Situation alimentaire au Burkina : le gouvernement table sur une bonne gestion pour éviter la crise.
Ce mardi, le traditionnel point de presse du gouvernement se voulait une conférence de presse pour dire la vérité sur la situation de la campagne agricole qui suscite déjà autant d’inquiétudes que de spéculations.
Au regard du bilan prévisionnel de la campagne, présenté par le ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur ce qui attend les populations burkinabè, notamment celles de 146 communes déclarées à risque. Et pourtant, contre le désespoir et ceux qui voudraient s’empresser de voir une crise alimentaire, le gouvernement veut rassurer en tablant sur une bonne gestion de la production disponible.
3 383 563 tonnes de céréales : assez pour nourrir les Burkinabè
En temps normal et selon les méthodes de calcul de la direction de la promotion de l’économie rurale, les besoins céréaliers nationaux sont de 3 415 212 tonnes. Malgré un déficit enregistré par la campagne agricole 2011-2012, « il y a assez de céréales pour nourrir les Burkinabè ». En présentant ce bilan prévisionnel déficitaire, c’est la conclusion à laquelle a aboutit Souleymane Ouédraogo, Directeur général de la promotion de l’économie rurale. Pour lui en effet, si crise alimentaire il y aura, ce serait la faute d’une mauvaise gestion. Tout se jouera donc dans la capacité à gérer la production disponible, soit les 3 383 563 tonnes de céréales disponibles entre les mains de producteurs, de commerçants et d’humanitaires. « Une mauvaise gestion ferait ressentir les difficultés d’ici janvier », a-t-il ajouté. Le gouvernement a, d’ores et déjà fait de la question du transfert des céréales des zones excédentaires vers celles à risques, une priorité. Cela devrait également s’accompagner d’une vigilance particulière au niveau des prix. Pour le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Patiendé Arthur KAFANDO, il est certes impossible d’interdire les spéculations avec l’extérieur dans un espace communautaire marqué par la libre circulation des biens. Mais les mesures du gouvernement viseront à favoriser les collectes de céréales par la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS).
De l’aide internationale? Oui, mais…
La situation n’est pas de l’ordre du catastrophique et il ne faut pas se laisser aller au désespoir ou à la panique, a laissé entendre de son côté le ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Laurent SEDOGO. Pour preuve, explique le ministre : « Nous avons des zones déficitaires, nous avons des zones excédentaires. Quand nous mettons l’un dans l’autre, nous avons suffisamment de stock pour pouvoir traverser l’année.» Nul doute que le pays aura besoin d’aide, a reconnu le ministre. Mais il faut d’abord assurer une bonne circulation de la production disponible. Il appartiendra au Conseil national de la sécurité alimentaire de mesurer l’ampleur de la situation et de juger de l’opportunité d’un appel à l’aide internationale. Dans cet effort pour rassurer les Burkinabè, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard TRAORE, a invité les hommes et femmes de médias à « communiquer sur le réel » et, a déploré le fait que des médias aient déjà fait cas de situation calamiteuse.
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