Dr Zoubga: « Le référendum que propose le CDP est un traquenard »
Dans la veine des entretiens que nous vous proposons autour des réformes politiques et les assises nationales, nous vous mettons à disposition aujourd’hui, les échanges entre Burkina24 et le Dr Alain Zoubga, Président de L’Aure Burkina/ Parti pour le socialisme et la refondation. Lecture édifiante.
Burkina 24 : Bonjour Dr. Avec un regroupement de partis, vous aviez réclamé la refondation depuis plus de 4 années. Aujourd’hui, pensez-vous avoir été entendus ?
Dr Alain Zoubga : Tout d’abord merci à votre organe que je découvre avec bonheur, merci de venir à moi pour cet entretien. Pour le reste je pense que nous avons été entendus, mais il reste à savoir si nous avons été compris ! Depuis des années nous avons persévéré malgré les calomnies et le mépris !
Calomniés par une partie de la classe politique, nous avons été méprisés par le pouvoir ; et Rock Marc Christian KABORE avait déclaré : «Je leur (les refondateurs) ai dit qu’ils rêvent car les institutions fonctionnent normalement et que s’il y a des réformes à faire ce sera à l’Assemblée nationale. En fait ces gens sont des adeptes de la courtes échelle, un moyen pour eux de revenir aux affaires et cela nous ne l’accepterons jamais » (cf Journal du parti, LE PROGRES). Et quelques temps après nous le voyons applaudir à se rompre les bras après l’appel du chef de l’Etat en faveur des réformes. Tout commença par le CCRP dans un climat de suspicion rarement égalé. Et aujourd’hui les assises nationales viennent de prendre fin.
Burkina 24 : L’opposition dite radicale a refusé de participer au processus de reformes politiques. Pourquoi vous vous y êtes allés ? Avez-vous eu gain de cause ?
Dr Alain Zoubga : Comme indiqué plus haut, nous avons été calomniés et c’est surtout par nos camarades de l’opposition. Du reste cela n’est point surprenant quand on connait les méthodes et les comportements sectaires de certains opposants et quand on sait qu’ils avaient rejeté toute idée de réforme donc notre demande pour un dialogue inclusif refondateur en 2008! Je me rappelle que l’un d’eux (un homme pourtant averti et politologue) avait déclaré dans l’EVENEMENT « La refondation était nécessaire si nous traversions une situation de crise semblable à celle née après l’assassinat de Norbert ZONGO ». Et en guise de réponse des forces sociales les émeutes de la faim éclatent, puis c’est la crise des institutions dont l’armée et la Justice, la crise sociale généralisée qui fait encore mal dans nos ville et campagnes !
Plusieurs raisons expliquent notre participation à ce processus de réformes :
1-Nous avons été demandeurs de refondation donc de réformes profondes depuis plus de 04 ans;
2-L’AUTRE Burkina/PSR avait par écrit donné les conditions de notre participation :
-l’organisation d’assises nationales pour valider les travaux du CCRP ;
-l’adoption d’un Règlement intérieur pour les sessions du CCRP ;
-la prise de décision par consensus à toutes les étapes du processus ;
-la présidence du CCRP par une personne plus consensuelle, en lieu et place du Ministre d’Etat. De toutes ces conditions, la dernière n’a pas été acceptée et le BPN du parti en session d’urgence a donné son accord pour notre participation.
Vous me demandez si nous avons eu gain de cause ? Sur ce point vous pourrez porter votre propre jugement sur ce processus. Si l’on analyse les travaux du CCRP on pourrait se contenter de l’opinion du journal l’OBSERVATEUR du 25 juillet 2011 qui a souligné avec perspicacité « qu’il est incontestable qu’une bataille décisive a été gagnée au niveau du CCRP.. » Et le journal indique clairement que « Le 14 juillet 2011 restera gravé dans la conscience des Burkinabè comme un jour exceptionnel politiquement parlant: le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP), après 3 semaines de travaux, a abouti ce jour-là à plusieurs propositions consensuelles, mais surtout à un « Non » aux velléités de charcutage de l’article 37… ».
Et si le processus actuel manque parfois de profondeur les années à venir son impact pourrait apporter des réponses à certains des questionnements en rapport avec la gestion de la chose publique. Et des travaux des assises il y a des raisons d’espérer. Cependant notre conception de la refondation engendre d’autres aspects portant sur la vie de notre peuple car la refondation que nous poursuivrons sans relâche sera le fait des réalités de la vie du peuple. Elle représente la phase patriotique de notre combat démocratique continuateur de notre lutte pour la libération nationale. Et au regard des fondements politiques, historiques et sociologiques de l`Etat burkinabé, le Refondation sera pendant longtemps une option politique pour le changement et c’est en cela qu`elle aura un contenu révolutionnaire.
Toutefois nous ne sommes pas dupes et en dépit de tout, nous sommes restés vigilants car ce n’est qu’une étape de franchi, dans notre parcours de combattant sur le chemin du changement, de la réconciliation nationale et de la paix.
