Protection des enfants : Composez le « 116 » pour dénoncer les cas de violences
Le Ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale s’est doté d’un outil efficient de protection de l’enfance en danger. Il s’agit d’un numéro vert concis et facile « 116 » conçu pour mieux dénoncer toutes les formes de violences faites aux enfants. L’adoption du 116 consacre par la même occasion l’adhésion du Burkina Faso au réseau mondial de membres des lignes d’assistance aux enfants.
Les violences faites aux enfants sont une réalité au Burkina Faso. Et pour preuve, l’étude nationale sur les violences faites aux enfants réalisée par le Ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale en mai 2008 a mis en exergue quatre types de violence : les violences physiques (83,6%), verbales (63,9%), psychologiques (18,7%) et sexuelles (16,7%). Le rapport de l’étude indique également que 72% des adultes enquêtés affirment avoir déjà exercé de la violence contre les enfants et 80,2% des enfants affirment avoir déjà été victimes de violences et 68,3% d’entre eux l’ont été au moins cinq fois. Les conséquences de ces violences sont énormes sur les enfants et sur la société. Elles provoquent un stress auquel on associe une perturbation du développement précoce du cerveau. Dès lors, les enfants maltraités, devenus adultes, sont davantage exposés à divers troubles comportementaux, physiques ou psychiques avec une propension à commettre des violences ou à en subir. C’est pourquoi, le numéro vert est apparu comme un moyen idéal de promotion de la participation des enfants. Il constitue un outil à la disposition des enfants et des populations pour s’informer des dispositions à prendre pour garantir aux enfants la jouissance de tous les droits tels que reconnus par les textes en vigueur dans notre pays.
La mise au point du numéro vert de l’enfance en danger par le Ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale est une innovation fort salutaire pour la protection des enfants en situation difficile. En clair, ce numéro vert facile et concis, le « 116 » est une ligne utile aux besoins d’informations, de conseils et d’écoute exprimés par les enfants victimes de violences, les populations ainsi que les acteurs de la protection de l’enfance. Ce numéro qui, au départ était le 80 00 11 52, a été officiellement lancé le 13 septembre 2011 suite à une étude nationale sur les violences faites aux enfants réalisée en 2008 par le ministère en collaboration avec l’UNICEF. Il constitue un des meilleurs itinéraires dans le processus de protection et de promotion des droits de l’enfant car justement destiné à la dénonciation et à l’information aux fins de prise en charge des enfants victimes de violences. Cette ligne offre également la possibilité de s’adresser de façon anonyme à un adulte compétent, légitimé comme personne de confiance. Elle sécurise les victimes, les témoins et favorise la prise de parole et la liberté d’expression. Ce recours est d’autant plus précieux pour des enfants en difficulté ou isolés qui ne peuvent partager craintes et angoisses avec leur entourage.Cette ligne verte a été obtenue par le département grâce à la franche collaboration de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes. Cette ligne facile et concise est opérationnelle uniquement sur les mobiles à travers les réseaux Telmob et Telecel.
Le numéro vert de l’enfance en danger, une ligne qui a fait ses preuves.
La ligne verte pour l’enfance en danger stimule le signalement des cas de violence. Elle rend plus efficace et rapide la réponse des services de protection de l’enfant, notamment la Police, les services sociaux et médicaux. Au Burkina Faso, à la date du 31 décembre 2012, l’équipe de gestion du numéro vert a reçu au total 1483 appels téléphoniques. Les appels qui ont donné suite à des interventions ont concerné un total de 759 enfants dont 489 filles. Au niveau international en 2010, les lignes d’assistance aux enfants ont reçu près de 28 millions de contacts des enfants et des jeunes à travers le monde et plus de 55% de ces contacts concernaient des filles.
Les violences constituent le premier motif d’appel pour les personnes qui contactent le numéro vert dans notre pays. Le constat est que les filles sont plus maltraitées que les garçons. En effet, sur les 192 enfants pris en charge dans cette catégorie en 2011, 129 soit 67,18% étaient de sexe féminin. En tant que groupe, les filles sont plus vulnérables dans diverses formes de violence, notamment la violence sexuelle, l’exploitation commerciale et la traite. La famille, l’école, la communauté, les institutions de rééducation, les établissements pénitentiaires, les commissariats de police, les brigades de gendarmerie, les lieux de travail des enfants, la rue, les champs, les lieux de réjouissance, l’école coranique, les puits et fontaines, les sites aurifères, lieux privilégiés de socialisation et d’éducation par excellence des enfants ont été étiquetés comme les lieux où ces violences sont commises à l’encontre des enfants. L’impunité dont bénéficient les auteurs de violences, de négligence ou de délits divers sur les enfants est source de perpétuation de ces violations.
La ligne verte « 116 », une ligne internationale.
La ligne verte « 116 » est recommandée par le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant de l’Union africaine pour tous les pays africains. C’est ainsi que la nécessité de passer du numéro 80 00 11 52 au 116 s’est imposée. L’adoption du 116 consacre également l’adhésion de notre pays au réseau mondial de membres des lignes d’assistance aux enfants, Child Helpline International (CHI). Le réseau CHI compte 155 membres dans 133 pays à travers le monde entier. Le rapprochement avec cet organisme permettra à notre pays de bénéficier d’une expertise reconnue pour renforcer les capacités des principaux acteurs de la protection de l’enfance. Il faut signaler que ce partenariat a déjà permis de former 20 conseillers de la ligne verte en techniques d’écoute et restitution écrite d’appels du 06 au 09 février 2012. Pour une meilleure utilisation de cette ligne gratuite 116, Il est donc essentiel que ce dispositif soit largement connu des populations en général et des enfants en particulier par l’intermédiaire, notamment, de supports médiatiques. En outre, faire un plaidoyer auprès de opérateurs de téléphones mobiles afin qu’ils diffusent des messages d’information à tous l’ensemble de leurs abonnés pour leur signifier la possibilité d’émettre des appels gratuits de signalement des cas de violences à partir de leurs téléphones portables
Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité
(*Chronique du Gouvernement)
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