CONTES : JURA DE JURABUGU, UNE JONCTION ENTRE MODERNITE ET TRADITIONS
Spectacle venu de Bamako pour participer à la 15e édition du festival YELEEN, Jura de Jurabugu est le produit de l’association SAC-A-PAROLE du Mali. Leur passage sur la grande scène de l’Institut Français de Bobo-Dioulasso n’a laissé aucun spectateur indifférent.
Trois acteurs sur scène, ou du moins, trois musiciens chevronnés qui, le premier, jouant avec dextérité le n’goni, le second, le piano, et le troisième, une guitare. Leur complicité nous transporte dans les dédales de l’aventure malheureuse de Jura.
Jeune fille innocente, notre héroïne est prise dans l’étau de l’amour de Bakary, le talibé (jeune apprenant de Coran) qui, pour conquérir le cœur de sa dulcinée, fait appel aux forces guidées par les plus grands marabouts. De cet amour interdit, sera semé la graine de la vie. La mère de Jura, très hostile à un enfantement hors des canaux du mariage, exige l’interruption de cette vie qui prend forme dans les entrailles de sa fille. Très offusquée par une telle décision, toute la jeunesse de Jurabugu, les larmes aux yeux, n’arrive pas à s’opposer à une telle décision. Jura est donc menée en pâture pour satisfaire la volonté d’une mère encore attachée aux racines de son passé. Elle perdra le fruit de ses entrailles, et ne sortira pas vivante de cet acharnement de sa génitrice. Jura morte, sa mère fut bannie du village par le chef en ces termes :
Ta fille t’appartient en bien propre, notre village nous appartient en bien propre.
Raconté à une seule voix et soutenu par la savante conjugaison des instruments traditionnels et modernes, ce spectacle nous expose la richesse de l’oralité dont l’Afrique occidentale, en général, et plus particulièrement, le Mali, regorgent. A travers proverbes et intermèdes musicaux, Salif BERTHE, Abou Bomou BASSA et Mahamadou A. DRAME, nous amène à la rencontre du Mandé, dans la façon la plus traditionnelle de dire les contes et légendes.
Aucune œuvre humaine n’étant parfaite, le metteur en scène de ce chef-d’œuvre pourrait permettre aux spectateurs de savourer un peu plus le son du n’goni qui, nous semble-t-il, n’est pas assez présent dans cette création.
Rialé
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