Pr Laurent Bado : « Il ne faut pas que l’école devienne une vulgaire activité commerciale »
Dans le cadre de la célébration des 20 ans d’une université privée, le Professeur Laurent Bado a été invité pour animer une conférence publique sur les stratégies pour un enseignement de qualité au Burkina. A l’occasion, le célèbre orateur a diagnostiqué les maux dont souffre l’enseignement Burkinabè, et prescrit des remèdes.
La conférence, à laquelle a assisté une grande foule, s’est déroulée dans l’enceinte de l’École Nationale des Enseignants du Primaire (ENEP). Pour le Professeur Bado, « L’enseignement burkinabè a basculé à partir de 1984 », lorsque 2300 enseignants ont été licenciés et remplacés par des bénévoles n’ayant reçu que deux semaines de formation pédagogique. « L’intellectuel de haut niveau » a d’abord pointé du doigt la responsabilité de l’État, puis celle des partenaires à l’éducation (parents d’élèves, enseignants, élèves).
Ainsi, a déclaré Laurent Bado, « Les nominations, les affectations et les promotions obéissent beaucoup plus souvent à des considérations politiques qu’à des critères de compétence ». De l’avis de ce professeur de droit, la gratuité de l’école n’est pas effective, et il y a beaucoup plus d’écoles d’enseignement général que d’établissements d’enseignements technique ou pressionnel.
Le professeur Bado a également dénoncé le nombre pléthorique d’étudiants dans les universités publiques. A titre d’illustration, il affirme qu’en 2002-2003, la première année de droit de l’Université de Ouaga comptait 1200 étudiants, contre 3000 étudiants pour la même classe en 2008-2009.
Concernant la responsabilité des partenaires à l’éducation, le Professeur Bado a fustigé l’abandon des élèves par leurs parents, le comportement mercantiliste de certains fondateurs d’établissements et l’indiscipline des élèves d’aujourd’hui. « Il ne faut pas que l’école devienne une vulgaire activité commerciale », a prévenu le célèbre conférencier. Comme solutions, Laurent Bado a, entre autres, proposé la définition de programmes scolaires qui répondent aux besoins de l’emploi et l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants.
Michel KONKOBO
Pour Burkina 24
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