« Nous sommes des apprentis de la langue française » (Pr Basile Guissou)
« Regard critique sur les rendez-vous manqués de la démocratie : Comment construire des institutions qui répondent aux aspirations des Burkinabè ? », c’est autour de cette thématique qu’ont porté les échanges lors de la conférence publique tenue par le forum Ditanyè ce 3 juin 2022. Le Pr Basile Guissou, pour sa part, a exposé sur le thème « Critique politique des institutions et de leurs animateurs ».
Ce vendredi 3 juin 2022, a eu lieu la première conférence publique du forum Ditanyè. Pour l’occasion, des panelistes aguerris ont entretenu le public riche en grandes personnalités, par des échanges bien nourris.
C’est alors le chercheur Pr Basile Guissou qui a ouvert le bal de ces tours d’échanges. Pour son exposé, il s’est penché sur la thématique « Critique politique des institutions et de leurs animateurs ». Pour lui, cette thématique est un résumé de ses 30 années de recherche politique de son pays, qu’est le Burkina Faso. Il entame ses propos par l’interrogation, pourquoi les institutions ne reflètent pas la civilisation, l’incivilisation ou l’inculture ou les valeurs que nos ancêtres nous ont léguées en héritage ?
De son expérience, c’est au temps de Thomas Sankara où il était lui-même ministre de 1983 en 1987, qu’on peut dire qu’il y a eu une tentative de construction d’un État endogène qui s’appuie sur notre héritage institutionnel et politique. Sinon, deux nations, selon lui ont réussi à construire des États nation endogènes. « L’Éthiopie qui n’a jamais été colonisée et le Maroc aussi ».
Mais n’empêche, il soutient qu’un Etat endogène est possible au Burkina Faso. « En m’appuyant sur l’expérience qui a été vécue sous la révolution démocratique et populaire où les 8.000 villages ont été directement intéressés à la constitution de l’Etat, on les a invités le 4 août dans la nuit à constituer les comités de défense de la révolution, et le 5 août, tout était déjà en marche », a-t-il mentionné.
Pour ceux qui traitent le Burkina Faso d’un pays de Français car ayant été colonisé par la France, Basile Guissou n’emboite pas du tout les mêmes pas. « Depuis 1960, on dit que nous sommes des Français, je dis que c’est faux, nous sommes des apprentis de la langue française, ça ne nous amènera nulle part », martèle-t-il.
Au terme de son exposé, l’ancien ministre du CNR déclare que la classe politique Burkinabè a les moyens de construire des institutions endogènes.
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24
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