Réduction des inégalités et changement social durable : Des résultats du PIGEC II
Oxfam a investi dans la formation des enseignants des « provinces (de la Gnagna et du Yagha) qui étaient en situation de vulnérabilité encore plus poussée ». Ou plutôt « fait faire » à travers la Coalition nationale pour l’éducation pour tous au Burkina Faso (CN-EPT/BF), grâce au financement obtenu auprès de l’agence danoise de développement (DANIDA).
Adissa Ouédraogo est la spécialiste éducation à Oxfam Burkina. L’inspectrice de l’enseignement de formation est d’avis qu’une « éducation de qualité passe par une formation adéquate et appropriée des enseignants ». Forte de ce constat, elle a pesé de son poids pour l’implémentation du Programme intégré de gouvernance Education et citoyenneté (PIGEC II phase II).
Celui-ci n’a pas tardé à livrer ses premiers résultats dans la province de la Gnagna à l’Est du Burkina Faso. En plus de la province du Yagha dans le Sahel, le PIGEC a été implémenté pour contribuer à améliorer la qualité de l’éducation à travers le renforcement des capacités des acteurs terrains afin qu’ils soient des citoyens actifs qui contribuent à un changement social durable dans la zone d’intervention que sont les communes de Bogandé, Thion et Mani.
Parce que « la qualité de l’éducation passe par des enseignants de qualité », dans ces communes, 200 enseignants de 50 écoles ont été formés sur la stratégie genre sensible et celle centrée sur l’apprenant. Ces pédagogies sont d’un « apport incommensurable », apprécie Hamadou Bourgou, conseiller de l’enseignement dans la circonscription d’éducation de base (CEB) de Thion.
« On est dans des contextes où parfois on peut se retrouver à interroger rien que des garçons alors qu’il y a des filles timides qui ont quelque chose à dire », relèvera Modeste Bognomo Nébié, responsable de la communication pour la CN-EPT/BF.
Tindano Batchéba a bénéficié de l’offre de formation. A l’écouter, les résultats ne se font pas attendre : « Nous, en tant que praticiens, on a changé notre manière de faire. Ce sont des termes émergents, nouveaux qu’on ne connaissait pas. Donc si on prend ça, si on met cela en pratique, on voit vraiment un net changement ».
Le PIGEC, c’est aussi et surtout la contribution à l’amélioration de la qualité de l’éducation par le renforcement des capacités des acteurs terrains afin qu’ils soient des citoyens actifs qui contribuent à un changement social durable. Pour rendre cela possible, la coalition, lead du consortium, a misé sur la formation de groupes de plaidoyer pour plus d’influence à travers des « échanges constructifs pour le développement de l’éducation » auprès des décideurs locaux.
En plus de sa casquette d’enseignant, Tindano Batchéba est également nanti du titre de responsable du groupe de plaidoyer de la commune rurale de Thion située à l’Ouest de Bogandé. De concert avec les autres membres du groupe, un plan de plaidoirie a été établi.
Ils ont ainsi pu effectuer des sorties dans des écoles (Tipoli, Timkoura) où le Taux brut d’alphabétisation (TBA) s’est révélé faible. L’Est du pays, c’est aussi et surtout les sites d’orpaillage. Ces sites n’ont pas été délaissés par le groupe de plaidoyer.
« On est allé dans un site d’or non loin d’ici où nous avons constaté que beaucoup d’élèves y fréquentent en abandonnant les écoles. On est allé faire des plaidoiries auprès des gestionnaires des sites pour le retrait des enfants. Ils ont compris et ils ont pris des engagements de ne plus jamais permettre que les enfants soient à ce niveau en refusant de les embaucher », rapporte l’enseignant.
Julien Moyenga enseigne à l’école de Bantia de Bogandé. Il a bénéficié de la formation dispensée dans le cadre du PIGEC. Ces séances d’apprentissage lui ont permis de comprendre plusieurs paramètres de la pédagogie que sont la prise en compte du genre dans les prestations en classe et celle centrée sur l’apprenant. « Il y a des résultats. L’organisation au niveau des classes, l’attitude des enfants dénotent que le PIGEC a joué positivement dans l’amélioration de la qualité de l’enseignement dans ces écoles », partage-t-il.
Le conseiller d’éducation dans la CEB de Thion est témoin de l’engouement qu’ont les enseignants de la circonscription pour le programme intégré gouvernance éducation et citoyenneté. « Au niveau des enseignants, confie-t-il, tout le monde se bouscule pour être dans une école Oxfam ».
Selon lui, dans ces écoles pilotes, les connaissances acquises par le corps enseignant contribuent « beaucoup à l’amélioration des résultats dans l’immédiat ». Et « si le gouvernement emboîtait les pas du PIGEC, se projette Julien Moyenga, c’est l’école burkinabè et l’enfant burkinabè qui gagnent ».
Oui Koueta
Burkina24
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