Nik Said : Handicapé visuel, fonctionnaire de l’Etat et Artiste-Musicien-Slameur

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A l’âge de 4 ans, suite à la rougeole, il perd la vue. Grâce à des âmes bienveillantes, il a la chance d’être scolarisé dans une école pour handicapés visuels. Aujourd’hui agent de bureau au Ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), Saidou Nikiéma, également Artiste-Musicien-Slameur, essaie d’encourager et de montrer la voie à suivre à ses jeunes frères… 

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Saidou Nikiéma est de ceux-là dont le parcours force l’admiration. En effet, s’il est aujourd’hui agent de bureau au Ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) et arrive à faire de sa passion, la musique, une seconde profession, à l’âge de 4 ans, alors qu’il est atteint de la rougeole, sa vie bascule : Saidou est déclaré handicapé visuel.

Un handicap qui le prédispose, selon certaines pensées, à devenir un raté social, se basant sur les perceptions de la société. Mais à l’âge de 7 ans, grâce au parrainage d’un couple belge, il intègre l’école des jeunes aveugles de l’ABPAM à Ouagadougou, en 2000, où il suit les cours du CP1 au CM2.

Après un succès au Certificat d’études primaires (CEP), il est admis au lycée public Songtaaba. Dans ledit lycée, il ne fait que les classes de 6e et 5e. Le Brevet d’études du premier cycle (BEPC), il l’obtient donc dans un collège privé en 2012.

Dans la poursuite de son cursus scolaire au lycée Marien N’Gouabi, il est admis, en 2014, à un concours sur mesure nouvelle, organisé à l’intention des personnes en situation de handicap. C’est ainsi qu’il intègre la fonction publique. Son envie d’aller plus loin, en dépit de ce handicap qu’il porte, est couronné par un succès au baccalauréat série A4 en 2018.

Quand musique et fonction publique font bon ménage !

Les coups les plus rudes de la vie, Saidou Nikiéma les encaissent depuis le bas-âge. Loin de crouler sous leurs poids, il se tient toujours debout et, pas après pas, va de l’avant. Animé de cet esprit de gagnant, malgré l’adversité, il arrive à allier musique et son statut de fonctionnaire de l’Etat.

« Comme tout le monde le sait, il y a des heures pour aller au travail. Et nous généralement, la musique, c’est le soir que ça se passe ; une fois après le boulot, on essaie de voir en fonction de notre temps, de la fatigue, on essaie de toujours faire quelque chose pour concilier cette passion au travail », explique-t-il.

Le penchant pour la musique nait en 2007, après un concours auquel il prend part et réussit. « J’ai commencé la musique en 2007, suite à un concours initié par le groupe génération partage en son temps. Nous avons été retenus, formés en technique vocale, tout ce qui est de la musique. 

A la suite de cela, j’ai aimé et j’ai continué avec les peu de moyens », révèle Nik Said, nom d’artiste. Comme il le dit, grâce à la fonction publique et à l’aide de partenaires, il réussit à épargner et à faire sortir un album de 6 titres en 2020.

 

A la recherche d’un producteur !

S’il réussit, sur fonds propres, à mettre un album de six titres sur le marché, cela n’est donc pas sans difficultés, surtout qu’il envisage faire sortir un second album. « Ce n’est pas souvent facile avec les moyens puisque c’est de l’auto production. Je n’ai pas quelqu’un qui me produit, ça fait que c’est un peu compliqué.

D’abord, il faut se promouvoir, il faut arriver à faire des arrangements ; le studio, tout ça, a un coût et souvent ce n’est pas facile. Je suis à la quête de ce producteur. J’essaie toujours, malgré moi-même, de faire quelques sons pour pouvoir sortir un autre album », fait-il en outre savoir.

Son appel à l’endroit des ses jeunes frères vivant la même situation tourne autour des vertus du courage et d’abnégation dans le travail. « C’est les appeler à redoubler d’efforts. Disons que pour eux, il y a eu une certaine facilité à leur endroit. Nous, à notre temps, pour avoir un voisin de classe, ce n’était pas facile. Aussi, les professeurs d’avant n’étaient pas aussi sensibilisés comme ceux de maintenant. 

C’est leur dire de saisir l’occasion, étudier, aller loin parce que c’est quand ils iront loin qu’ils vont pouvoir entrer dans les sphères de décisions. C’est en étant dans les sphères de décisions qu’ils pourront changer la situation de la personne handicapée, surtout visuelle », lance-t-il.

Tambi Serge Pacôme ZONGO

Burkina 24

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Serge Pacome ZONGO

Tambi Serge Pacome ZONGO, journaliste s'intéressant aux questions politiques et de développement durable.

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