Burkina Faso : Des journalistes outillés sur la santé sexuelle et reproductive
Du 11 au 13 aout 2021, s’est tenu à Ouagadougou un atelier de mise en place de 3 pools régionaux de journalistes et d’activistes engagés pour la promotion des droits en santé sexuelle et reproductive. Cet atelier de formation a été co-organisé par la Communauté d’Action pour la Promotion de la Santé Sexuelle et Reproductive au Burkina Faso (CAPSSR-BF), la Société des Gynécologues et Obstétriciens du Burkina (SOGOB), et l’Association des Sages-femmes et Maïeuticiens d’Etat (ASBFM).
Dans le processus de mise en œuvre de leur plan An1 du projet Sauver la vie, la CAPSSR, la SOGOB et l’ASBFM ont organisé un atelier de renforcement de capacités des journalistes et activistes.
D’une manière générale, l’objectif de cette formation était de renforcer les capacités de 45 Journalistes et activistes pour des communications et/ou des productions d’articles pour un renforcement des traitements journalistiques sur les questions des Droits en Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR), sans jugement de valeur, en tenant compte des engagements et textes adoptés par le Burkina Faso en la matière.
Après la présentation des trois différentes associations, et du projet Sauve la vie, les participants ont eu droit dans la première journée à un aperçu sur l’Etat des lieux des avortements au Burkina Faso, à un bref aperçu sur les droits en matière de SSR, à un aperçu du phénomène de stigmatisation de l’avortement ainsi qu’une prise en compte du genre dans les projets et programmes.
Fourniture de services complets de santé reproductive
Il ressort de ces différentes communications que l’avortement est un problème de santé publique dans les pays en voie de développement comme le Burkina avec 13415 cas d’avortements en 10 ans.
Dans la plupart des cas, les avortements ne sont pas faits dans des conditions sécurisées ni dans les conditions requises par la loi. L’objectif de ces différentes communications est de sensibiliser la population sur l’avortement, et pour s’assurer que les femmes burkinabè puissent accéder à des services d’avortement sûr dans les cas prévus par la loi.
Les communicateurs ont tenu à préciser qu’ils ne seraient pas en train de faire l’apologie des avortements. « Quand on dit interruption sécurisée de la grossesse, ajoutez automatiquement dans les cas prévus par la loi du Burkina. Et c’est en cas de viol, en cas d’inceste, quand la grossesse met en péril la vie de la mère ou quand l’enfant va naitre avec des malformations reconnues incurables au moment du diagnostic.
Dans ces cas de figure, la loi du Burkina autorise l’intéressé à saisir un praticien pour s’en occuper », a expliqué Fatimata SANOU TOURE, Magistrate, Présidente de Chambre à la Cour d’Appel de Ouagadougou
La deuxième journée a débuté avec une communication de Mariam Nonguierma sur le concept de la clarification des valeurs pour la transformation des attitudes face à la planification familiale et à l’avortement.
Pour la présidente de l’ordre des sages-femmes du Burkina, la clarification des valeurs viserait entre autres à soutenir la panification familiale, les soins d’avortement, les droits en matière de reproduction, la promotion ou la fourniture de services complets de santé reproductive/planification familiale centrés sur la femme dans toute la mesure autorisée par la loi.
Donner un visage humain à l’information
Au cours de la troisième journée, les participants à l’atelier ont reçu des notions sur la valorisation et le traitement de l’information en santé sexuelle et reproductive avec Boureima SANGA, coordonnateur de l’Association des journalistes et communicateurs en Population et Développement (AJC/PD).
Pour lui, il faut aller au-delà des faits, interroger, interpréter le signifiant pour avoir le signifié, ce qu’on observe ne suffit plus. Il ne faut plus voir seulement mais comprendre, ne pas se limiter à l’approche basique du journalisme, aux six questions traditionnelles mais surtout donner un visage humain à l’information.
Les participants, au sortir de l’atelier ont tenu à saluer la tenue de cette activité et ont apprécié à leur juste valeur, l’effort qui été fait par les organisateurs. Cette formation aura eu pour avantage de permettre à chaque journaliste et activiste de mieux s’outiller sur la question de la planification familiale et les avortements sécurisés, afin de maximiser leurs actions.
Les organisateurs, par la voix de Dr Éliane Kanyala, représentante de la SOGOB, ont remercié en particulier les participants pour leur disponibilité, leur motivation, mais surtout l’intérêt qu’ils ont manifesté durant la période de formation. Ils ont par ailleurs souhaité que les participants soient de véritables relais de la bonne information en matière de droits de la santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso.
Flora KARAMBIRI (Stagiaire)
Burkina 24
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