Cours communes à Ouagadougou : Qui du bailleur ou du locataire doit faire vider les toilettes ?
Dans la plupart des cours communes à Ouagadougou, des disputes se déclenchent entre les bailleurs et leurs locataires chaque fois quand il s’agit de faire vider les toilettes, précisément les W.C. De la légalité à la légitimité, chacun cherche à s’affirmer de la plus intransigeante des manières. Pour les uns, c’est le bailleur qui doit s’occuper de cette tâche et pour les autres, ce sont les locataires qui ont l’obligation de « gérer leur affaire ». Dans les paragraphes qui suivent, Burkina 24 a entendu certains d’entre eux et chacun y va de ses arguments.
« Ceux qui remplissent les toilettes doivent pouvoir les faire vider », dixit Amidou Ouédraogo, propriétaire de quatre cours uniques où sont logés une trentaine de locataire. Dans ses cours, tout le monde cotise pour faire vider les toilettes. Au regard de la vision mercantile des logements, personne ne peut louer « une maison chambre-salon, à 15000FCFA, et suivre les locataires pour chaque fois vider les toilettes qu’ils remplissent » ajoute-t-il. Le mieux dans les cours de monsieur Ouédraogo, est que tous les locataires valident sa décision.
Mais cette solution a ses inconvénients. En effet, il arrive souvent que les locataires ne s’entendent pas sur le montant de « l’impôt ».
Amadé Porgo, étudiant à l’Université Ouaga II, affirme qu’il est souvent « difficile de se comprendre quand on observe la subjectivité qui existe dans le partage des frais de la vidange des toilettes. Il y a une famille de cinq personnes dans notre cours, quand il s’agit de se cotiser ce père de famille veut qu’on divise les frais par maison au lieu de les diviser par tête, ce qui est plus judicieux ».
« Nous sommes prêts à vidanger nos toilettes »
Par ailleurs dans certaines cours, même si les locataires n’ont pas encore évoqué le problème, certains se disent prêts à contribuer pour faire vider les toilettes à l’image de Mamadou Traoré pour qui c’est judicieux de faire vider les toilettes que l’on a « trouvé vide et très profond et que nous avons contribué à remplir ».
Par contre, Valentine Koamé, ressortissante ivoirienne qui habite sa cour-tutrice depuis qu’elle est entrée au Burkina il y a dix ans, pense, conformément à ce qui se fait dans son pays, que « c’est le bailleur qui doit faire vider les toilettes en respect du contrat de bail établi par l’Etat ».
Selon elle, « souvent on a même du mal à convaincre le bailleur de faire vider les toilettes à temps pour faciliter la vie de ceux qui y habitent».
L’idéal voudrait que tout soit discuté avec les bailleurs avant d’intégrer les cours d’habitations communes pour que chacun soit situé au préalable sur ce qui l’attend comme charge.
Ces factures inattendues
Mais si les surplus de facture s’invitent au milieu des engagement préétablis, cela cause très souvent des « clashes » comme ce fut le cas de Sabine Ouédraogo et son mari qui se sont retrouvés au mi- mois à payer une facture de vidange des toilettes « que le bailleur lui-même a demandé de vider sans aviser les locataires que nous sommes et nous faire apporter la facture par ceux qui ont vidangé ».
Somme toute, c’est un problème qui étouffe très souvent la convivialité qui doit exister entre ces deux parties et entre les locataires eux-mêmes.
En attendant que l’Etat prenne ses responsabilités face à ce phénomène qui divise tant les citoyens, il est souhaitable que chacun de son côté se fasse une idée du bon vivre ensemble et du bon tuteur pour préserver l’héritage d’hospitalité partagé et l’esprit solidaire du Burkinabé.
Salifou OUEDRAOGO
Pour Burkina24.com
Les bailleurs doivent vider les W.C, selon la loi
Pour le moment, les textes au Burkina sont imprécis sur la question. Le Code civil burkinabè, qui régit actuellement la question du contrat de bail à usage d’habitation, dispose en son article 605 que «l’usufruitier (le locataire, ndlr) n’est tenu qu’aux réparations d’entretien. Les grosses réparations demeurent à la charge du propriétaire ». La vidange des W.C, autrement dit leur maintien en l’état d’être utilisés (pleins, ils ne le sont plus), est comprise dans la catégorie des « grosses réparations » et donc à la charge des bailleurs. Le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme le confirme.
Cependant, sur le terrain, les locataires préfèrent s’en charger pour être à l’aise, pendant que certains bailleurs font signer des contrats de bail dans lesquels ils se déchargent de leurs responsabilités (cliquez ici pour voir un exemple : exemplaire contrat de bail_B24). Au ministère burkinabè de l’Habitat et de l’urbanisme, des textes sont actuellement en élaboration pour réglementer le logement locatif au Burkina. Les questions de vidange de toilettes, de fixation des prix des logements et de l’ensemble du domaine seront ainsi définitivement réglées.
Abdou ZOURE
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le probl?me des cours communes devient r?curent dans nos villes. L’Etat central ne s’est jamais prononc? clairement sur le ph?nom?ne. On ose croire que la r?glementation des logement tant pr?n?e par LAT sera effective.
Bel article! Avec des illustrations et des t?moignages poignants ainsi qu’un lien, rien de tel pour une agr?able lecture de l’article. Vivement que ces
textes actuellement en ?laboration pour r?glementer le logement locatif au Burkina voient le jour pour le probl?me soit r?gl? une fois pour toute.
Bel article avec des illustrations claires et des t?moignages poignants. Bravo! Ces textes qui sont actuellement en ?laboration pour r?glementer le logement locatif au Burkina seront un grand ouf de soulagement pour tous, surtout pour les locataires. En attendant, avis aux locataires qui signent souvent les contrats sans m?me les lire. Attention! Vous ?tes maintenant au courant que c’est le bailleur qui en est le responsable. Donc, ? bon entendeur, salut!