Wilfried Bassinga: « La diaspora ne manque pas d’idées pour faire avancer notre pays »
Le concours « 3 idées du monde pour le Burkina que j’aime » a été un franc-succès. Découvrez à travers cette interview, Mr Bgnon Robert Wilfried BASSINGA qui a remporté le premier prix grâce à son article que vous pouvez lire et relire ici.
Pour nous permettre de découvrir qui vous êtes : pouvez-vous vous présenter pour les internautes ?
Je suis BASSINGA Bgnon Robert Wilfried. Il y a 21 ans que j’ai vu le jour dans la belle ville de Sya avant de la quitter pour Ouagadougou avec ma famille. A Ouagadougou j’ai fait tout mon cursus scolaire du primaire jusqu’à la classe de 1ere. Après mon BEP en Dessin Bâtiment j’ai dû partir au Bénin afin d’y passer le Baccalauréat de la série F4 Option Génie Civil ; à l’époque, la série n’était pas encore au Burkina. Je suis l’aîné d’une famille de 3 enfants. Mes parents mettent tous les moyens en leur pouvoir pour nous aider dans tout ce qui concerne les études. Et cela me motive à aller toujours de l’avant pour leur montrer que leur investissement ne sera pas vain. J’ai réussi à obtenir la meilleure moyenne dans la série F4 sur le plan national Béninois ce qui m’a valu une bourse d’étude offerte par l’Etat Burkinabè pour le Maroc. Depuis 2011 je suis dans la ville d’Oujda où j’ai obtenu un Diplôme de Technicien en Génie Civil et actuellement je suis en cycle de licence professionnelle Génie Civil et Environnement à la Faculté des Sciences d’Oujda.
Racontez-nous une journée typique dans votre vie? Quels sont vos loisirs préférés ?
Je passe la majeure partie de mes journées à la faculté pour suivre les cours. Ma filière est un peu chargée parce qu’elle combine à la fois le Génie Civil et l’environnement. Une partie de la journée est également dédiée à la cuisine. C’est l’un des avantages de vivre à l’extérieur. On apprend à se débrouiller seul.
Hormis tout cela comme loisirs je passe du temps sur internet pour quelques recherches. C’est l’un des seuls moyens au Maroc qui permet de réduire un peu les distances et d’être plus proche de sa famille et de ses amis. J’adore le Basket et je joue souvent à la console avec mes amis. Je suis plutôt PES que FIFA les non-novices comprendront.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous inscrire à ce concours ?
J’ai beaucoup apprécié l’idée de donner la parole aux internautes pour partager des idées de développement vues ailleurs et qui contribueraient à développer notre chère patrie. Comme quelqu’un l’a dit tout commence par de petites idées. C’est ma petite touche contributive pour l’avancée vers un Burkina émergent et j’espère que le message ne tombera pas dans des oreilles de sourds.
En résumant les trois idées que vous avez proposées dans votre article, qu’est ce qui pourrait aider au développement du Burkina Faso ?
Quand je compare le Maroc au Burkina, je me pose souvent la question de savoir qu’est-ce qu’ils ont exactement et que nous n’avons pas pour être à ce point à l’aise sur certains plans. C’est vrai qu’avoir des infrastructures n’est pas synonyme de développement mais beaucoup de problèmes peuvent être résolus grâce à cela, par exemple les problèmes de santé. La poussière disparaît par la construction de voies bitumées ; le paludisme en évacuant bien les eaux usées pour éviter leurs stagnation. Construire en hauteur nous permettra de ralentir l’agrandissement des villes et donc de faciliter la réalisation d’infrastructures telles que des caniveaux ou des voies bitumées. Au 19e siècle une grande épidémie de choléra accompagnée des maladies telles que la dysenterie ou la fièvre typhoïde frappa l’Angleterre ; elle a été éradiquée par la réalisation simple d’un grand réseau d’égouts. Nous devons d’abord chercher à faire disparaître les eaux stagnantes dans la ville plutôt que de partager chaque année des moustiquaires à coût de milliards.
