Manger en public en plein ramadan, une révendication hors du commun en Algérie
Marquer leur liberté de choix face à « l’islamisation » du pays. Telle était la motivation de ces quelques 500 Algériens qui ont mangé et bu samedi dernier dans la ville de Tizi-Ouzou alors qualifiée de « ville rebelle », en plein mois de ramadan.
Un public essentiellement jeune et masculin, armé de bouteilles d’eau, de jus, de pain, de cigarettes et même de bières pour l’un d’eux a pris d’assaut les rues de Tizi-Ouzou, sans le moindre contrôle apparent de forces de sécurité, comme pour lutter contre ce « climat de terreur qui règne contre ceux qui ne jeûnent pas ». Pour Tahar Bessalah, un entrepreneur en kabyle venu d’Alger, « Il faut que la religion reste du domaine du privé », dit-il en s’affirmant « musulman de tradition mais pas jeûneur ».
Le président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), Bouaziz Aït Chebib, a revendiqué « l’attachement ancestral » des Kabyles (peuple berbère dont le foyer est la Kabylie, une région d’Algérie) «à la liberté de conscience ». « Nous voulons dénoncer l’inquisition des autorités », « l’instrumentalisation de la religion ». Un étudiant berbère de 18 ans va encore plus loin en arborant une pancarte sur laquelle est écrit: « Je ne suis pas arabe. Je ne suis pas obligé d’être musulman ».
Notons que les restaurants sont ouverts seulement dans les hôtels de luxe durant le mois de carême. Aussi, depuis, la société civile et nombre de partis d’opposition dénoncent ce qu’ils appellent « l’islamisation rampante » de l’Algérie, accentuée avec le Printemps arabe qui a vu l’arrivée au pouvoir d’islamistes dans certains pays de la région.
Dans un passé récent, des chrétiens algériens se sont retrouvés devant la justice pour avoir refusé de faire carême. Pour Hamid, un retraité de Tizi Ouzou venu exprimer son soutien au mouvement, « il faut bien mettre un holà à tout cela: on ne peut pas forcer tout le monde à aller au paradis ». Bouaziz Aït Chebib, Président du MAK a annoncé que des manifestations similaires sont prévues à Bejaïa, ville portuaire kabyle, et même en France et au Canada, où vivent d’importantes communautés kabyles.
Source: Jeune Afrique
Aminata Belemviré (Stagiaire)
Burkina 24
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