Echec des Etalons à la CAN 2015 : La FBF reconnait sa part de responsabilité

La Fédération burkinabè de football (FBF) a organisé une conférence de presse le lundi 9 février 2015 au centre technique pour faire le bilan de la participation des Etalons à la CAN 2015. Le président de la FBF reconnaît que le bilan est négatif mais trouve que les responsabilités se situent à tous les niveaux, dont sa structure en premier.

« En tant que premier responsable de la gestion du football, il est évident que nous avons notre part de responsabilité. Nous sommes responsables parce que c’est nous qui avons recruté l’entraîneur. C’est nous qui avons décidé de lui laisser les mains libres. Notre politique est très claire. L’entraîneur est libre pour la mise en place de son équipe. Il fait ce qu’il veut ».

C’est par ces propos que le président de la Fédération burkinabè de football (FBF) Sita Sangaré a reconnu la part de responsabilité de sa structure dans la débâcle des Etalons lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2015. Vice-championne en 2013, l’équipe entraînée par Paul Put a terminé à la dernière place cette année. Sita Sangaré a donc reconnu qu’il a donné trop de liberté à Paul Put.

Paul Put interpellé par la FBF pendant la CAN

Le seul bémol, le président de la FBF a tout fait pour protéger son ancien sélectionneur même si entre temps, il fait passer quelques expressions qui montrent que les deux parties ne regardaient pas dans la même vision.

Il a même attiré l’attention de Paul Put: « Tout juste après le deuxième match à Bata, nous l’avons interpellé pour lui faire part des inquiétudes par rapport à certains faits que nous avons constatés sur le terrain et savoir si réellement pour le troisième match il pouvait nous conduire à la victoire».

L’arbitrage au piloris. La réponse de Paul Put était bien sûr positive. Cependant, la FBF pense que les journalistes qui ont rapporté des querelles qu’elle estime fausses ont aussi joué un rôle négatif sans oublier le cas des supporters qui se sont entre-déchirés au retour de la CAN. Mais Sita Sangaré est encore plus enragé contre l’arbitrage.

A le croire, tout aurait été fait pour éliminer le Burkina Faso. Il dénonce un carton rouge non attribué après une faute sur Jonathan Pitroipa alors que l’auteur de la faute était en position de dernier défenseur  et un penalty non sifflé contre la Guinée Equatoriale.

Contre le Congo lors du troisième match, Sita Sangaré rappelle que le premier but congolais était teinté d’une situation de hors jeu. Le Burkina avait aussi un contentieux avec l’arbitre ghanéen Jo Lamptey qui avait officié lors du match contre le Gabon (2-0) pendant les éliminatoires.

« Avant d’aller disputer le match, il y a un citoyen ghanéen qui nous avait écrit sur la boite mail de la fédération de faire attention à l’arbitre parce que tout le monde sait qu’il est corrompu. Ce sont ses propos. Nous avons écrit à la CAF », a-t-il expliqué. Mais l’instance dirigée par Issa Ayatou n’a pas réagit et pis, c’est lui qui a été désigné pour arbitrer le match contre le Congo.

Toujours sur ce point, Sita Sangaré a aussi relevé que le deuxième assistant était le Sénégalais El Hadj Samba Diallo, qui faisait partie du trio arbitral du match Algérie # Burkina Faso à Blida.

Flou sur la responsabilité de Paul Put

Mais quelle est la responsabilité de Paul Put ? Visiblement Sita Sangaré n’a pas voulu attaquer l’ancien entraîneur des Etalons. Mais il a laissé quelques phrases qui font croire que les deux ne regardaient pas dans le même sens.

Par exemple, selon Sita Sangaré, si Paul Put avait pris actes du rapport du directeur technique national Ousmane Sawadogo lors des matchs contre le Gabon pendant les éliminatoires, les Etalons n’auraient pas perdu. Ce dernier a souligné que tous les buts gabonais contre le Burkina Faso ont été inscrits sur contre-attaque et l’équipe burkinabè est faible à ce niveau.

Le classement de Paul Put n’a semble pas plu à la FBF qui a même interpellé l’entraîneur sur la possibilité de gagner le match et lui a fait implicitement comprendre que même si les supposés cadres n’étaient pas en forme, il ne fallait pas les aligner en citant nommément Charles Kaboré.

Ainsi, la responsabilité des joueurs est également engagée. Sita Sangaré a reconnu aussi qu’ils n’étaient pas en forme, comme l’ont relevé les journalistes, et espérait que cela aurait pu être rattrapé pendant les préparations.

« Cela peut être une faiblesse au niveau de la fédération parce qu’on a oublié qu’entre 2013 et 2015, les joueurs ont pris deux ans. Deux, ce n’est rien dans la carrière de nos joueurs ». Sur le plan organisationnel, Sita Sangaré a aussi relevé quelques tâtonnements. Il estime qu’il s’agit de faits à corriger pour les prochaines fois. Un document sera publié pour mieux expliquer l’échec des Etalons à la CAN 2015.