Culture au Burkina : Dur de joindre l’économique à l’artistique !
La Semaine nationale de la Culture (SNC) 2014 imprègne le Mercure de cette semaine. Comme d’habitude, la SNC s’est ouverte avec faste, le 22 mars, même si derrière les projecteurs tout le monde n’est pas content.
Bien avant que la fête de la culture n’ouvre officiellement ses portes sous la problématique de la contribution de l’industrie culturelle à l’économie, Bobo-Dioulasso a grondé de la menace des artistes musiciens de boycotter les plateaux off. Cela parce que toutes les troupes n’allaient pas pouvoir monter sur scène.
Mais de l’assurance du ministre de culture, Baba Hama, sur les antennes de la télévision nationale, les choses sont rentrées dans l’ordre et tout le monde allait pouvoir monter sur le podium.
Le lendemain de l’ouverture de la SNC, c’est au tour de Adama Dramé, artiste musicien burkinabè ayant totalisé 48 ans de carrière, de faire un coup de gueule en direct au journal parlé de la RTB au micro de Fousséni Kindo.
Pour lui, les artistes sont oubliés par le politique burkinabè et que ce n’est qu’à chaque SNC qu’il se rappelle que les musiciens existent. « Il ne s’agit pas d’attendre tous les deux ans avant de parler de la culture, de la musique. Ça ne suffit pas ! », a clamé d’un ton assez véhément, Adama Dramé.
« Ce qui manque, c’est la volonté politique »
L’homme a aussi révélé que les artistes musiciens croupissent dans la « misère ». Balayant du revers de la voix le fait que le gouvernement consent des efforts, Adama Dramé dira que ce ne sont que des discours servis. « Moi je suis sur le terrain », dit-il.
Mais que faut-il donc pour régler cette situation ? Adama Dramé ramène le tout à la volonté politique. « Ce qui manque, c’est la volonté politique », pense le musicien. « Quand vous voulez faire une création au Burkina et que vous demandez un appui, on ne vous écoute même pas ! », illustre-t-il.
Pour lui, il faut plus de concertation car c’est ce qui manque au Burkina. « On n’est pas écouté au Burkina Faso », a-t-il assuré.
Assurément, il y a un problème dans le secteur de la musique et dans celui de la culture d’une manière générale. Nombreux de ses acteurs ont l’impression d’être la roue de secours (ou décorative, c’est selon) de l’économie, oubliés et évoqués sans grande conviction.
De l’autre côté de la table, on brandit le fait cependant que des efforts sont consentis. Peut-être sont-ils insuffisants. En tout état de cause, la culture, selon les chiffres de son ministère de tutelle, occupe 165 000 Burkinabè (plus nombreux que les fonctionnaires) et génère environ 80 milliards de F CFA pour l’économie.
Si Adama Dramé a raison, alors il faudra que les différents acteurs du secteur prennent langue pour sauvegarder, et surtout, développer ce potentiel.
La Rédaction
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