Lettre ouverte au Ministre de l’Action Sociale sur le recensement des enfants handicapés
Ceci est une lettre ouverte adressée au Ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale, au sujet du recensement général des enfants handicapés. Ses auteurs, un groupe agents recenseurs formés mais qui ont refusé les conditions de travail proposées, interpellent le ministre sur les conditions de ce recensement.
Cette lettre ouverte a pour objectif principal d’interpeller le ministre Alain Zoubga sur sa responsabilité par rapport à la question de ce recensement que nous jugeons d’une importance capitale. Etant donné que notre pays s’est inscrit dans une dynamique d’engagements tant sur le plan national qu’international au profit des personnes handicapées.
Monsieur le ministre,
Le recensement général des enfants handicapés a été lancé par le gouvernement à travers le ministère de l’Action Sociale et de la solidarité Nationale dont vous êtes le premier responsable. Nous vous rappelons que l’objectif général était de réaliser un dénombrement exhaustif des enfants handicapés au Burkina Faso, basé sur les standards internationaux de définition du handicap afin d’obtenir des données quantitatives et qualitatives sur les enfants handicapés au Burkina Faso. Un objectif très noble puisque les spécialistes de l’action sociale soutiennent que le recensement général des populations et de l’habitat en 2006 n’a pas pris suffisamment en compte la question du Handicap et que cela ne permettait pas d’entreprendre des actions en faveur de cette couche défavorisée.
Quelle vision pertinente ! Allons-nous dire ? Cependant la mise en œuvre de ce noble projet a été faussée tant aux niveaux technique, administratif que managérial. Monsieur le ministre, Pourquoi nous avançons cela ? D’abord l’aspect communication n’a pas été au rendez-vous, laquelle communication devrait permettre à tous les acteurs de comprendre les tenants et les aboutissants de ce projet. Malheureusement même les agents recenseurs malgré leur insistance n’ont pas été informés des conditions de travail avant la formation. Cette erreur est monumentale car inimaginable pour un tel projet. C’est pendant la formation que ces derniers ont découvert le sort qui leur était réservé en matière de prise en charge et de conditions de travail. Précisons aussi que ces conditions ont été données à la demande expresse des agents recenseurs lors des formations qui se sont déroulées à la première quinzaine du moi d’octobre 2013. Ces condition étaient lesquelles ?
Des conditions de recensement
Un agent recenseur qui devrait faire du porte à porte et qui a en sa charge en moyenne vingt (20) villages allait percevoir 7 000 F par jour durant vingt jours. Cette somme prend en compte son hébergement dans les villages, son alimentation, sa santé, son carburant, la location de sa moto personnelle, ses frais de communication etc. La sécurité de l’agent n’a pas été prise en compte de façon expresse même si les organisateurs soutiennent qu’avant d’arriver dans un village les responsables locaux seront informés.
Monsieur le ministre, est-ce que sincèrement, honnêtement, consciencieusement, et déontologiquement cette somme est vraiment suffisante pour un tel travail ? Jugez en vous-même. En tout état de cause pour les agents de terrain que nous sommes, nous pensons que cela dénote d’une maladresse. A moins que l’on demande expressément de bâcler le travail pourvu qu’il ait des chiffres pour présenter aux Bailleurs de fonds que sont l’UNICEF et HI (handicap international). Monsieur le ministre, vos techniciens ont tenté vainement des explications qui n’ont convaincues personne car elles sont illogiques et ont brillé par leur impertinence. Voici en substance ce qu’ils ont servi partout où ils sont passés : « les principaux partenaires financier et technique sont l’UNICEF et HI mais jusqu’à présent le seul partenaire qui a répondu favorablement c’est l’UNICEF ». Ils ont également précisé que même l’Etat Burkinabé qui était censé accompagné financièrement le projet n’a pas encore déboursé un seul franc. Alors si nous admettions la version de vos techniciens (d’ailleurs on n’a pas autre choix), cela veut dire que le recensement ne pouvait pas démarrer car sur trois bailleurs de fonds il n’ ya que un seul qui s’est exécuté. Monsieur le Ministre, c’est là encore que votre responsabilité est engagée étant donné que c’est vous le responsable de la mise en œuvre de ce projet. Monsieur le ministre est-ce vrai que c’est vous qui avez ordonné la mise en œuvre de ce projet ou que vous avez cru naïvement à vos conseillers techniques ? Si c’est vous qui avez ordonné, nous pensons que vous avez appris que la majorité des agents recenseurs ont exigé une amélioration des conditions avant de prendre part au recensement ? Nous avons également appris que certains agents recenseurs de certaines régions ont fait des écrits à votre adresse. Donc probablement vous êtes au courant des remous que cela a produit au sein des agents sociaux qui devrait faire le travail. Cependant nous constatons avec désolation que malgré la légitimité de ses revendications vous avez demeuré dans un silence radio qui pour nous exprime votre négligence, voire votre désintéressement quant à un travail bien fait au niveau de votre département. Autrement vous auriez dû intervenir si l’on en croit à votre expérience si riche. Vous n’ignorez pas non plus que dans d’autres départements cette situation ne peut pas s’y produire. En la matière les renseignements nous disent que cela est impossible ailleurs sauf dans votre département.
