Bobo-Dioulasso : « Scandale autour de la rencontre des chefs coutumiers avec le CDP/Houet »

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Ceci est la tribune d’un citoyen burkinabè qui s’interroge sur une réunion de chefs coutumiers le 15 mars dernier à Bobo-Dioulasso. 

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Les chefs coutumiers lors de la rencontre du 15 mars (Ph : DR)
Les chefs coutumiers lors de la rencontre du 15 mars (Ph : DR)

Le samedi 15 mars 2014 des responsables coutumiers de la province du Houet ont été regroupés autour de responsables CDP/Houet.

La presse locale a relayé l’événement. Cela a produit chez certains un effet de surprise, chez d’autres de la consternation et une commotion psychologique. Pour certains enfin, l’événement a donné un coup de grâce au crédit et à la respectabilité qu’ils vouaient encore à ces détenteurs de nos traditions, us et coutumes. Avions-nous besoin de cette nième mise en scène à un moment où le climat sociopolitique est plus que jamais délétère ? A quelles fins avait-on ainsi ficelé les choses ? A qui profite ce scénario ? Sa Majesté Pa Yacouba SANOU, très fatigué physiquement est-il vraiment l’initiateur de cette rencontre comme on nous le fait croire ?

 1.      Notre lecture des faits :

Le samedi 15 mars dernier, le Maire de la Commune a annoncé à grande pompe un meeting gigantesque du CDP/Houet au stade Wobi de Bobo-Dioulasso où il rassemblerait plus de cinquante mille (50 000) militants.

Mais en lieu et place de cette démonstration de force (peur peut-être de ne pas être à mesure de mobiliser autant que l’opposition lors de la marche du 18 janvier ou le MPP lors du meeting du 1er mars), les responsables de la section provinciale du CDP ont dû revoir leurs ambitions à la baisse.

Sans doute afin d’occuper l’espace médiatique, vu que les gens s’attendaient à voir des images relayant le meeting géant de CDP/Houet, ils ont concocté rapidement cette cérémonie.

L’événement a bien sûr été couvert par la Radiotélévision du Burkina (RTB), mais avait-il tous les dessous de la supercherie ? Quelle idée l’opinion publique se fait-elle de ce montage grotesque ?

En réalité, selon des sources dignes de foi, la cérémonie fut une véritable mascarade et une mise en scène orchestrée par les Maires Salia SANOU et Ibrahim SANON, avec la complicité de leurs « pions » au sein de la cour de la chefferie de Dioulasso-Bâ.

« Les personnes passent, les pouvoirs aussi, mais le socle de la tradition demeure »

Ces éléments de la cour, instrumentalisés par le CDP, ont ainsi invité, « au nom de Chef Suprême », tous les chefs des villages, du canton et de la province, à se rendre à Bobo pour « une importante communication ».

Il convient de préciser qu’en la circonstance, de telles rencontres des chefs se tiennent sous le hangar officiel de la Chefferie suprême à Dioulasso-Bâ, et c’est ce lieu traditionnel que les responsables du CDP/Houet et leurs acolytes avaient initialement choisi pour tenir la cérémonie à « caractère politique ».

Mais, devant les risques de protestation de la population, et en vue de « camoufler un peu », ils se sont rabattus sur une portion de rue avoisinante qu’ils ont fait aménager précipitamment tard dans la nuit du vendredi à samedi.

Le lendemain matin, des véhicules ont sillonné les villages pour convoyer les chefs. A leur arrivée, certains se sont étonnés du lieu de la rencontre.

Après avoir installé les invités, les organisateurs, ont poussé l’outrecuidance jusqu’à aller sortir, de sa maison, le patriarche Yacouba Pa SANON, qui est très âgé et malade, pour l’emmener sur la place de la cérémonie, à la merci du vent, de la poussière et d’autres risques, vu son âge.

Ceux qui le connaissent et l’ont vu ces derniers temps, savent qu’il a tout le mal du monde à sortir de sa chambre pour recevoir ses visiteurs. Il faut même qu’il soit soutenu par au moins deux personnes pour se déplacer !

Ce geste désespéré était sans doute pour donner du crédit à leur cinéma, car nous savons qu’il est évident que beaucoup de chefs de la province auraient décliné l’offre.

On serait tenté également de croire que, à l’exemple des scenarii organisés avec les chefs traditionnels à Ouagadougou, il fallait que nos autorités locales ne soient pas en reste.

Mais a-t-on en mémoire que nous n’avons pas les mêmes organisations sociales et la même vision de la chefferie avec ceux qu’ils tentent d’imiter ?

Une certaine presse est allée jusqu’à parler de 500 chefs coutumiers. Cela ne paraît-il pas trop gros ? Avons-nous autant de chefs dans notre province ? Bien sûr, on ne s’étonne plus car il semblerait que certains ont usurpé le titre de chef coutumier à l’occasion, pour les besoins du scénario.

 2.      Quel crédit peut-on apporter à ce soit disant appel à s’aligner derrière un seul homme et un seul parti politique ?

Sans verser dans une polémique quelconque et pour le respect que nous dévouons aux détenteurs et garants de nos traditions ancestrales, nous osons tout de même augurer que nos chefs gardent une hauteur de vue de la mission qui est la leur au sein de leurs communautés respectives.

Peut-on imaginer un temps soit peu qu’ils aient appelé,de leur propre initiative,l’ensemble des chefs à se positionner pour le CDP et Blaise COMPAORE alors que nous avons une multitude de partis politiques au Burkina Faso, à Bobo ?

Dans ces partis politiques, figurent les fils de l’un au moins de ces chefs. Comment comprendre,par exemple,que le Chef ‘‘Suprême’’ appelle à s’aligner derrière un seul homme et un seul parti alors que ses sujets sont répartis entre autant de partis qu’il en existe au Burkina ?

Comment se ferait-il que sa Majesté Yacouba PA SANON appelle à faire « allégeance » au CDP et à Blaise COMPAORE alors que les membres de sa propre famille militent dans différents partis politiques et que son propre neveu -en l’occurrence l’Honorable Amadou SANON – est aujourd’hui député de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) ?

De quelle autorité sa Majesté Yacouba PA SANON peut-il dicter des ordres aux autres chefs alors que visiblement il n y a pas de lien hiérarchique entre eux ? Ou bien veut-on réécrire l’histoire de nos chefferies à l’Ouest ? Par exemple chez les Bobo, il n’y a pas un seul chef dans un village, il y a des ‘‘ainés’’ du village.

Donc la notion de chef (de canton, chef suprême, etc.) nous parait tellement relative qu’il serait difficile d’imaginer que les autres ‘‘chefs’’ qui sont venus à l’appel puissent relayer sans état d’âme cet ordre.

Les populations sont-elles obligées de suivre un mot d’ordre d’une telle nature pendant que l’on s’évertue à leur faire comprendre les tenants et aboutissants de la décentralisation, de la démocratie tout court (le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple ), si ces mêmes populations ne sont pas libres de choisir leurs dirigeants ?

Qu’y a-t-il de si grave pour que l’on ameute les paisibles populations de nos villes et villages et que l’on tente de leur faire croire qu’il n’y a qu’un seul faiseur et garant de la paix dans ce pays si paisible ?

« Nous osons croire que Blaise COMPAORE n’est pas dupe »

Une question qui taraude sérieusement nos esprits, c’est la lucidité (avec tout le respect que nous vouons à Pa SANOU) du ‘‘chef suprême’’.Pendant toute la cérémonie, il n’a prononcé aucun mot.

C’est l’un des pions du CDP au sein de la cour du chef qui a pris la parole en son nom. Avait-il son autorisation expresse ? Ce dernier dira en substance que sa majesté, soucieux de la paix et après analyse de la situation nationale très trouble en ce moment, demande aux différents chefs de s’aligner derrière Blaise COMPAORE, seule personne capable d’assurer la paix et le développement du Burkina.

Ensuite suivront deux autres interventions majeures, à savoir celle du maire Salia SANOU, Secrétaire provincial du CDP/Houet et celle du porte-parole des chefs traditionnels.

Salia SANOU a axé essentiellement son intervention sur le MPP et ses trois fondateurs qu’il a accusés d’être responsables du retard du développement de Bobo et de sa région.

Quant au porte-parole des chefs traditionnels, il a dit en substance que  dès lors que le Chef Suprême indique une voie, eux ils ne peuvent que suivre cette voie. Vu les enjeux diplomatiques, pouvait-il dire autre chose ?

Au cours de la cérémonie, des listes (en quelque sorte, des pétitions) ont été véhiculées pour recueillir les signatures des chefs traditionnels. En sus, il a été annoncé que ces listes seraient transmises à Assimi KOUANDA et à Soungalo OUATTARA, afin qu’ils les transmettent à Blaise COMPAORE pour l’assurer du soutien des leaders coutumiers de la région !

 3- Quelle incidence sur la crédibilité de nos chefs et sur l’éthique dont ils sont garants ?

Selon la définition commune que nous admettons tous de la tradition, elle est ‘‘la manière d’agir ou de penser qui se transmet de génération en génération par l’exemple et la parole.’’

Alors, après ce qu’il nous a été donné de voir, quelle idée les administrés se feront-ils de leurs ‘‘chefs’’? Car ils savent que les militants du CDP s’entredéchirent actuellement.

