Biens mal-acquis : levée de l’immunité parlementaire de trois ex-ministres de Wade
L’année 2013 commence de façon fort tonique pour Macky Sall et pour toutes les personnes visées par les enquêtes d’enrichissement illicite sous l’ancien régime libéral du président Abdoulaye Wade.
S’il est vrai que tant de salive a coulé depuis l’accession au pouvoir du président Macky Sall s’agissant des poursuites pour biens mal-acquis à l’encontre des anciens dignitaires du Sénégal, une constante s’établit au fur et à mesure que passe le temps ; il s’agit des avancées qui sans fanfare ni trompette se font sentir.
Une autre étape
Ce jeudi 10 janvier 2013, les choses sont passées à une autre étape, encore plus lourde de sens que les convocations médiatisées de Karim Wade ou de bien d’autres ex-dignitaires redevenus citoyens simples. Ce sont en effet trois anciens ministres et non des moindres, devenus députés à la faveur des dernières élections législatives, qui ont vu leur immunités parlementaire voler en éclat à l’effet de les entendre dans le cadre des enquêtes de la désormais toute puissante Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI).
Qui sont-ils ?
Abdoulaye Baldé, secrétaire général de la présidence puis ministre de la défense sous Abdoulaye Wade; Me Ousmane Ngom, ancien ministre du commerce et ancien ministre de l’intérieur du règne Wade, et Oumar Sarr ancien ministre de l’habitat, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, sont désormais redevenus pour les besoins de cette enquête et pour un bon moment au moins, des citoyens comme les autres du point de vue de la loi. Ceci, à l’issue d’un vote qui a vu une majorité écrasante de 113 députés sur 119, se prononcer en faveur de la levée de leur immunité parlementaire. Seuls cinq députés dont la non-inscrite Sokhna Dieng Mbacké se sont prononcés contre.
Pas de dossier solide, selon la députée Sokhna Dieng Mbacké
Avant le vote, la procédure a obligé partisans comme opposants à cette mesure, à prendre la parole, ce qui a laissé entrevoir au-delà des alignements politiques naturels, les convictions qui ont dicté certains votes notamment celui du député Sokhna Dieng Mbacké. Cette dernière a justifié son choix de voter contre, par le fait que la demande de la justice visant la levée d’immunité des personnalités désignées plus haut, ne se fondait point sur un dossier solide et que cela emportait une banalisation de la fonction parlementaire.
Elle a en plus argué que cette procédure fondée sur un aussi dossier léger, aurait pour conséquence un Sénégal fracturé. C’est ce qui est ressorti de ses propos : « Vous voulez que le Sénégal soit fracturé en deux : les bons et les mauvais, les voleurs et les honnêtes… Il faut que les Sénégalais soient traités à égale dignité ».
L’affaire vedette de Macky Sall
En tout état de cause, ce fait important de la levée d’immunité de ces personnages importants de l’ancien régime témoigne d’une évolution majeure dans l’affaire des biens mal-acquis qui, qu’on le veuille ou pas, est devenue l’affaire vedette de la présidence Macky Sall. Sur quoi cela va-t-il déboucher ? Nul ne pourrait à ce stade se prononcer avec certitude.
Cependant, ce qui mérite d’être dit c’est que, ce qui semblait n’être pour certains qu’un feu de paille, ne le sera vraisemblablement pas à l’allure où vont les choses ; en plus, cette affaire au gré de son avancée révèle la personnalité du président sénégalais qui tient bon malgré les tapages et autres manœuvres politiciennes visant à discréditer son action ; et qui contrairement à son prédécesseur, travaille en silence : il ne parle pas mais fait parler ses actes.
Youssouf Bâ,
Correspondant Burkina 24 à Dakar
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !