Restaurants universitaires de Ouaga : L’insatisfaction toujours au menu
Parmi les œuvres universitaires, figure en place de choix le Restaurant Universitaire(RU). Un lieu sensible qui fait l’objet souvent de tensions entre étudiants et acteurs de la chaine de restauration. Nous nous sommes approchés des étudiants et des responsables du Centre national des œuvres universitaires (CENOU) pour comprendre ce que les premiers peuvent reprocher aux seconds et ce que ceux-ci ont comme justificatifs.
Plaintes. Le Centre Régional des Œuvres Universitaires de Ouagadougou, basé à la cité universitaire Patte d’oie a pour mission de contrôler la qualité des repas dans les RU.
Son Directeur, Yacouba Ouédraogo, reconnaît que « les étudiants ne sont pas satisfaits des prestations au restaurant », précisément de l’hygiène, de la qualité, de la quantité.
Pour la question de la qualité, le Directeur explique cela par le fait que les « étudiants estiment que les prestataires peuvent encore faire mieux ». En effet, chaque plat coûte en réalité 600 F CFA, l’Etat ayant subventionné à hauteur de 400 F CFA. Les étudiants se disent qu’à ce prix, le plat devrait être d’assez bonne qualité, « autant que les plats du même prix des restaurants ordinaires ».
RESTAURANT | NOMBRE DE PLATS A SERVIR PAR JOUR 2014-2015 |
CAMPUS ET ANNEXES | MIN 5000 ; MAX 10 000 |
BABANGUIDA | MIN 2500 ; MAX 5 000 |
SIAO | MIN 1750 ; MAX 3500 |
CITE KOSODO | MIN 1500 ; MAX 3000 |
CITE PATTE D’OIE | MIN 800 ; MAX 1600 |
CITE CHINOISE | MIN 300 ; MAX 600 |
IBAM | MIN 300 ; MAX 600 |
De l’amélioration. Un nouveau Directeur général a été porté à la tête du CENOU, depuis le 17 décembre 2014.
Il semble qu’il y a de l’amélioration dans les plats depuis lors, à en croire Banworo Dramane, étudiant en Sciences et Technologies (ST).
Lonwan Somé, un étudiant en Anglais que nous rencontré au RU du SIAO, note en effet une « nette amélioration du côté hygiène avec l’apport de lave-main et du savon».
Mais leur avis n’est pas totalement partagé. C’est le cas par exemple de Sanou Zakaria, étudiant à l’UFR/ Science de la Vie et de la Terre. « Cela fait un an que je suis venu manger, et aujourd’hui je constate que c’est pareil», déclare-t-il. Lui et ses camarades disent ne plus compter ces étudiants qui tombent malades et qui entendent leur médecin leur donner le petit conseil de ne plus manger au RU.
Le CENOU. Le CENOU se justifie en indexant le budget alloué chaque année à la restauration universitaire. Un budget qui ne tient pas compte du nombre galopant d’étudiants et qui ne peut que nourrir 18% des étudiants.
Les prestataires. Les prestataires à leur niveau rejettent la balle sur le CENOU.
Le Directeur régional confie qu’ils rappellent en effet « au CENOU qu’il leur doit toujours de l’argent » et qu’ils « sont acculés par les banques qui ne leur font plus confiance».
Il y a d’ « importants arriérées que le CENOU n’arrive pas à éponger », révèle Yacouba Ouédraogo.
Indulgence des étudiants. Le Directeur interpelle donc l’Etat à « donner de façon régulière la somme allouée au restaurant universitaire afin de pouvoir diminuer les dettes ». Aussi, un impératif est-il de « prendre en compte l’accroissement du nombre des étudiants ».
Aux étudiants, le Directeur demande d’être plus coopératifs. Selon lui, des élèves et étudiants d’universités privées se servent au RU. Ce que la carte CENOU aurait pu aider à éviter. Mais « les étudiants s’opposent au contrôle de carte », facilitant ainsi la présence d’intrus et réduisant le nombre d’étudiants qui auraient pu manger au RU. Un véritable cercle vicieux.
Issouf NASSA (stagiaire)
Burkina 24
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