Eau et assainissement en Afrique : EAA, ancien CREPA, a 25 ans
L’Agence intergouvernementale panafricaine dénommée Eau et assainissement pour l’Afrique (EAA) a 25 ans. Le descendant du Centre régional pour l’eau potable et l’assainissement (CREPA) célèbre ce parcours à travers de nouvelles ambitions mais surtout, par le biais d’un évènement phare : le Forum de haut niveau sur l’eau et l’assainissement pour tous. Il aura lieu du 21 au 23 novembre 2013 à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Né en 1988, l’ex-CREPA, aujourd’hui renommé Agence EAA, a 25 ans. Idrissa Doucouré, Secrétaire exécutif de l’agence, et son équipe ont alors convié la presse ce 27 septembre 2013 à Ouagadougou pour en parler. Une occasion pour revisiter avec les hommes de médias le chemin parcouru pour offrir à tous les Africains, un meilleur accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement.
De l’eau et de l’hygiène pour 25 millions d’Africains
Idrissa Doucouré a d’abord souligné la capacité de mobilisation de ressources de l’Agence. En 25 ans, elle a investi 70 milliards de F CFA dans la mise en œuvre de projets et programmes et favorisé un investissement de 550 milliards de F CFA dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Pour l’année 2013, elle compte atteindre une mobilisation de ressources de l’ordre de 300 milliards de F CFA, a indiqué le Secrétaire exécutif.
En termes d’acquis et d’impacts concrets sur les populations, l’EAA a permis, selon le Secrétaire exécutif, à 25 millions d’Africains de plus de 32 pays d’avoir accès aux services d’eau et d’assainissement. Ses ambitions sont d’atteindre 50 milliards d’Africains entre 2011 et 2015.
Des réformes et un virage
Ces acquis sont tributaires en partie des réformes engagées en 2011, explique le Secrétaire exécutif. C’est en effet à cette date que le CREPA, l’ancêtre de l’agence qui regroupait alors 17 pays africains et n’avait pour mission que de fournir des réponses aux problèmes technologiques, a été renommé EAA.
Elle regroupera désormais 32 pays et aura une envergure intergouvernementale (avec la création de trois organes spécialisés : le Groupe d’Entreprise et d’Investissement, la Fondation EAA et le Centre de Recherche et de Compétence). Ses missions s’élargissent aussi.
A la résolution des problèmes d’accès à l’eau et à l’assainissement s’ajoutent des approches plus complètes. « Nous ne pouvons plus nous contenter d’aller poser un canaris, y mettre un robinet et repartir. Il nous faut répondre aux vrais besoins des populations », indique Idrissa Doucouré.
C’est ainsi que l’EAA élabore des programmes plus intégrés, en construisant par exemple des logements sociaux au profit des populations.
Les solutions des problèmes de l’Afrique par les Africains
Mais l’un des défis majeurs reste toujours la mobilisation de ressources. Et l’EAA a pour ambition de mettre en avant la coopération sud-sud.
Ce sera le point majeur de l’ordre du jour du Forum de haut niveau sur l’eau et l’assainissement pour tous (FHN), organisé depuis maintenant trois ans par l’agence, et qui aura lieu du 21 au 23 novembre 2013 à Abidjan.
« Il faut que les Africains apportent des solutions aux problèmes de l’Afrique », s’est fixé Idrissa Doucouré qui compte sur ce forum, qui verra la participation des Chefs d’Etat africains, de leurs ministres en charge des finances et du secteur, pour tourner les ressources de l’Afrique vers le secteur de l’hygiène, de l’eau et de l’assainissement.
Situation au Burkina L’EAA accompagne les Etats dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi de politiques et stratégies dans le secteur de l’eau et de l’assainissement. Au Burkina, l’EAA a signé un contrat-programme pour l’atteinte des OMD. L’agence a expérimenté dans ce pays les programmes intégrés (eau, assainissement, logement) à travers notamment la construction de logements sociaux à Bassinko. Mais selon Yéréfolo Mallé, Représentant régional d’EAA pour l’Afrique de l’Ouest, il sera difficile au Burkina d’atteindre les OMD dans le secteur de l’assainissement car pour un objectif fixé à 55%, le pays était toujours à 27% en 2012. Cependant, les chiffres sont plus encourageants dans le domaine de l’eau, indique Yéréfolo Mallé. En 2012, l’objectif était atteint à 63% en milieu rural pour une prévision de 78% et à 84% en milieu urbain pour une projection de 89%. Les résultats sont donc encourageants. Mais pour Yéréfolo Mallé, « il reste beaucoup à faire », car, « même si c’est 1% de la population qui n’a pas ces services, je pense que cela doit interpeller tout acteur du secteur». A.Z
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Selon les chiffres de l’EAA, environ 390 millions d’Africains n’ont droit qu’à une eau polluée pour boisson et 687 millions d’Africains n’ont pas accès à des installations sanitaires adéquates chez eux.
Abdou ZOURE
Pour Burkina 24
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