Disons qu’au moins votre Secrétaire Général a réagi à cette situation à travers une note qui n’est pas responsable à tout point de vue. La note dit en substance « Compte tenu du fait que les agents sociaux du Département de l’action sociale et de la solidarité nationale refusent de faire le recensement des enfants handicapés selon nos moyens, je vous instruis de tout recommencer à Zéro. C’est-à-dire : -de recruter des agents ayant au moins le bac et les former ;-avant la formation, donner toutes les informations sur les conditions de travail et de prise en charge. Précisez que ces propositions sont à prendre ou à laisser ;-informez les agents du MASSN qui ont refusé d’effectuer le travail qu’ils doivent rembourser les frais de formation ainsi que le matériel du recensement qu’ils ont reçu». De prime à bord nous avons estimé que cette note ne pouvait pas venir d’une autorité de la trempe d’un secrétaire général d’un ministère. Car pour nous non seulement le contenu n’est pas digne de provenir du Secrétaire général mais aussi il y a beaucoup d’incohérence et de faussetés. En effet, nous relevons qu’aucun agent n’a refusé de faire le travail de recensement, ils ont demandé une amélioration de conditions de travail dans le souci de bien mener le travail. Monsieur le ministre, dans votre département si les gens demandent d’améliorer leurs conditions de travail signifie refus ? Aussi quant le Secrétaire général dit de « tout recommencer à zéro» traduit une mauvaise volonté de nos autorités, puisque recommencer engendre un coup exorbitant. Monsieur le ministre, nous estimons que dans ce pays il y’a ce qu’on appel désormais dialogue social permanent qui est une création du gouvernement pour semble-t-il faire la promotion d’un dialogue inclusif ! Mais nous constatons que cela n’est pas une réalité dans votre département? Nous voudrions croire le contraire mais… .Le Secrétaire général continue dans sa lettre en disant de recruter les agents niveau BAC. Effectivement il y a eu recrutement mais cela a été sans niveau. Il continue dans sa note en parlant de remboursement, quel cynisme somme nous tenté de qualifié ces mot ? Car est-ce qu’il a évalué la contribution des uns et autres pendant cette formation ? Heureusement ou malheureusement qu’on n’a pas trop insisté la dessus. Bref nous disons que le comportement des autorités du MASSN frise du sabotage et du manque de volonté et vous en êtes le seul responsable Monsieur le ministre.
