MAC-B : Grâce à l’Initiative présidentielle pour le développement communautaire, des détenus préparent une nouvelle vie
Des pensionnaires de la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MAC-B) accompagnent la dynamique des initiatives présidentielles. Selon leur domaine de prédilection, ils sont soit investis dans la confection des pagnes « Faso Dan Fani » et « Kôkô Dunda », soit dans l’élevage ; des activités rentrant dans le cadre des initiatives présidentielles pilotées par le Bureau national des grands projets du Burkina (BN-GPB). Zoom sur des réalisations de l’Initiative présidentielle pour le développement communautaire (IPDC).
Vendredi 8 août 2025, 9h ! Les Bobolais vaquent à leurs occupations. A vélo, à moto, en véhicule ou en bus, les moyens de locomotion varient. Pendant ce temps, à la Maison d’arrêt et de correction de Bobo-Dioulasso (MAC-B), femmes comme hommes, sont à la tâche.
D’aucuns s’attèlent au tissage des pagnes traditionnels « Faso Dan Dani » et de teinture du pagne « Kôkô Dunda ». D’autres, occupés à faire de l’élevage. Dans cette ambiance, un autre groupe de détenus est convoyé sur le site de fabrication de pavés de l’initiative présidentielle « Faso Mêbo ».

T-shirt rouge sur un pagne attaché au niveau de la hanche et un foulard noir sur la tête. A. G., ainsi vêtue, est détenue depuis le 15 mars 2018 pour uxoricide. Elle manie aisément les différents fils de tissage. Et au bout du dispositif permettant le tissage du pagne « Faso Dan Fani », l’on peut déjà voir à quoi pourrait ressembler le produit fini. Une merveille !
Pas très causante, elle répond laconiquement aux questions qui lui sont posées. « Au début, c’était difficile, maintenant, ça va », fait-elle savoir les premiers mois d’apprentissage du métier à tisser. En un mois d’apprentissage, dit-elle, il est possible de commencer à tisser. « C’est très intéressant », affirme-t-elle.
Une initiative bénéfique pour tous, surtout pour les détenus exemplaires
Comme elle, ils sont une vingtaine de détenus et de personnels de la MAC-B à avoir bénéficié d’une formation en apprentissage de ces métiers grâce au Bureau national des grands projets du Burkina (BN-GPB).

Lomboki Bonko, Contrôleur de sécurité pénitentiaire principal, chef de service de la production pénitentiaire et de la formation professionnelle de la MAC-B, explique que lorsque l’Initiative présidentielle pour le développement communautaire (IPDC) formule l’idée à leur endroit, l’adhésion des détenus est totale. « Quand l’initiative est arrivée, la liste était tellement longue qu’on n’a pas pu prendre en compte tous les détenus ; et vu que la formation concernait seulement 25 détenus », indique-t-il.
L’initiative, poursuit Lomboki Bonko, a changé beaucoup de choses dans le milieu carcéral. « Avant cela, ils étaient tous sans travail. Les détenus formés sont en train de former à leur tour leurs codétenus », informe-t-il. Bien avant l’installation de l’atelier de tissage, dit-il en sus, on a bénéficié d’une bergerie et d’un poulailler de 500 têtes grâce toujours à l’initiative présidentielle.
« Au niveau du poulailler, nous sommes à notre 4e phase de poussins et au niveau de la bergerie, on a bénéficié de 5 béliers pour l’embouche bovine et 5 caprins. De nos jours, ça progresse bien », rassure-t-il. Selon le chef de service de la production pénitentiaire et de la formation professionnelle de la MAC-B, aujourd’hui, bon nombre de pensionnaires arrivent à s’occuper.
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« Beaucoup de nos pensionnaires arrivent à faire quelque chose de leurs dix doigts. C’est bénéfique pour eux. Les pagnes confectionnés, il y a une boutique témoin qui est ouverte à côté de la MAC-B », fait-il noter.

L’Inspecteur principal Efrem Modeste Ky, Directeur de la MAC-B, salue l’idée du projet de l’initiative présidentielle. Cependant, il déplore le manque de moyens pour accompagner, au travers de kits d’installation, les détenus à leur sortie de prison.
A l’endroit du BN-GPB, il lance donc un appel pour que cet aspect soit pris en compte, bien qu’il s’agisse d’une phase pilote. Les détenus, explique-t-il par ailleurs, doivent avoir un très bon comportement et avoir de l’engouement pour l’activité, afin d’être retenus pour les différentes activités.
Tambi Serge Pacôme ZONGO
Burkina 24





