CEDEAO/Mali: les violons s’accordent sur une musique de guerre.
Grippé depuis son initiative par le grand flou et de vives dissensions, le projet d’intervention des forces de la CEDEAO pour la libération du nord du Mali commence à sortir de l’impasse. L’accord obtenu et dont un point essentiel était attendu, à savoir l’acceptation du déploiement de forces de la CEDEAO sur le territoire malien, permet d’y voir un peu plus clair et d’envisage une possible libération du Nord du Mali.
Il semble que, à considérer les derniers développements des tractations entre la CEDEAO et le Mali pour la libération du Nord des mains des islamistes d’Ansar Dine et de Mujao, l’option de la guerre est défensivement adoptée et rien ne fait plus barrières au déploiement d’une force ouest-africaine, sauf le OK de la communauté internationale dont on sait qu’elle exigeait seulement un projet d’intervention moins flou que ce qui lui avait été présenté. L’accord sur la présence de troupes de la CEDEAO sur le sol malien ouvre la voie à une imminente intervention et fait dire que la médiation et la négociation est une option définitivement enterrée.
La conclusion ne serait pourtant pas si facile à tirer, tant l’option de la médiation et de la négociation était encore évoquée ces derniers jours. D’abord par le président par intérim Dioncounda Traoré qui ne l’a pas occultée, la qualifiant de premier choix. Mais surtout, même s’il n’a pas fait entendre une note discordante, Blaise Compaoré, en visite à Paris, a laissé voir qu’il ne croyait toujours pas à l’échec du dialogue. L’accord survenu dans ce contexte n’est pas sans rappeler ces deux axes qui s’étaient dessinées dans la recherche de solution à la crise malienne: l’axe Ouaga-Bamako de la médiation et l’axe Abidjan-Bamako de l’intervention militaire.
Mais pour l’instant, et ce qu’il faut saluer, l’obstacle essentiel au soutient de la CEDEAO à la libération du nord du Mali semble levé, et il n’y aurait plus qu’un axe comme point de mire. Aurait-on enfin compris de toutes parts que la première des choses à faire pour résoudre cette crise malienne, qui ne peut l’être sans le soutient de la CEDEAO, c’est d’accorder définitivement les violons? Ce serait tant mieux pour le Mali, mais peut-être au prix des ambitions de ceux qui auraient pu ajouter un exploit à leur palmarès de médiateur.
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