 Autant la chefferie coutumière se transmet suivant les règles ancestrales précises, autant le pouvoir démocratique obéit à des contraintes normatives que chaque groupe idéologique et chaque individu sont appelés à respecter.

 Dans chaque groupe social (village, quartier ou contrée) dont ils ont la responsabilité, il y a plusieurs partis politiques qui se disputent les fils et filles. Quel sort sera –t-il réservé à ceux-là qui, somme toute, ont le droit d’exprimer leurs divergences politiques, puisque nous sommes en démocratie ?

 Quel regard ou quel sort sont-ils réservés à ceux qui braveront l’autorité de ces chefs qui donnent un mot d’ordre ? Auront-ils le droit de ne pas suivre lorsqu’on nous dit que ‘‘dès lors que le Chef Suprême indique une voie, eux ils ne peuvent que suivre cette voie’’ ?

 Les personnes passent, les pouvoirs aussi, mais le socle de la tradition demeure. Par voie de conséquence, que ceux qui sont investis de la lourde responsabilité de pérenniser ces valeurs séculaires sachent raison garder et se mettent au-dessus de la mêlée.

« Paix au Burkina, d’accord mais qu’est-ce qui menace la paix aujourd’hui  dans notre pays ? »

 Car, il semble que lorsqu’en tant que détenteur de cet héritage on faillit, le verdict spirituel est sans appel. Nous souhaitons donc le meilleur pour eux et pour nos communautés villageoises afin que les secondsrestent le chantre de la solidarité africaine et leterreau de notre identité sociale africaine.

 A ceux qui cherchent à instrumentaliser et à déstabiliser ces patriarches, nous souhaitons qu’ils se ressaisissent avant qu’il ne soit trop tard.

 Des chefs sont repartis furieux d’avoir été grugés, parce qu’ils n’ont pas été bien informés dès le départ des raisons de leur déplacement.

 Ensuite, nous osons croire que Blaise COMPAORE n’est pas dupe. Nous pensons qu’il n’a plus foi en  ces gesticulations et en ces montages grotesqueset qu’au contraire, cela décrédibilise et ridiculise davantage ceux qui en sont les initiateurs dans notre province.

 Paix au Burkina, d’accord mais qu’est-ce qui menace la paix aujourd’hui  dans notre pays ?

 Nous demandons plutôt à nos responsables coutumiers de prier nos aïeux afin qu’ils inspirent la sagesse à ceux qui veulent s’éterniser au pouvoir de daigner nous épargner les affres d’une confrontation quelconque.

 Nos populations aspirent à un meilleur être et nos chefferies coutumières ont, autant que nos gouvernants politiques, la lourde responsabilité de ne pas faillir, car comme le disait un journaliste français au XIXème siècle, ‘‘nous sommes les Héritiers de ceux qui sont morts, les Associés de ceux qui vivent et la Providence de ceux qui naîtront’’.

Que Dieu continue d’éclairer notre chefferie coutumière, qu’il bénisse le Burkina Faso, Terre de nos aïeux !

 Fénémé OUATTARA

A Bobo-Dioulasso

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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20 commentaires

  1. Nous sommes dans un monde dynamique ou les choses changent ? tout moment .Il faut que nos responsables soient clairvoyant et comprendre qu'il y'a des actions qui n'ont aucunes influences. Que Dieu nous donne longue vie pour qu'on puisse toujours commenter .

  2. Grand merci cher fr?re. Personnellement, j’?tais ? Bobo ce jour-l? m?me, et en discutant avec un conseiller municipal du quartier, je lui ai fait part du caract?re extr?mement dangereux de cette c?r?monie organiser pour instrumentaliser les chefs traditionnels qui, du reste ignoraient l’objet de ladite rencontre. C’est tr?s grave, ce qui s’est pass? ce jour-l? et j’ai beaucoup peur pour l’avenir de notre pays et surtout pour notre vivre-ensemble. Comment Salia SANOU peut-il aller aussi loin ? Mais d’un c?t?, j’ai foi et j’ai espoir que la jeunesse, quel que soit le bord politique saura se d?marquer de toutes ces maladresses de nos politiciens afin de garantir une continuit? dans la consolidation de notre contrat social e vertu duquel nous avons toujours v?cu en bon terme.

    Puisse Dieu nous assister et b?nir le Burkina Faso!

