Le Nigéria refuse catégoriquement d’accueillir des Vénézuéliens expulsés des États-Unis : « Nous avons suffisamment de problèmes »

Le Nigéria s’oppose fermement à la demande de l’administration américaine d’accueillir des migrants expulsés des États-Unis, y compris des Vénézuéliens. Yusuf Tuggar, le ministre nigérian des Affaires étrangères, a exprimé le refus de son pays, déclarant : « Nous avons déjà suffisamment de problèmes (…) Il serait injuste pour nous d’accepter 300 Vénézuéliens expulsés ».

Le chef de la diplomatie nigériane dénonce une « pression considérable exercée par les États-Unis » pour que son pays accepte des individus, dont certains sont « tout droit sortis de prison ». Ces pressions s’accompagnent de nouvelles restrictions en matière de visas pour les Nigérians, qui ne seront désormais valables que pour une seule entrée et pour une durée maximale de trois mois.

Ces mesures interviennent alors que le président américain, Donald Trump, a rencontré la semaine dernière les présidents du Libéria, du Sénégal, de la Guinée-Bissau, de la Mauritanie et du Gabon à la Maison Blanche. Il leur a présenté un plan visant à relocaliser des migrants sur leurs territoires.

Selon le Journal Wall Street Journal, un document du Département d’État, envoyé avant la rencontre, appelait ces pays à accepter le « transfert digne, sûr et rapide depuis les États-Unis » de ressortissants de pays tiers, avec l’engagement de ne pas les renvoyer « dans leur pays d’origine ou dans leur pays de résidence jusqu’à ce qu’une décision finale ait été prise » sur leurs demandes d’asile aux États-Unis.

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Les dirigeants africains concernés n’ont pas fait de commentaire public après la rencontre, mais certains craindraient des sanctions s’ils refusaient de coopérer, notamment l’ajout de leurs pays à la liste de ceux déjà soumis à une interdiction d’entrée aux États-Unis, à l’exception de la Guinée-Bissau.

Donald Trump cherche à reproduire en Afrique des accords similaires à ceux conclus en Amérique centrale, où des pays comme le Panama ont accueilli des centaines de migrants expulsés des États-Unis, et où le Salvador a emprisonné des centaines de membres présumés de gangs vénézuéliens. Cependant, le président américain, qui a promis d’expulser un nombre record de personnes en situation irrégulière, a besoin de davantage de partenaires.

Début juillet, huit migrants en situation irrégulière ont déjà été expulsés vers le Soudan du Sud, un pays où l’ONU redoute une reprise de la guerre civile. Parmi eux, sept étaient originaires du Mexique, de Cuba, du Vietnam, du Laos et de la Birmanie.

L’administration américaine affirme, avec le soutien de la Cour suprême depuis juin, qu’elle a le pouvoir d’expulser des citoyens étrangers vers des pays tiers si leur pays d’origine refuse de les accueillir.

Le Nigeria est jusqu’à présent le seul pays à s’être publiquement opposé à la demande de Washington. La question demeure de savoir si d’autres nations africaines suivront cet exemple et quelles pourraient être les conséquences pour celles qui refuseraient, alors qu’elles subissent déjà les effets de la fin de l’aide américaine.

Source : BFMTV

Rédaction B24

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