Loi sur la retraite des députés : une mesure injustifiable.
Les parlementaires du Burkina Faso veulent désormais bénéficier d’une retraite au sens propre du terme avec toutes ses commodités et envisagent y parvenir par l’adoption d’une loi qui la leur garantira. Ils l’ont annoncé au cours d’une conférence dans le cadre des activités des 20 ans de l’Assemblée nationale (AN).
A la faveur des réformes politiques annoncées par les politiques du Burkina Faso, plusieurs spéculations se font et pataugent dans la perspective de rencontrer d’oreilles attentives, attentionnées et favorables.
Alors la nouvelle trouvaille des représentants du peuple est-elle bien fondée ? Plus d’un en doutent et la jugent aléatoire au regard de son irréalisme de facto. Pour bénéficier de cette éventuelle retraite, le député devra avoir siégé à l’Assemblée nationale pendant 15 ans, donc trois mandats et sans discontinuer selon le projet de loi.
Cette clause, beaucoup de MPs de l’actuelle Assemblée la remplissent déjà. Mais elle risque d’être fatale pour nombres de prétendants en créant une course effrénée suicidaire l’Assemblée. On se souvient qu’il ait des tractations claniques parfois mortelles pour les candidatures et les élections de ces représentants du peuple que sont les députés.
L’importance du député mise en cause
La lutte deviendra davantage âpre et les protagonistes n’hésiteront aucunement à tout recours pour parvenir à leurs fins ou, à défaut, d’empêcher l’adversaire d’émerger, y compris par la magie noire, véritable et redoutable arme de combat politique dans les contrées africaines.
Alors que la loi en elle-même semble manquer de fondement pour être défendue, si ce n’est le gain égoïste dont se taillent nos chers MPs et dont on voit à peine leurs actions sur le terrain du développement local et rural. D’aucuns remettent d’ailleurs en cause leur importance, leur utilité pour les populations qui n’ont même plus leur contact dès qu’ils accèdent à l’AN.
Certains d’entre eux ne retournent vers les populations qui les ont élus qu’à l’approche d’autres échéances électorales, pour encore et toujours berner celles-ci avec gadgets de tout genre. Même les petites histoires de pistes, de marchés, de puits à construire ne sont pas traitées par les députés qui pourtant promettent gros au cours de leur campagne, juste pour être élus.
Une simple analyse permet tout de suite de se rendre compte qu’une telle loi pose problème. Les députés cotisent-ils à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour bénéficier d’une retraite à l’image de ceux qui le font ?
Les OSC récusent l’éventuelle loi
Même si tel était le cas, ceux qui ont pris une disponibilité en faisaient autant avec leur fonction précédente. Quelle fonction prévaudra sur l’autre étant donné qu’ils reprendront l’ancienne fonction après l’hémicycle ? Le choix ferait en ce moment polémique, le moment venu.
Les multiples avantages dont bénéficient les représentants du peuple, entre autres, la non imposition à la Taxe à la valeur ajoutée (TVA) et à l’IUTS sont assez grands pour en réclamer davantage, c’est-à-dire une pension de retraire.
Des Organisations de la société civile (OSC) ont déjà exprimé leur désapprobation au vote de cette loi et promettent tout faire pour son retrait. Le député coute déjà très cher au pays en termes de sa prise en charge pécuniaire. La balance est nettement déficitaire comparativement à ce qu’il produit comme résultats.
Peut-être, la loi d’amnistie présidentielle a-t-elle pu influencer la vision des Honorables à vouloir se munir d’une vie paisible après l’hémicycle (où nombre d’entre eux n’y sont que figurants), par une loi, abracadabrante soit-elle.
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