Foncier au Burkina : « L’Etat doit s’assumer pleinement »
Ceci est l’opinion d’un citoyen burkinabè sur la gestion du foncier.
Je suis un jeune de l’arrondissement 3 de la commune de Ouagadougou. Je suis avec intérêt le débat qu’engendre la question des lotissements au Burkina Faso en général et à Ouagadougou en particulier. Le débat m’intéresse en tant que jeune aspirant à un logement pour fonder ma future famille. Il m’intéresse aussi quand je regarde ces milliers de familles contiguës dans des lopins exigus sans certitude de lendemains meilleurs. De cet intérêt, je remarque les manœuvres des maires, les discours des autorités et l’exaspération des populations concernées. Dans cette question cruciale se greffent naturellement les promoteurs immobiliers dont le rôle est parfois peint en noir.
Sur la question, je voudrais qu’on soit clair avec nous-mêmes. Nous avons tous demandé justice et réparation pour les torts causés par les maires dans la gestion des lotissements. Où en sommes-nous ?
- Des maires arrêtés, enfermés et relâchés sans aucun procès.
- Une enquête parlementaire accablante surtout sur les maires.
- Des commissions ad’hoc pour l’apurement du passif foncier qui trainent les pieds.
- Des populations qui en désespoir de cause accablent des maires qui ont fait des lotissements leur thème principal de campagne.
Dans cette confusion une bombe sociale se met doucement et surement en place. L’Etat doit s’assumer pleinement en tirant leçon des lotissements passés.
Je commence par les promoteurs immobiliers : voilà un corps professionnel régi par la loi dans notre pays comme c’est le cas dans tous les pays du monde. Les textes leur permettent d’acquérir les terres auprès des propriétaires terriens qui en sont les vrais propriétaires. Mais qu’est ce qui justifie les récriminations de certains maires à propos des surfaces acquises par les promoteurs immobiliers ? Nous avons pourtant des échos des Sociétés telle que CGE, WendPanga, Abdoul Service, IMA, PNBF sur les antennes des radios et télévisions. Il serait normal de préciser que ceux d’entre les promoteurs qui seraient en porte-à-faux avec la loi soient punis avec la rigueur qui sied.
Je poursuis avec les maires : ce sont des animateurs de proximité de la vie sociale, économique et politique des communes et arrondissements. A ce titre, je comprends qu’ils soient préoccupés par les souffrances de leurs populations respectives. Cependant, l’attitude viscérale de certains d’entre eux vis-à-vis des promoteurs immobiliers cache mal leur propre appétit dans la défense intéressée de la question des lotissements. Certains propriétaires terriens peuvent encore témoigner. Des maires de par le passé ont pris leurs terres sans que leurs propres enfants ne puissent bénéficier de la moindre parcelle. Et c’est là que j’attire l’attention du gouvernement.
J’estime que le contentieux des précédents lotissements n’a pas encore été évacué et que par conséquent, le gouvernement ne saurait encore confier cette charge aux maires aussi populaires soient-ils. Ce sont les maires qui ont créé tous les problèmes de lotissement que nous connaissons de nos jours. C’est pourquoi je dis oui au lotissement et non à la gestion par les maires.
Je parle enfin à mes frères des zones non loties. Moi aussi je suis de la même zone non lotie. Nous partageons les mêmes cauchemars. Nous attendons depuis des années nos parcelles pour mettre à l’abri nos familles. Nous voulons donc qu’on lève la mesure et qu’on lotisse nos zones. Mais pas des lotissements pour nous spolier et nous mettre en conflit entre voisins. Ne nous laissons pas berner par des propos de campagne politique et ne nous trompons pas d’adversaire.
Les promoteurs immobiliers qui sont en règle ne sont pas nos concurrents encore moins nos ennemis. Il est plutôt temps de nous tourner sagement vers nos plus hautes autorités et de leur demander de mettre en places des mécanismes pour des lotissements transparents et équitables. Surtout que le ministre de l’Habitat sur les antennes de la TNB a promis de résoudre la question du lotissement, profitons lui demander de nous mettre à l’abri de la gestion des maires tant que le passif du foncier n’est pas apuré.
Dakissaga Panaba
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