Bagré pôle: Incursion journalistique
« Planage du champ, repiquage de riz, … et liberté d’expression, droit à l’information, droit à l’image, … ». Ces concepts de la riziculture d’une part et de droit d’autre part ont été expérimentés in concreto, les 22, 23 et 24 août 2013 à Tenkodogo et à Bagré, par une dizaine de journalistes dans la région du Centre Est du Burkina Faso. Ce fut à la faveur d’une sortie de production initiée par le Réseau d’initiative de journalistes (RIJ) placée sous le thème « Visite du projet pôle de croissance de Bagré ».
« Journalistes riziculteurs d’une heure », les participants de la sortie de production du Réseau d’initiative de journalistes (RIJ) l’ont été le vendredi 23 août dernier aux environs de 15h dans la parcelle (bas-fonds) du demi (½) hectare de Adama Ouandaogo à la rizière de Bagré.
Armés de leurs micros, dictaphones, caméras, stylos et calepins, la dizaine de journalistes, pieds dans l’eau, ou plutôt dans la boue, avec les pantalons retroussés, s’est entretenue avec le maître des lieux, Adama Ouandaogo et ses deux fils. Il a confié que cette parcelle, toujours au stade de planage, appartient à une de ses deux femmes et qu’il n’a commencé à exercer ce métier que l’an dernier.
Bagré nourrit son homme
Sur cette superficie, il peut récolter environ 4 à 5 tonnes de riz. Toute chose qui lui permet de payer la scolarité des enfants et de subvenir aux besoins de ses deux femmes et ses onze enfants.
Le vieux Daouda Bara, quant à lui, a pu payer deux vaches et scolariser quatre de ses sept enfants. Ses employées, au nombre de quatre, confient qu’elles vont repiquer toute la superficie (1/2 hectare) à 25 000 F CFA. Ces dernières, visiblement contentes de ce travail, disent en tirer profit.
Même s’il y a des « mais »
Nonobstant tous ces acquis, les acteurs font remarquer que c’est une véritable entreprise d’agriculture qui marche avec ses difficultés. En effet, ils affirment que le kilogramme du riz est payé par la SONAGESS (Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire) à 150 francs, un prix qu’ils estiment très bas.
L’engrais et les difficultés d’accès aux crédits constituent également un obstacle à la bonne conduite de leur travail. D’où l’appel lancé au gouvernement pour un appui.
Après le bas-fond, le cap a été mis sur le domicile de Alima Ouédraogo/Diabo, une transformatrice de poisson, pêché dans le barrage de Bagré. Les mâchoirons et les silures sont, entre autres, les types de poissons transformés, notamment séchés. Acquis entre 700 et 1000 F CFA le kilogramme, le poisson frais, après séchage est revendu à 3000 F CFA le kilo.
Mais notons que ce sont 3 kilogrammes de poissons frais qui équivalent au kilogramme de poissons séchés. Une femme battante qui, malgré toutes les difficultés rencontrées (braquage et vol) qui ont failli lui coûter la vie, ne baisse pas les bras. Pour preuve, Alima Ouédraogo/Diabo a l’avant-bras gauche paralysé. Pour cette raison, elle a embauché deux filles qui l’aident dans son travail.
Autorités et journalistes locaux rencontrés
La sortie de production a été mise à profit par le RIJ pour rencontrer, d’une part, les autorités locales que sont le gouverneur de la
région du Centre Est, Allahidi Diallo, le maire de Tenkodogo, Harouna Ouélogo et le maire de Bagré, Sambo Daboné afin de s’enquérir de « l’état de santé » de la région et des communes de Tenkodogo et de Bagré, les opportunités qu’offrent Bagré pôle de croissance à ces localités et des questions d’actualité comme le Sénat, les conflits de Zabré et bien d’autres questions.
D’autre part, les journalistes locaux de Tenkodogo ont été rencontrés par le RIJ et l’idée de mettre en place un cadre de concertation pour tous les journalistes de la région a été émise.
Germaine KERE
Pour Burkina 24
Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
Restez connectés pour toutes les dernières informations !
Restez connectés pour toutes les dernières informations !