Réhabilitation progressive des sites miniers : Une initiative pour palier à l’insuffisance des textes
Le Burkina Faso compte de nos jours une douzaine de sites miniers en exploitation industrielle, 02 mines industrielles en construction et un site en phase de fermeture. Après une dizaine d’années d’expérience dans l’exploitation minière industrielle, le pays n’a aucune expérience en matière de réhabilitation d’un site minier après sa fermeture. Pourtant, le cadre légal et réglementaire en matière de protection de l’environnement sur les sites miniers donne des indications. En effet, le Code minier prévoit que chaque société alimente un compte bancaire qui servira à couvrir les frais liés à réhabilitation. Action des Journalistes sur les Mines au Burkina Faso (AJM-BF) a rencontré Seydou Ouédraogo, Président de la commission environnement, santé et sécurité au travail à la Chambre des mines du Burkina Faso, en mi-novembre 2018, pour s’informer des initiatives prises par les sociétés minières en matière de réhabilitation des sites minièrs.
Burkina 24 (B24) : Que font les mines en matière de protection de l’environnement ?
Seydou Ouédraogo : En matière de protection de l’environnement au niveau des mines, les sociétés doivent d’abord faire une étude d’impact environnemental accompagnée du plan de gestion environnementale et sociale. Au niveau des mines en exploitation, on pourrait aussi ajouter qu’elles font régulièrement le suivi et la surveillance environnementale.
En dehors des textes nationaux, il faut noter que les sociétés minières adhèrent aux conventions internationales en matière de protection de l’environnement et aux conventions internationales en matière de conservation de la biodiversité. Ces conventions ont été adoptées sous l’égide des institutions financières internationales comme la Société financière internationale (SFI), la Banque mondiale.
B24 : L’insuffisance des textes limite l’action des mines en matière de réhabilitation. Elles optent pour la réhabilitation progressive. Comment cela se passe concrètement ?
Seydou Ouédraogo : Au Burkina Faso, d’une manière générale, les sociétés minières ont adopté la réhabilitation progressive des mines et cette réhabilitation progressive concerne essentiellement la réhabilitation du couvert végétal. Il y a aussi le reboisement. Pour bien faire le travail, les sociétés se sont affiliées à des instituts de recherche qui les aident aussi à sélectionner les espèces végétales adaptées dans les zones concernées.
B24 : Est-ce qu’il y a d’autres initiatives qui contribuent à la réhabilitation ?
Seydou Ouédraogo : Il y a des sociétés qui ont déjà entamé la fermeture des fosses. D’autres irriguent les fosses pour faire de la pisciculture.
B24 : Quelles sont les difficultés rencontrées par les sociétés minières dans la réhabilitation progressive ?
Seydou Ouédraogo : Effectivement, il faudrait noter que des difficultés existent du fait que les sociétés ont pris l’initiative de faire cette réhabilitation progressive à leurs propres frais. Ces sociétés espèrent que les fonds qu’elles ont alimentés pour la réhabilitation vont être débloqués pour leur permettre de continuer leurs activités.
B24 : Des précautions sont-elles prises pour éviter la contamination de cette eau par les métaux lourds ?
Seydou Ouédraogo : Tout à fait. Les mines prennent toutes les dispositions en la matière pour faire des analyses sur la qualité de l’eau pour éviter que ces eaux ne contiennent pas d’acide. C’est donc un travail de contrôle permanent qui se fait sous le contrôle du ministère de l’environnement à travers le Bureau national des Evaluations environnementales (BUNEE).
Propos recueillis par Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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