appareil judiciaire. « Nous disons, c’est la justice burkinabè qui doit se faire valoir », a déclaré le président de l’Association des blessés. Pour avoir « entendu des arrestations, libérations et tout ça », il appelle les autorités à « prêter attention » à la suite de ces événements. En attendant que la tenue effective du procès avant le quatrième anniversaire, Simon Compaoré partage ses espérances. « Nous osons croire qu’au prochain anniversaire, nous allons pouvoir tous pousser un ouf de soulagement ».
Oui Koueta
Burkina24
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !