Sommet du G-8 : Le Burkina bénéficiaire des financements de »la nouvelle alliance » lancée par Barack OBAMA
Dans le cadre du sommet du G-8, (réunion des dirigeants des huit premières puissances économiques mondiales) qui s’est tenu les 18 et 19 mai 2012 à Camp David près de Washington Le Ministre de l’Agriculture et de l’hydraulique, Monsieur Laurent SEDOGO et l’Ambassadeur Seydou BOUDA ont pris part, le vendredi 19 mai 2012 à Washington D.C, à une rencontre sur la sécurité alimentaire mondiale. Au cours de cette rencontre, le Président américain Barack Obama a procédé au lancement d’une nouvelle initiative dans le domaine de l’agriculture dénommée : nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition avec à la clé, un financement annoncé de 22 milliards de dollars sur trois ans pour les pays africains.
Ce lancement a été effectué en présence de plusieurs chefs d’Etat africains avec une forte participation des dirigeants des secteurs publics et privés qui acceptent de venir à la rescousse de de l’agriculture africaine par l’injection de capitaux privés, concomitamment aux financements publics classiques ainsi que leur savoir faire et expertise dans la chaine de la production de la transformation de la distribution et de la commercialisation notamment dans le secteur agricole de nos pays.
Dans un entretien qu’il nous a accordée à l’issue de cette rencontre , le Ministre Laurent SEDOGO a notamment indiqué que cette nouvelle Alliance ambitionne d’assurer la croissance agricole et de tirer 50 millions de personnes de la pauvreté en Afrique au cours des 10 prochaines années, avec principalement cette nouveauté que les entreprises du secteur privé de l’agroalimentaire seront désormais sollicitées pour l’aide au développement. Il a précisé que cette alliance a été voulue par les premiers responsables du G-8, sur instigation de l’Administration américaine et du Président Barack OBAMA afin d’apporter un nouveau souffle au développement économique de l’Afrique particulièrement à son secteur agricole.
Ce programme, combinant l’aide de capitaux privés, l’innovation et les stratégies de gestion du risque, est sensé compléter la mise en œuvre de l’engagement pris par le Sommet du G8 d’Aquila (Italie) de 2009 avec la promesse des pays de ce groupe d’investir dans la mise en œuvre de plans nationaux d’action pour la sécurité alimentaire dans les pays en développement particulièrement en Afrique. Plus précisément, le Président Barack OBAMA a déclaré à la rencontre de lancement que 45 compagnies, des grands groupes multinationaux jusqu’aux entreprises et coopératives africaines, ont promis d’investir plus de trois milliards de dollars pour soutenir cet effort.
Dans quels délais, les ressources financières ainsi annoncées seront disponibles et comment chaque pays pourra y accéder ? A cette question le Ministre a affirmé qu’à partir du lancement effectué le vendredi 18 mai 2012, trois pays étaient déjà dans le pipeline. A savoir le Ghana qui a reçu des annonces de financements de près de 600 millions de dollars, la Tanzanie, 800 millions et l’Ethiopie avec 1,6 milliard de dollars. Trois autres pays sont positionnés pour engager les discussions en septembre 2012. Ce sont le Burkina, la Côte-d’Ivoire et le Mozambique. Le processus se poursuivra en 2013 avec des cohortes successives de pays dont les trois premiers seront le Kenya, le Rwanda et le Nigéria et ainsi de suite.
Le Ministre SEDOGO a aussi expliqué que pour ce qui est du Burkina, comme cela est du reste l’un des principes de la nouvelle alliance, il n’est pas question d’inventer la roue. Parce que les discussions avec les initiateurs de cette nouvelle alliance ont pris comme base les plans et programmes nationaux de développement de l’agriculture, du moins pour les pays qui avaient déjà élaboré cet instrument. Le Burkina pour sa part, a précisé le Ministre Laurent SEDOGO, a son document de référence en la matière dénommé « plan national pour la sécurité alimentaire » (PNSR), qui couvre la période 2011-2015. Ce dernier est assorti d’un Plan de financements estimé à 2726 millions de dollars.
Ce document de notre pays, tout comme ceux des six autres pays précédemment cités, retenus après une présélection rigoureuse, ont déjà fait l’objet de présentation et de discussions en début mai 2012 à Addis-Abeba en Ethiopie avec les partenaires du secteur privé susceptibles d’apporter les financements attendus. L’ensemble de ces plans ont reçu des accueils favorables de leur part. Il reste donc à aller à l’essentiel, c’est-à-dire que chaque partenaire annonce sa contribution.
Pour ce qui est du Burkina par exemple, son plan national pour la sécurité alimentaire a fait l’objet d’une présentation basée, comme on le sait, sur les pôles de croissance comme celui de Bagré, de Samandeni , de Dî ou plus tard de Ouessa ainsi que le développement de certaines filières telles que le sésame. Pour le Ministre, il a rencontré un vif intérêt de la part des partenaires du privé présents. C’est pour cette raison qu’en septembre prochain, comme indiqué au cours du lancement de la nouvelle alliance le 18 mai dernier, le Burkina se présentera devant ses partenaires pour les annonces financières concrètes de son PNSR. Le Ministre SEDOGO, affirme qu’il y a des raisons d’espérer que la mise soit à la hauteur des attentes, vu les appréciations positives portées au document lors de sa présentation aux partenaires.
Mais pourquoi cette alliance maintenant et après tant d’autres initiatives sans grand succès notamment dans le domaine du développement agricole du continent africain ? Pour le Ministre, l’explication comme du reste l’ont soutenu ses initiateurs, est partie du constat qu’aujourd’hui, l’Afrique est le continent qui semble quelque peu oublié, en proie à des questions d’insécurité alimentaire et nutritionnelles récurrentes ; voire à des famines dans les pays de la Corne du continent l’année dernière et de ceux du Sahel cette année, pour ne citer que ces fléaux. Les initiateurs ont aussi dans leurs analyses intégré le fait que l’Afrique était ce continent qui regorge encore de matières premières, du soleil, des terres arables exploitables… pendant qu’ailleurs la crise des matières premières commence à se dessiner.
Enfin, à la question de savoir si cette nouvelle alliance n’allait pas exproprier les petits agriculteurs de nos pays de leurs terres exploitables, le Ministre Laurent SEDOGO s’en défend, affirmant que dans les dispositifs légaux et règlementaires en matière foncière de notre pays encadraient suffisamment chaque partie, que ce soit les paysans de la zone d’intervention des pôles de croissance, les exploitants moyens, les businessmen burkinabè ou les grands groupes multinationaux. Du reste, le Président Barack OBAMA a souligné nettement que cette nouvelle alliance vise à tirer les petits agriculteurs de leur niveau de subsistance actuel vers le marché.
Pierre WAONGO : Attaché de presse
Ambassade du Burkina/Washington D.C
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