Pour le reste, une partie de l’opposition politique celle parlementaire en particulier que vous appelez abusivement opposition radicale a refusé de participé aux assises avec ses arguments qui aujourd’hui ont étalé leurs limites. A l’assemblée nationale, cette opposition qui se considère comme étant la vraie opposition participe régulièrement au débat parlementaire débat perdu d’avance et les décisions prises sont souvent impopulaires et antisociales. Du reste qui est plus opposant que qui ? Parce qu’ils ont boycotté les assises le CFOP et ses amis sont considérés comme la vraie opposition ? C’est trop facile et simpliste ! Et n’oublions jamais qu’ils ont participé à la présidentielle l’un des scrutions les plus impopulaires de notre histoire politique, sans enjeux et perdu d’avance ! Electoralisme quand tu nous tiens ! Ils en sont sortis avec une part de la cagnotte des 200 000 000 Fcfa , des scores lamentables qui nous discréditent et surtout ils ont contribué à crédibiliser cette élection. En outre cette opposition à l’assemblée nationale brandit l’étendard de l’opposition politique mais il ne faut pas oublié qu’elle ne vit pas les conditions réelles de la vie d’un opposant burkinabè. Au contraire elle bénéficie des mêmes avantages (souvent indus) que le régime offre à ses cadres politiques.
Et les OSC rentrent dans l’arène politique. Nous sommes heureux de leur contribution mais en voulant jouer à l’avant-gardisme certaines usent d’arguments péremptoires mais réalité qui sont des faux sens. En effet s’attaquer aux assises parce que d’autres sources contiennent les mêmes conclusions c’est oublier que la meilleure méthode pour avoir des données valides c’est que, outre ces données importantes de la revue documentaire produites par le MAEP et le Collège de sages et qui sont considérés comme des données secondaires il est indispensable d’avoir des données primaires à travers les assises. Et mieux la place du dialogue inclusif réaffirmée par les assises est certainement un plus par rapport aux conclusions du MAEP. Du reste il faut féliciter le CCRP d’avoir abouti aux mêmes conclusions après son analyse de la situation nationale.
Burkina 24 : Quelle a été votre plus grande frustration au cours de tout ce processus de reformes ?
Dr Alain Zoubga : Il y en a (02) deux en réalité. C’est le mépris et l’arrogance de la direction du CDP contre les refondateurs nationaux et à l’étape du CCRP sous son dictat une seule (01) place a été accordée aux 11 partis de la refondation nationale contre 15 aux 30 partis proches du chef de file de l’opposition. En fait le CDP ne voulait pas de nous à ces assises et c’est facile à comprendre.
La deuxième frustration c’est la tentative de remettre en cause le principe du consensus ; mais nous les voyions venir, un pas en avant deux pas en arrière !
Burkina 24 : Votre plus grande satisfaction ?
Dr Alain Zoubga : La détermination de nos camarades au cours des assises pour empêcher toute idée d’approfondissement de la réflexion sur les propositions non consensuels, ce qui n’était qu’une ruse opportuniste pour réintroduire le débat sur l’article 37 et proposer le référendum
Burkina 24 : Pensez-vous que Blaise Compaoré va choisir à terme la voie de la modification de l’article 37 ? Si jamais il le fait qu’en diriez-vous ? quelle sera politiquement votre réaction ?
Dr Alain Zoubga : Mon souhait est que le Président ne la fasse pas ! Et je crois qu’il ne le fera pas car il doit écouter son peuple ! Dans le cas contraire nous nous opposerons à cette démarche. Ce lundi, comme le souligne le Reporter dans son numéro 24, après le CCRP, « L’on est allé dans les régions. Là encore la pilule était trop amère pour être avalée. L’on est revenu aux assises nationales. Toujours pas de consensus ! La révision de l’article 37 demeure un boulet aux pieds du régime COMPAORE » Et le journal à propos de Blaise COMPAORE titre à sa UNE « REVISION DE LARTICLE 37 : Seul face à ses responsabilités »
Pour sa part le Journal l’indépendant titre : « Blaise COMPAORE perd la partie » ! Et s’il a perdu la partie c’est parce qu’il y a eu un combat pour ne pas dire une bataille où nous nous sommes engagés avec courage et détermination !
C’est véritablement la principale conséquence du débat des assises et nous étions à ce débat contrairement à votre opposition dite radicale qui préfère les débats feutrés de l’hémicycle.
Quant au référendum que proposent les dirigeants du CDP c’est un traquenard car à cette phase des réformes il ne répond pas à la question qui nous a été posée à savoir « oui ou non faut-il lever la limitation des mandats contenue dans l’article » ? Et du reste il ne nous revient pas de dire au Président ce qu’il doit faire car il y a la constitution qui consacre tout. De par la constitution le Président est libre de consulter son peuple par référendum mais cette démarche peut s’avérer périlleuse pour lui-même et le pays! Et si cette question était posée par référendum nous serons dans le camp du NON !
Burkina 24 : Comment entrevoyez-vous le Burkina Faso de 2015 ?
