Brigade verte de Ouaga : Confidences entre femmes à minuit
Elles sont appelées la brigade verte. Jadis, c’était « les femmes de Simon ». Elles sillonnent pour certaines les grandes artères de Ouagadougou chaque nuit pour débarrasser la ville de ses ordures. D’autres, sur les charrettes tirées par des ânes, font le porte à porte pour récupérer les ordures ménagères. Biba et Alima sont les membres de cette brigade.
Biba L. Koanda. La soixantaine. 6 filles mariées et 6 petits enfants. Sa démarche est claudicante. La cause, un accident sur cette même voie, qu’elle balaie depuis 15 ans. Elle a un mari souffrant, qui se déplace à peine de lui-même. La charge familiale lui incombe donc.
Ouédraogo Safiatou, la quarantaine, est mère de cinq enfants. 5 ans de service. Elle trouve-là une occupation qui lui permet d’épauler son mari, veilleur de nuit, dans les dépenses de la maison.
Entre minuit et 1h du matin, et plus précisément ce 4 mars 2018, c’est l’heure qu’elles, Biba et Safiatou, ont jugé propice pour commencer leur travail.
Un travail pénible du fait de la posture, des conditions de travail, des moyens de protection pour celles qui s’en soucient et des douleurs qui sont au rendez-vous quand vient l’heure de se coucher. Mais ces désagréments n’auront pas raison de ces femmes.
Elles côtoient des usagers peu courtois, des personnes qui ne jouissent pas de leurs facultés mentales et frôlent des accidents pour débarrasser les grandes artères de la ville des détritus dont la plupart sont du fait des habitants. Il y a aussi les accidents.
Biba raconte : «J’ai déjà eu un accident sur la route. J’avais fini de travailler et j’attendais pour rejoindre notre point de ralliement. Une voiture m’a cognée et m’a trainée sur quelques mètres. J’ai fait plus d’une année sans pouvoir reprendre le travail. C’est ce que les gens ont raconté que je vous dis parce que je ne savais pas si j’étais morte ou en vie. Quand il voulait fuir, les gens l’ont interpellé. Mais quand on l’a appelé après, il a dit qu’il était en voyage mais mes patrons et la police l’ont intimidé de passer me voir quand j’étais à l’hôpital. Mais quand ça allait mieux, je ne l’ai plus revu depuis lors ».
Après avoir fini leur tâche, au regard de l’heure, elles trouvent refuge au point de ralliement en attendant le jour. A 8h du matin, après la vérification et le pointage de la patronne, elles peuvent regagner leur domicile.
Le revenu de ce dur labeur (37 000 F CFA/mois), est ce sur quoi elles peuvent compter pour subvenir aux besoins de leurs familles. Elles se disent chanceuses d’avoir ce travail. Elles prient pour le garder.
Le 8-Mars est une journée comme toutes les autres pour elles. Leur seule préoccupation, trouver un meilleur repas pour la famille ce jour.
Revelyn SOME
Burkina24
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Nos mamans chérie k l tt Puissant vous protège et vous donne tjr l courage d continuer,et kil nous permette aussi d pouvoir un jour vous aider,prendre soin d vous, essuiyer vos larmes
C’est pénible des les voir se dévouer sans le minimum de matériel de protection (essayez d’imaginer la quantité et la de la poussière que ces braves dames soulèvent donc inhalent) et de signalisation (le vert sans réflexion est quasi invisible en pleine nuit dans ces rues mal éclairées voire pas éclairées du tout. Je me suis toujours demandé qui protège leurs conditions de travail et s’assure de les protéger contre les risques sanitaires auxquels elles sont exposées
Que Allah protège nos mamans ,bonne fête a vous…
Beau témoignage sur les conditions réelles de la femme au Burkina et dans plusieurs pays.