Démocratie au Ghana : L’heure de la confirmation
Le président ghanéen John Evans Atta-Mills est mort. Il figurera certainement parmi les chefs d’Etat les plus aimés de l’héritier de l’Empire du Ghana. Il sera également l’un des rares présidents africains les plus sincèrement pleurés. Mais un Etat survit à son président. Les pleurs des obsèques feront vite place à la question de la gestion des quelques cinq mois qui séparent les Ghanéens de la prochaine élection présidentielle.
C’est l’occasion pour le Ghana de séduire encore ses frères Africains et de démontrer que la rupture avec l’anarchie et les coups d’Etat, déclarée dans la Constitution de 1992, est définitivement consommée.
Avec deux alternances pacifiques au pouvoir, un paysage politique relativement discipliné, une paix et une stabilité sociales qui semblent solides, une économie qui se fait une place au soleil, le Ghana est un phare dans une Afrique qui se débat depuis ses indépendances dans les ténèbres de pseudo-applications de la démocratie et de paix factice.
L’heure de la confirmation a sonné pour l’ex-Côte d’Or. La proclamation immédiate de l’intérim du vice-président John Mahama encourage dans l’idée que la Constitution sera respectée à la lettre et que le Ghana voguera dans la légalité, la discipline et la paix jusqu’en décembre, date des élections.
Quel candidat pour le NDC ?
Toutefois, la réaction mitigée de Jerry John Rawlings sur le bilan de celui qui a été son vice-président, ne manque pas de susciter quelques inquiétudes. « Nous devons gérer les erreurs » qu’a commises le défunt président, disait-il en substance sur RFI. Mais difficile de s’étonner si l’on se souvient des critiques acerbes de l’ancien chef d’Etat ghanéen à l’égard de John Evans Atta-Mills et de cette cuisante défaite infligée à Nana Konadu Rawlings, l’épouse de Jerry Rawlings, dans la course à l’investiture du candidat du Congrès national démocratique (NDC), le parti au pouvoir, à l’élection présidentielle.
Il faut reconnaître que, comme Jerry Rawlings l’a lui-même dit, le décès du candidat du NDC met le parti dans une situation complexe. Si pour le Ghana, la Constitution a prévu une parade, il en est autrement du NDC. Les divergences au sein du parti pourront-elles être aplanies afin de désigner un nouveau candidat dans les cinq mois ? Jerry Rawlings, qui était pressenti sur le départ de ce parti, révisera-t-il sa position avec ce décès ? Nana Konadu peut-elle encore faire valoir sa candidature alors que des rumeurs courent qu’elle a fondé un nouveau parti dissident du NDC ?
Les règles du jeu démocratique doivent s’appliquer
Il est à espérer que le conseil des sages, dont a parlé Rawlings, trouve vite une solution fédératrice à cette graine de mésentente au sein du parti au pouvoir. Du reste, il ne faudrait pas que cette situation trouble outre mesure la tranquillité et la stabilité démocratiques du Ghana.
Même si le parti au pouvoir n’est pas apte à unir sa voix pour présenter un homme ou une femme qui puisse acquérir la confiance des Ghanéens, les règles du jeu démocratique devront s’appliquer pour le bonheur d’un Ghana résolument engagé sur le chemin de la démocratie.
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