12e Journées des communautés : A la conquête de l’intégration des peuples
La 12e édition des Journées des communautés vivant au Burkina Faso apporte sa pierre à la construction de la « Vision 2020 de la CEDEAO et de l’UEMOA », celle de l’intégration des peuples.
Le discours du Secrétaire général de la Coordination des communautés vivant au Burkina, Magloire Olympio, à l’ouverture de ces journées, ce jeudi 20 décembre 2012, a dépeint un tableau à forte dominance noire de l’état de l’intégration en Afrique. Devant le ministre des Affaires étrangères burkinabè, Djibrill Bassolé, il a certes reconnu que depuis 30 ans à la CEDEAO et 15 ans à l’UEMOA, des efforts sont fournis pour cette intégration, mais « à quand l’intégration des peuples, par les peuples et pour les peuples ? ». « Il nous reste beaucoup à faire », a-y-il estimé. Trop, peut-être, à l’en croire, car il s’est demandé s’il fallait attendre que des « personnes qui ne vivent pas nos réalités » prennent des décisions à notre place.
Un regard sans doute jeté, notamment, à la crise malienne où la CEDEAO et les Africains en général attendent le feu vert de la « communauté internationale » pour entreprendre toute action.
« Pourquoi imposer, imposer, imposer ? »
L’une des interrogations de Magloire Olympio s’est également adressée à la façon de gérer les organisations sous-régionales. « Ne vaut-il pas mieux connaître leur (les populations, ndlr) volonté avant de prendre toute décision ? Pourquoi imposer, imposer, imposer ? » a-t-il dit en effet. Il a tiré sur la sonnette d’alarme, estimant que « nos populations souffrent et diminuent de jour en jour », et invité les Africains à accélérer l’atteinte de cette vision 2020 de la CEDEAO et de l’UEMOA dont le but est de passer de l’intégration des Etats à celle des peuples.
C’est dans cet esprit que se tiennent les 12e Journées des communautés vivant au Burkina, dont la première activité est un atelier de réflexion sur le thème « la vision 2020 de la CEDEAO et de l’UEMOA : rôle des acteurs, défis et perspectives ». Magloire Olympio a, sur ce point, espéré que les recommandations ne dormiront pas une fois de plus dans les tiroirs et qu’une « suite sera donnée ».
Le bémol de Jérôme Bougouma
Jérôme Bougouma, ministre burkinabè de la décentralisation, parrain des 12e Journées, et par ailleurs premier pionnier de ces journées des communautés (en 1998, il présidait à leur naissance), a voulu mettre de l’eau dans le pessimisme d’Olympio.
En effet, même s’il reconnait que beaucoup de choses restent à faire, notamment au niveau de la libre circulation objet de « nombreuses entraves », Jérôme Bougouma trouve qu’il faut faire preuve de « beaucoup de réalisme » dans l’appréciation des efforts fournis dans la marche vers l’intégration. En tant que ministre en charge de la décentralisation, il déclare qu’il y a aujourd’hui « très peu de choses qui sont imposées aux populations », avant de conclure que « l’Afrique avance ».
Et le tam-tam annonça l’intégration
C’est l’objectif en tout cas de ces 12e Journées des communautés qui définiront le rôle et la place des mouvements associatifs et des communautés dans le processus d’intégration. Ce qui n’occultera cependant pas leur caractère festif qui sera marqué notamment par la Grande nuit de l’intégration à la Maison du peuple lors de laquelle battra le tam-tam de l’intégration, le 22 décembre 2012.
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