Gratuité des soins : Le SPONG pose le diagnostic
Le SPONG en partenariat avec l’UNICEF s’est penché sur l’effectivité et l’efficacité de la mesure de gratuité des soins chez les enfants de 0 à 5 ans et chez les femmes enceintes, entamée il y a trois ans. Pour ce faire, une enquête menée au quatrième trimestre de 2018 et le premier trimestre de 2019, a permis de trouver des réponses à leurs interrogations. Les résultats ont été partagés avec les différents acteurs impliqués ce jeudi 27 juin 2019 à Ouagadougou.
Pour s’assurer de l’effectivité et l’efficacité de la mesure de gratuité des soins, l’enquête a été menée auprès des bénéficiaires, des directeurs régionaux de santé, membres de COGES, responsables des formations sanitaires, des agents de santé de 6 régions à savoir le Sahel, le Centre-Nord, l’Est, le Centre-Est, le Centre-Ouest et le Centre-Sud.
La connaissance de la mesure de gratuité, le panier de soins offerts, l’effectivité de la gratuité, la disponibilité des médicaments, la qualité des soins, l’appréciation même de la mesure, sont entre autres indicateurs sur lesquels les enquêtés se sont prononcés.
Si de façon générale, les populations (94%) connaissent et apprécient la mesure, la communication doit se poursuivre car nombreux sont ceux qui ignorent encore certains aspects. En effet, le panier des soins de gratuité n’est pas bien connu des populations. La grande majorité ne connait que la prise en charge gratuite des médicaments, les consultations, les hospitalisations et les évacuations sanitaires et examens diagnostics. Le pansement, les interventions chirurgicales ne sont pas bien connues des bénéficiaires.
« A quel moment ils paient pour avoir accès aux soins? », ont-ils enquêté. « La grande majorité, explique-t-elle, a indiqué que c’est au moment de la prise des ordonnances, ensuite à la sortie et à l’entrée du centre de santé, le placement de la voie veineuse, qu’ils payent les services de soins qui sont censés être gratuits. Cela est plus parlant au niveau du Centre-Est, le Sahel au dernier trimestre de 2018 ».
La gratuité rime avec affluence alors il était aussi question de sonder la qualité des soins. Cette phase a consisté à faire une comparaison entre la période avant gratuité et la période de gratuité. 67% des enquêtés apprécient tandis que ceux qui sont mécontents évoquent le temps d’attente trop long et le mauvais accueil. De leur côté, les agents eux trouvent qu’il y a augmentation de la charge de travail, l’insuffisance de personnel et font face à une incompréhension de la population.
Le point où se rejoignent les avis aussi bien de la population, des agents de santé, des directeurs régionaux, c’est l’indisponibilité des produits, criard dans la région du Centre-est, Centre-Sud, l’Est et le Sahel.
Au dernier trimestre 2018, 51,8 % des bénéficiaires affirment que les produits ne sont pas disponibles. 95% des membres de la COGES, 82% des agents de santé soulignent les ruptures en produits et en consommables au sein de leur formation sanitaire. 4 sur 5 responsables de formation sanitaire imputent ce fait par la rupture en produits à la CAMEG. L’absence d’autre source d’approvisionnement en médicaments, le retard dans les remboursements par l’Etat, les faibles capacités des magasins de stockage sont entre autres raisons avancées chez ces derniers.
Pour Francis Oubda, représentant l’UNICEF, la mesure gouvernementale de gratuité des soins est une décision à saluer et à encourager. C’est pourquoi l’ensemble des acteurs au développement doivent apporter leur contribution afin de la rendre plus performante pour le bien-être des enfants et des femmes.
Selon lui, le gouvernement investit chaque année d’énormes ressources pour garantir un accès équitable aux soins de santé. Il a salué l’engagement du SPONG et de ses partenaires à accompagner les efforts du Gouvernement pour une amélioration progressive de la mesure.
Il a par ailleurs, souligné l’épineuse question de financement de cette mesure. Il estime qu’il est important d’engager les réflexions dès à présent pour un financement pérenne et durable de la mesure de gratuité en s’inspirant de l’expérience internationale.
Il a réaffirmé la disponibilité de l’Unicef à soutenir les efforts du Gouvernement et les initiatives citoyennes de la société civile tendant à améliorer le bien-être des enfants et des femmes. Selon lui, la meilleure façon d’adresser les défis liés à la pauvreté est de rompre sa transmission intergénérationnelle.
L’enquête a été le lieu pour chaque partie de formuler des suggestions et faire des recommandations à l’endroit des premières autorités sanitaires et du gouvernement.
Revelyn SOME
Burkina24
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