Éducation nationale au Burkina Faso : Plus de 110 infrastructures scolaires endommagées par les intempéries
La question de la dégradation des bâtiments publics surtout des écoles a été au cœur des échanges ce jeudi 17 juin 2021 lors d’un point de presse animé concomitamment par les ministres en charge de l’éducation nationale et de l’urbanisme.
Au mois de mai dernier, le Burkina Faso a enregistré un cas d’effondrement d’une école à Dandé, une commune dans la région des Hauts-Bassins. Un élève a perdu la vie.
Selon un bilan établi par le ministre en charge de l’éducation nationale, à la date du 14 juin 2021, on dénombre plus de 110 infrastructures scolaires qui ont été déjà endommagées par les intempéries depuis le début de la saison pluvieuse. Et c’est presque tout le pays qui est touché par la situation.
La mauvaise qualité, la mauvaise implantation, le non-respect de la réglementation, le manque de suivi contrôle lors des travaux de construction sont, entre autres, les causes avancées par les deux ministres pour expliquer cette situation. Les établissements d’enseignement primaire sont les plus touchés avec 94 infrastructures endommagées, soit 85% du nombre total. Les régions du Centre-Est et du Nord sont les plus concernées.
Les écoles primaires sont les plus touchées
« Parmi les infrastructures endommagées, on note que ce sont les infrastructures ayant une durée de moins de 20 ans qui constituent le plus grand nombre d’infrastructures endommagées par les intempéries. Elles représentent 65% du nombre de total des infrastructures endommagées, soit 72 ouvrages sur les 110 recensés, toute chose qui interpelle tous les acteurs impliqués dans la chaine de réalisation de ces infrastructures« , a interpellé Pr Stanislas Ouaro, ministre en charge de l’éducation nationale.
Également, il a mentionné que parmi les établissements dégradés, ceux qui ont plus de 40 ans de durée de vie sont au nombre de 4. 15 de ces établissements ont une durée de vie de 30 à 40 ans, 18 ont une durée de 20 à 29 ans. 23 ont une durée de vie de 10 à 19 ans, 26 ont une durée de vie de 5 à 9 ans, et enfin ceux de 1 à 5 ans sont au nombre de 24.
Le ministre en charge de l’éducation nationale a fait comprendre que 32 de ces écoles ont été réalisées par des ONG ou des associations, 29 par les communes et 28 par la maîtrise d’ouvrage directe.
« Pour le cas de la maîtrise d’ouvrage directe, s’il est vrai que la proportion est relativement élevée, il faut cependant noter que ce sont les infrastructures les plus anciennes car les premières construction au MENAPLN se faisaient uniquement par cette modalité. Sur les 28 structures endommagées réalisées en maîtrise d’ouvrage directe, 18 ont une ancienneté de plus de 20 ans, 8 ont une ancienneté comprise entre 10 et 20 ans, 2 ont une ancienneté de moins de 10 ans« , a-t-il fait savoir.
Le ministre Ouaro a informé que la collecte des données se poursuit dans les structures techniques afin d’identifier les agences, les entreprises et les bureaux de contrôle impliqués dans la réalisation de ces infrastructures.
Le non-respect de la réglementation
« Cette tâche s’avère particulièrement délicate au regard de l’ancienneté de certaines infrastructures et de la multiplicité des intervenants. Des missions d’évaluation physique et financière des infrastructures endommagées sont également en cours en vue de préparer leur réhabilitation« , a-t-il noté.
Face à cette situation, le ministre en charge de l’éducation nationale a appelé les communautés locales qui sont les premiers bénéficiaires à suivre de près la réalisation des travaux de ces infrastructures.
De son côté, le ministre en charge de l’urbanisme, Me Benewendé Sankara pointe du doigt le non-respect de la réglementation et la mauvaise qualité qui conduisent à ces dommages. « Vous avez également comme causes de différents matériaux utilisés pour la construction », a-t-il ajouté.
Le ministre de l’urbanisme a signifié que lorsqu’une maison s’effondre alors qu’elle n’a pas encore dix ans, la loi stipule que l’entrepreneur a l’entière responsabilité pour n’avoir pas respecté la réglementation.
« Toute maison au Burkina Faso ne devrait pas échapper au contrôle des pouvoirs publics. Et cela interpelle d’abord chaque citoyen puisqu’il y va de la vie même du citoyen. Parce que c’est là où on dort, là où on fait ses affaires, là où on travaille donc c’est notre vie« , a-t-il poursuivi.
Pour que ceci ne se répète plus, le ministre de l’urbanisme a annoncé la tenue prochaine des assises sur la question avec les différents acteurs de son secteur au mois de juillet de l’année en cours.
Willy SAGBE
Burkina 24
Image Une : Photo d’archives
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