Santé au Burkina Faso : Le gouvernement régule la vacation médicale et lance le plan « 1000 x 5 » pour renforcer les ressources humaines
Le ministre de la Santé, Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, a présenté, lors d’un point de presse ce 20 octobre 2025 à Ouagadougou, les grandes orientations du gouvernement en matière de renforcement du système de santé national. Au cœur de ses annonces : le lancement du plan « 1000 x 5 », une réforme majeure en ressources humaines, et la régulation des vacations dans les établissements privés, une mesure transitoire destinée à garantir l’équité et la qualité des soins.
Un plan inédit pour les ressources humaines en santé
Le ministre a salué la vision du Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré, qu’il qualifie d’« historique » dans le domaine de la santé publique. Selon lui, jamais le Burkina Faso n’avait entrepris une réforme d’une telle ampleur en matière de ressources humaines.
Le plan 1000 x 5 prévoit le recrutement de 5 000 médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et spécialistes sur une période de cinq ans. « C’est exceptionnel de recruter chaque année 1 000 médecins et de les mettre en formation pour en faire des spécialistes », a déclaré le ministre, ajoutant que plus de 3 000 paramédicaux et 500 enseignants hospitalo-universitaires seront également recrutés chaque année.
En parallèle, le gouvernement entend régulariser la situation de 250 praticiens déjà actifs comme spécialistes mais rémunérés comme généralistes, une mesure de justice professionnelle saluée par le ministre.
La vacation médicale : Une mesure transitoire pour réguler le secteur privé
Abordant la question sensible de la vacation des agents publics dans les structures privées, le ministre a reconnu l’existence de dysfonctionnements : « L’absence d’un cadre réglementaire clair a engendré des irrégularités et parfois un désintérêt pour le service public ». Pour y remédier, le gouvernement a décidé d’autoriser de façon exceptionnelle la poursuite des vacations à travers une circulaire datée du 14 octobre 2025.
Cette mesure, qualifiée de transitoire, vise à permettre au sous-secteur sanitaire privé de renforcer son autonomie tout en préparant un cadre réglementaire durable. Elle concerne notamment les praticiens hospitalo-universitaires et les praticiens hospitaliers (médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et spécialistes).
Le ministre a tenu à rassurer les acteurs du privé : « La régulation n’est dirigée contre personne. Le sous-secteur sanitaire privé joue un rôle essentiel dans la formation de l’offre de soins, et le ministère y accorde une attention particulière ».
Des mesures pour améliorer l’accès aux soins spécialisés
Pour renforcer la disponibilité des spécialistes dans les hôpitaux publics, le ministère a donné des instructions fermes aux directeurs généraux : Réorganisation des services selon les horaires de travail ; Mise en place immédiate de consultations en soirée ; Obligation de rapport explicatif pour tout rendez-vous médical dépassant deux semaines.
Ces mesures visent à garantir que tous les Burkinabè, notamment ceux des zones défavorisées, aient un accès équitable à des soins de qualité.
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Le ministre a également insisté sur la capacité nationale de formation. « Nous avons la capacité de former le maximum de spécialistes dans le plus grand nombre de domaines », a-t-il affirmé, soulignant que le plan 1000 x 5 permettra au pays de « progresser vers la souveraineté sanitaire ».
Avec ces réformes ambitieuses, le gouvernement burkinabè entend bâtir un système de santé résilient, équitable et souverain, à la hauteur des aspirations du peuple. « L’objectif ultime, c’est que le Burkinabè lambda puisse avoir un accès équitable à des soins et services de santé de qualité », a conclu le ministre.




