GREVE DES ELEVES ET ETUDIANTS : PARENTS DE TOUTES CLASSES SOCIALES, VOUS ETES INTERPELES

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Le mois de décembre est une période sensible au Burkina Faso. La commémoration de nombreux anniversaires de disparus est légion. L’on pense à Flavien NEBIE, abattu à Boussé et au célèbre journaliste Norbert ZONGO, abattu et brûlé sur la route de Sapouy. A ces deux premiers événements, d’autres revendications viennent se greffer.

Décembre est là. Les élèves semblent ne plus avoir la concentration nécessaire pour étudier. Les esprits sont aux congés et tout est mis en œuvre pour retrouver les ambiances des fêtes avant terme. Aux grèves déjà prévues, chacun tente de créer des situations susceptibles de mettre un frein aux activités scolaires avant les dates indiquées. Des fois, des situations alambiquées sont utilisées pour perturber la quiétude des cours.

S’il est juste de revendiquer, rien ne donne le droit de tout casser sur son passage. Ne soyez pas comme Madame de Ponpadour qui a dit à Louis XV « après nous, le déluge ». Toute revendication doit se faire dans la légalité, car des lois régissent notre pays qui ne saurait être un no man’s land. Revendiquer en cassant les vitres d’édifices publics dont celles de l’établissement auquel vous appartenez, c’est se mettre le doigt dans l’œil. Combien de temps faudrait-il pour remettre les choses en place après votre passage ?  N’êtes vous pas en train de vous mettre toute la société sur le dos ?

En effet, depuis quelques temps, des voix s’élèvent pour condamner les sorties inopinées des élèves dans les rues. Sur les médias ou dans la rue, il n’est pas rare d’entendre que les élèves « fatiguent le monde » avec leurs revendications. Ces assertions peuvent s’accepter par la façon dont les élèves réclament leur droit. Mais leurs revendications ne sont-elles pas parfois justes ? Dans un lycée de la place, les élèves se sont élevés pour réclamer plus de transparence dans la gestion des fonds récoltés par l’association des parents d’élèves. Les retombées du collectage de ces fonds devant servir à prendre en charge certains de leurs besoins, n’étaient apparemment pas, bien utilisés. Y a-t-il un parent d’élèves qui a déjà pris l’initiative de chercher à savoir comment ces fonds étaient gérés ? Pourtant, tout parent cotise pour que son rejeton soit bien pris en charge. Il est donc normal qu’ils aient un regard sur leur gestion et attirer l’attention des premiers responsables de leurs différentes associations. Ne pas attendre que les enfants sortent dans la rue pour exprimer leur mécontentement et, ensuite, les réprimander.

D’ailleurs, tout parent qui interdit à son enfant de se mêler des grèves est-il en train de le prémunir des dangers de la vie ? L’insertion dans la vie sociale ne se fait-elle pas depuis les bancs de l’école? Les grèves légales, ne sont-elles pas des moments d’apprentissage de la vie active ? Museler les élèves, c’est faire naître d’autres amertumes qui ne seront pas prêtes de s’estomper de sitôt.

Dans leurs nombreuses revendications, les élèves demandent que justice soit rendue à feu Flavien NEBIE, un de leurs camarades, tué à Boussé, lors d’une marche, et à Norbert ZONGO, abattu pour ses idéaux. Si aucune mère, si aucun père n’ose lever le petit doigt pour soutenir les parents de Flavien NEBIE, dans la recherche de la justice, ils devraient s’estimer heureux que leurs enfants le fassent à leur place. Si aucune mère, si aucun père n’ose lever le petit doigt pour soutenir la progéniture de Norbert ZONGO, en demandant aux autorités politiques et judiciaires les raisons pour lesquelles la résolution de ces affaires traîne dans le temps  et pourquoi attendre que tout se fissure avant de chercher à colmater les brèches, alors, qu’ils acceptent de baisser l’échine devant leurs enfants qui ont compris, comme le poète, que:

Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front.
Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime.
Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime.

[…]

Extrait du poème Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent  de Victor HUGO

Rialé

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Rialé est artiste-comédien et résidant a Ouagadougou.

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Un commentaire

  1. Belle reaction Rial?; il y a des parents qui condamnent les eleves tout en oubliant le bien fond? de ces revendications! ce qu’ils devraient faire, c’est les raisonner a manifester pacifiquement sans detruire les edifices publiques!je pense que mieux vaut prevenir que guerrir! il faut dire « non » a ces impunit?s qui minent notre pays!

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