Dr Alain Zoubga : Le Burkina de 2015 sera celui de l’après COMPAORE ! Il y aura beaucoup à faire dans tous les domaines pour reconstruire et réhabiliter notre patrie, mais les conditions pour une libération des forces productives seront meilleures et le peuple s’engagera dans les grands travaux nationaux comme ceux que nous proposons à travers nos 10 engagements majeurs ci-après!
Burkina 24 : Parlez-nous de votre parti « L’Autre Burkina » dont le dernier congrès a eu lieu le samedi suivant la fin des assises politiques. Quelles sont ses nouvelles orientations ?
Dr Alain Zoubga : Les travaux du 1er congrès ordinaire du parti se sont achevés le 10 décembre 2011 dans la soirée à Ouagadougou autour du thème « Les défis du changement au Burkina Faso ». Cette rencontre a vu la participation de d’environ 207 délégués venant de 37 provinces des 13 régions du pays.
Plusieurs décisions ont été prises par les congressistes et qui sont essentiellement :
– La relecture des statuts et règlement intérieur du parti
– L’élection du nouveau Bureau politique national de 48 membres contre 33 dans l’ancien BPN
– L’élection du bureau national de la jeunesse de l’AUTRE Burkina/PSR
– La mise en place du bureau national des femmes du parti
– La mise en place des Présidences et Vice –présidences des fédérations régionales du parti avec au moins une femme à l’un de ces postes et dans toutes les régions.
Le congrès a adopté notre programme de gouvernement, « Notre choix pour le Burkina, Demain l’Aube nouvelle », s’articule autour de 05 grandes sections programmatiques : La démocratie politique fondatrice ; Le développement économique durable ; Le développement social et notre culture ; La justice, les droits de la personne et la Paix ; L’Union des peuples d’Afrique. Et L’AUTRE Burkina/PSR conclue son programme sur ses 10 engagements majeurs.
- Promouvoir au rang de principe intangible (comme c’est le cas de la forme républicaine de l’Etat) l’impossible révision de la limitation des mandats présidentiels en sacralisant l’article 37 conformément à l’article 165 de notre Constitution.
- Adopter le principe de rigueur budgétaire comme une Règle de souveraineté nationale (RSN) dans l’élaboration du Budget de l’Etat ;
- Assurer au minimum un repas par jour pour chaque burkinabé ;
- Instaurer la gratuité de l’enseignement de base obligatoire pour tous les enfants du Burkina ;
- Assurer un logement décent pour tout foyer constitué ;
- Instaurer un impôt obligatoire de solidarité sur la fortune et les gros revenus ;
- Instaurer la gratuité des soins obstétricaux d`urgence, des ARV ainsi que des soins de base dans tous les CSPS ruraux ;
- Dénoncer tous les accords de privatisation des sociétés d’intérêt stratégique comme la SONABY, la SONABEL, le BUMIGEB et l`ONEA ;
- Créer 100 000 emplois par an dans les secteurs public et privé ;
- Engager les grands travaux du rail (GTR) pour le chemin de fer Burkina-Niger ;
Après l’approbation des conclusions des travaux du congrès, des résolutions et motions ont été adoptées par les congressistes dont les plus importantes portent sur : 1-la transformation de la conférence nationale en congrès ;2-les réformes politiques ;3-le statut de l’opposition et la vie chère.
Burkina 24 : Prendriez-vous part, si le président du Faso y consent, à un gouvernement d’ouverture?
Dr Alain Zoubga : Je ne sais pas ce que vous entendez par Gouvernement d’ouverture ? Nous concernant nous savons que les assises ont proposé un gouvernement d’Union nationale chargé entre autres de la mise en œuvre des propositions de réformes consensuelles. En son temps nous aviserons.
Burkina 24 : Votre mot de la fin ?
Merci à vous ! Et je réaffirme l’engagement de notre parti, L’AUTRE Burkina/PSR d’être toujours du côté des forces du changement. Et Bonne année à tout notre peuple !
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KOUDOUGOU A JUSTE FAIS SAVOIR AU MPP QUE S?IL DIT OUI C?EST OUI! M?ME SI LE SANG VA SE VERSER.
KOUDOUGOU A DIT OUI AU MPP ET PARTANT SON PRESIDENT ROCH.
ROCH SERA AU POUVOIR EN 2015.
ON PARLE PAS DES PARTIS FANT?ME QUI CHERCHENT MALGR? LA SITUATION PR?SENTE DU BURKINA A FINIR LES DESSOUS DE TABLES EN VENDANT LEUR HONNEUR. DES PARTIS COMME L?ADF/RDA QUI ACCEPTERAI RENTRE DANS UN GOUVERNEMENT COMME IL LEUR SAGES LE PRETENDENT. ILS SERONT RESPONSABLE DEVANT L’HISTOIRE.
DE TOUTEFOIS LE PEUPLE INTEGRE DU BURKINA TIENT CES PARTIS A L?OEIL!
« Peut-?tre m?me, reuvotrer le sens de l?int?r?t g?n?ral. »On peut toujours r?ver…