  3. tous les bobos y compris Salia savent que les bobos n’ont pas de chef supr?me. Au Faso il y a plus de 13 villages bobos!! je respecte le djamanatigui mais son titre lui a ?t? donne par le colon et non la tradition bobo! Salia laisse les vieux en paix! pouquoi n’as tu appeler la famille de Guimbi Ouattra de Kombougou nos cousins

  4. honte a cdp.vous avez verse le sang des vaillant burkinabe a cause de votre estomac bientot le declin

  5. Monsieur F?n?m? OUATTARA,si tu te pleins du positionnement des chefs ,que veux tu qu ils fassent ?attendre que ?a pourrisse avant de se lever courir dans toutes les directions ? ils sont les premiers responsables de nos soci?t?s se r?unir pour savoir ce qui se passe au sein de la communaut? est salutaire ,et puis c est en faisant ?a que on pourra voir savoir la partie qui sera bien pour nous puisque comme tu le dis ils doivent ?tre notre rep?re bien fait courage aux chefs

  6. Je suis anim? de fiert? en parcourant les commentaires, vraiment, il y a grand espoir en ce peuple burkinab? et, j?en suis persuad? que l?avenir sera radieux au Burkina, tant la population et surtout la jeunesse est ?veill?e et consciente.
    de 1987 a 1991 je parcourais les rues de Bobo pour me rendre a l??cole et aussi pour mes joggings, a mon retour a Bobo en 2005 (14 ans apr?s), j?ai retrouv? une ville compl?tement d?labr?e et abandonn?e, j?ai ressenti une boule dans mon c?ur, je me suis tout de suite dit que si l??tat ne fait rien pour Bobo, on risque de perdre Bobo dans l?avenir, et je sais que rien n?a ?t? fait pour Bobo jusqu?? pr?sent, si ce n?est la d?localisation de l?industrie.
    a voir que les chefs coutumiers se d?cr?dibilisent pour soutenir un pouvoir qui n?a rien fait pour leur ville me choque ?norm?ment mais, voir que les « Bayfales » de Wade ne lui ont servi en rien me rassure ?galement !.

  7. Quand le d?clin arrive,il vient avec tous les maux.Des choses incongrues apparaisent.

  8. monsieur ouattarra n a rien compris dans cette histoire de faire la politique ,tu sais je te rappelle que le r?le premier d un chef coutumier est de garder bien l atmosph?re sociale et pour se faire il faut qu il soit bien situ? et collaborer avec tous les acteurs de cette soci?t? qu il veut pr?server ,alors les chefs de bobo n ont en aucun cas faillirent a leur mission bien le contraire ils sont ? encourager pas parce qu ils ont donn?s position mais parce qu ils int?ressent a la sant? de leur soci?t?.merci de revoir ton texte

  9. est ce que democratie signifie incivisme? Mr le president veuillez respecter loi et arr?ter de manipuler la population

  10. Le temps qui atend le temps fait perdre son temps,par le temps on sora lekel ds parti politiqu aderent ls …………….

  11. Arr?ter un peu avec vos propagande, on connait ?a on sait que vous voulez nuire au CDP en racontant vos b?tises. Mais c’est la d?mocratie chacun est libre de dire ce qu’il veule c’est ?a qui fait la beaut? de la politique.

  12. Un scandale qui n’est pas du tout ?tonnant car d’une fa?on ou d’une autre cela allait arriver,beaucoup pense que faire de la politique c’est comme tout autre m?tier ou on peu apprendre du jour au lendemain et la ils viennent de se rendre compte.

  13. SOYONS avertis quand nous lisons les articles.la paix est une valeur a pr?server et toutes personnes peut s’impliquer dans sa bonne marche,m?me nos chefs coutumiers.c’est claire mintenant

  14. LA paix et la d?mocratie son deux entit?s a cultiv?es au faso.nos chefs coutumi?s sont conscients de ?a,et sont pr?s a aid?s Blaise afin que dur la paix au burkina.merci a vous braves chefs coutumiers

  15. IL N Y A PAS PIRE AVEUGLE Q CELUI QUI REFUSE D VOIR. CERTAINES PRATIQUES N SONT EFFICACES Q QLQ TEMPS. POURQUOI CETTE PERSISTANCE A REFUSER LA REALITE? CHANGEZ DE PRATIQUES CAR LA POLITIQUE EST DYNAMIQUE ET LES CITOYENS D PLUS EN PLUS CLAIRVOYANTS

  16. Votre analyse est ? la hauteur d’un fils digne de Bobo-Dioulasso. Il est absurde de continuer ? instrumentaliser tant les leaders communautaires qui sont les derniers recours de nos soci?t?s. M. Le Maire doit regarder autour du march? central de Bobo, ?me de la ville pour se convaincre lui-m?me qu’il est le premier ennemi de sa propre localit?. Honte ? lui et ? toute sa suite car Bobo m?rite mieux que cette salet? de march? central et des rues alentour.

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