L’Assemblée nationale burkinabè en feu, l’examen du projet de loi retiré, situation confuse
Les choses sont allées très vite au Burkina, ce 30 octobre 2014. L’Assemblée nationale devrait examiner le projet de loi sur la révision de la Constitution qui doit permettre au président de se représenter à un autre mandat présidentiel. L’Assemblée nationale, envahie par des manifestants, a été saccagée et brûlée. Le siège de RTB-Télé et les domiciles de responsables politiques de la majorité présidentielle ont été saccagées.
Dès la matinée du 30 octobre 2014, un important dispositif sécuritaire et militaire a été mis en place autour de l’Assemblée nationale. A 8h, plusieurs manifestants rassemblés autour des points d’accès étaient dispersés par les forces de l’ordre. La situation semblait sous contrôle jusqu’aux environs de 9h.
Des députés de l’opposition avaient même fait leur entrée à l’intérieur de l’hémicycle. Mais aux environs de 9h30, les choses sont allées vite. De l’hémicycle, notre reporter a vu les forces de l’ordre battre en retraite. Puis, l’instant d’après, les manifestants ont envahi l’Assemblée nationale, jetant des pierres.
L’Assemblée nationale en vidéo
Burkina24
Des manifestants sont entrés à l’intérieur de l’hémicycle, prenant place dans les fauteuils des députés et criant « Libérez ! Libérez ! Le pouvoir appartient au peuple ! Blaise Compaoré, dégage ! », scandaient-ils.
La situation déborde vite. Les véhicules sont saccagés. Puis, le feu part. Une importante volute de fumée noire masque l’Assemblée nationale. Les jets de lacrymogène sporadiques des forces de l’ordre, qui se sont repliées, ne changeaient rien à la situation, y compris l’hélicoptère qui planait sur les lieux.
Les manifestants se dirigent ensuite vers la RTB-Télé dont le siège est saccagé. L’hôtel Azalai Indépendance, où étaient logés les députés en attendant le vote, n’a également pas échappé au même sort, de même que le siège du CDP.
Plus loin, des coups de feu éclatent au niveau du domicile du petit-frère du président François Compaoré. Une personne, touchée à la tête, meurt sur place baignant dans son sang. Deux autres personnes sont également touchées. D’autres informations feront plus tard état de plusieurs morts.
La situation dégénère ensuite dans toute la ville. Des barrages routiers, des incendies sur des voies, des cris de joie fusent un peu partout dans la ville. D’autres manifestations éclatent dans d’autres villes, notamment Bobo-Dioulasso, où la mairie et le domicile du maire ont été saccagés.
Le Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, a fait une déclaration se disant du côté du peuple et appelant les forces de l’ordre à ne pas tirer sur « le peuple ». Il a ensuite appelé le Président du Faso « à démissionner » vu « la dizaine de morts qui jonchent les rues » de Ouagadougou.
Au moment de la dernière mise à jour de cet article (12h45), le Général Kouamé Lougué serait en entretien avec le Mogho Naba. Des manifestants avaient également prévu de marcher sur le palais présidentiel. A la Place de la Nation à Ouagadougou, les militaires du camp Guillaume Ouédraogo sont sortis se mêler aux occupants pour manifester leur joie.
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