Côte d’Ivoire : Suspension du congrès du PDCI par la justice, qu’est-ce qui s’est passé ?

Côte d’Ivoire – La date temps attendue du 16 Décembre 2023 pour tenir le congrès du parti d’opposition le PDCI-RDA dirigée pendant près de 30 ans par feu le Président Henri Konan Bédié, décédé le 1er août dernier, aura accouché d’une souris.  Et pour cause, une ordonnance en référé du Tribunal de Grande instance d’Abidjan (TGI) a décidé de sa suspension in extremis. Cette décision qui est tombée à peine quelques heures avant le début du congrès extraordinaire vient freiner le processus de succession d’Henri Konan Bédié.  

Les 6.000 congressistes convoqués n’ont pu avoir accès le samedi 16 Décembre matin au palais des congrès de l’hôtel Ivoire du fait du déploiement impressionnant des forces de l’ordre autour du Sofitel Hôtel Ivoire censé abriter cet important évènement pour la vie du plus ancien parti politique de Côte d’Ivoire, le PDCI-RDA.

En effet, une ordonnance en référé du tribunal de Grande instance d’Abidjan (TGI) tombée à la suite d’un recours déposé par deux militants du PDCI contre la tenue de ce congrès extraordinaire de leur parti. Ces militants relèvent plusieurs griefs contre l’organisation de ce congrès qui devrait permettre de choisir le successeur d’Henri Konan Bédié.

Le TGI d’Abidjan a jugé le recours recevable, estimant que « les irrégularités dénoncées » risquent de « compromettre l’élection du nouveau président du PDCI » voire « d’engendrer des troubles à l’ordre public », et prononce la suspension du congrès et son report.

Les congressistes du PDCI, venus de tous les points de la Côte d’Ivoire se sont heurtés à un cordon de force de sécurité qui a encerclé la Maison du parti à Abidjan-Cocody (Centre), les empêchant d’y entrer pour récupérer leur badge d’accès au congrès.

Sans citer nommément qui que ce soit, les militants du PDCI y voient une main obscure. Pour sa part, Tidjane Thiam, l’un des deux candidats à ce congrès, a appelé les militants du PDCI à « s’abstenir de tout déplacement ».

Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Correspondant de Burkina 24 en Côte d’Ivoire