De la reprise du recrutement et de la formation
Monsieur le ministre, effectivement après des intimidations vaines, les responsables régionaux et provinciaux ont fini par recruter d’autres agents recenseurs (sans tenir compte du niveau) pour compléter, la majorité étant restée sur leur position. Ces personnes ont été formées en une demi-journée au lieu de 2 jours. Le comble c’est que c’est la Direction générale de la solidarité nationale qui a assuré ses formations. Que de questions légitimes ? Alors combien leur déplacement a couté ? Combien la prise en charge de ces nouveaux agents a couté ? Assurément énorme. Monsieur le ministre les premiers agents recenseurs ont demandé juste une amélioration permettant l’exécution efficiente du recensement. Voila pourquoi il vous est très difficile de convaincre les agents que vous n’avez pas de moyens pour augmenter leur prise en charge. D’autres questions légitimes nous taraudent les têtes : Monsieur le ministre, quel est le fondement juridique de cette prise en charge ? Quel est son fondement social ? Pour nous vous êtes en mesures de répondre à ces petites interrogations étant donné que vous avez pris des engagements internationaux donc des engagements juridiques. Répondre aussi à ces questions est une exigence de la bonne gouvernance.
Monsieur le ministre, nous vous informons que ce recensement a été loin d’être exhaustif encore moins un recensement crédible et fiable. Plusieurs faits nous amène à dire cela.
Premièrement, le niveau de certains nouveaux agents recenseurs ne leur permet pas de mener un tel travail vue que leur formation même a été assurée en une demi-journée. Deuxièmement aucun agent recenseur n’a fait sur le terrain plus de 10 jours pour un recensement prévu pour 20 jours officiellement, cela peut être attesté avec les conseillers des villages, les contrôleurs et les superviseurs du recensement. Troisièmement bien que les règles du recensement exigeaient du porte à porte aucun agent recenseur n’a fait cela, grâce certainement à la complicité des contrôleurs et superviseurs. Quatrièmement après que les agents recenseurs aient dit qu’ils ont terminé, des populations viennent dans les directions de l’action sociale pour demander de prendre leurs enfants en compte, certains agents recenseurs peuvent en témoigner. Lors de nos sorties pour le recensement des personnes handicapées dans le cadre des filets sociaux, nous avons rencontré des villages où aucun agent n’est passé. Ce qui veut dire que lors de cette opération de recensement des enfants handicapés, aucune norme préétablie n’a été respectée. Cela impactera évidement sur les données qui seront issues dudit recensement. Sans nul doute des données où la fiabilité, la crédibilité et l’exhaustivité n’ont pas droit de cité. Monsieur le ministre, si c’est vrai que vous voulez accompagner le gouvernement dans le respect de ses engagements internationaux dans la protection des personnes handicapées il vous est déconseillé d’utiliser ces données issues de ce recensement. Autrement vous terniriez l’image de votre ministère voire de notre pays. Monsieur le ministre, nous vous informons que tout ce qui est dit ci-dessus est vérifiable sur le terrain si toute fois cela vous intéresse. Il y a bien des structures qui peuvent le faire non ?
Des agents recenseurs formés mais qui ont refusé les conditions de travail proposées
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ces auteurs ignorent les r?gles ?l?mentaires des institutions. aussi sont-ils sans courage et surtout ils n’ont pas beaucoup appris de leurs parents.
votre minist?re n’a pas de syndicat pour servir d’interface entre vous et l’autorit?? est ce en votre honneur de constituer un obstacle au point que vos autorit?s soient contraintes de trouver une alternative?
la responsabilit? du ministre? et la v?tre ?
quelles sont finalement vos sournois objectifs de publier une lettre aussi d?cousue?
honte.
Ce que vous avez dit est vrai;ils ont g?t? le pays ? force de voler les pauvres travailleurs.peut ?tre qu’ils ont prit quelque chose dans l’argent qui devait servir au travail.Dieu les ch?tiera un jour.
je suis d?sol? que vous r?agissiez ainsi.je ne sais pas si vous ?tes du m?me minist?re.au MASSN on peut pas comptabiliser les sacrifices que font les agents sans pour autant r?clamer quoi que se soit.ce travail b?cl? ne cr?dibilise tt de m?me le MASSN.
On est vraiment dans un pays de mis?re: tous les diff?rends dans les services publiques tournent autour des perdiems, des prises en charge pour tel ou tel travail… Dire qu’on a ?crit une si longue lettre pour reclamer une prise charge extra?! extra puisque apparemment l’activit? demand?e rentre en droite ligne dans leurs tache normales. A probl?me biais? , r?ponse ou solution biais