Côté énergie je pense qu’il est temps maintenant pour nous de chercher à sortir du gouffre dans lequel nous sommes. Nous devons penser à produire nous-même notre énergie plutôt que d’aller se faire livrer par des pays voisins. Il y a plein de ressources naturelles vers lesquelles nous pouvons nous tourner et je pense que l’Afrique a un grand intérêt à se consacrer aux énergies nouvelles et bio. Nous avons plein de soleil ; notre base agricole nous permet d’avoir plein de déchets favorables à la production de biogaz. A défaut de ne pouvoir réparer ce qui est déjà en place mes idées se résument à prendre de nouvelles résolutions pour redresser l’arbre incliné étant tout petit.
Nous avons tout pour y arriver et je pense que nous devons user de notre matière grise car c’est ce qu’il y a de plus précieux pour un pays comme le nôtre afin d’aller de l’avant et de pouvoir se développer.
L’écriture fait-elle partie de vos passions ?
J’écris souvent mais parler de passion serait aussi un peu exagéré. J’aime surtout lire et m’informer sur tout ce qui concerne l’actualité nationale ou internationale. D’ailleurs parmi les pages d’accueil de mon navigateur internet vous trouverez deux sites d’information Burkinabè dont Burkina 24.
Comment avez-vous découvert Burkina 24 ?
Je suis arrivé au Maroc en fin d’année 2011 et c’est en ce moment que j’ai eu la chance de découvrir Burkina 24. Ici nous n’avons pas trop l’occasion de pouvoir regarder la télévision nationale et donc depuis 2011 je suis permanemment les activités de ce site tant sur les réseaux sociaux Facebook ou Twitter que sur le site à proprement parler.
Qu’appréciez-vous le plus à propos de Burkina 24 ?
J’aime surtout la rubrique Burkina 24 live où on trouve de très bonnes vidéos sur l’actualité nationale et internationale. La radio B24 propose également de très bonnes émissions que j’écoute constamment.
Qu’est-ce que vous aimeriez voir améliorer à propos de Burkina 24 ?
J’aimerais surtout que Burkina 24 essaie de se consacrer un peu plus à la diaspora Burkinabè avec plus de reportages et plus d’initiatives comme le concours portant sur les idées. Et pourquoi pas une nouvelle rubrique « envoyé spécial » dans certains pays ? La diaspora Burkinabè ne manque pas d’idées pour faire avancer notre cher pays ; cependant cette dernière n’arrive pas à s’exprimer et devant qui de droit.
Quels sont vos projets académiques et professionnels pour le futur ?
Je voudrais après ma licence poursuivre par une formation d’ingénieur ou un master. Je compte également faire de la recherche scientifique et cela dépendra bien sûr des ressources financières à ma disposition au moment venu.
Pour mon projet professionnel j’ai plein d’idées en tête. Mais avant toute chose, dès que je finis j’aimerais créer ma propre boite d’ingénierie. En parallèle à mon travail d’ingénieur je voudrais également donner des cours au Burkina parce que dans les domaines de l’ingénierie nous avons un grand manque de professeurs et d’universités d’ailleurs. Mon plus grand souhait c’est qu’un jour il y ait une grande école d’ingénieurs au Burkina Faso avec de nombreuses branches et qui fera de notre patrie un très grand pôle d’excellence.
Planifiez-vous de rentrer au Burkina Faso ? Si oui, pourquoi ? Sinon, pourquoi ?
Je compte bien revenir au Burkina et cela dès que je finis mes études. Pour moi il est toujours mieux de contribuer au développement de son pays étant sur place qu’à l’extérieur. Ces quatre dernières années passées à l’extérieur m’ont suffisamment permis de comprendre qu’il est très difficile de construire une vie digne de ce nom quand on vit dans un autre pays .On est jamais mieux que chez soi. Et chez moi c’est le Pays des Hommes Intègres.
Dis-moi où tu manges, je te dirai qui tu es : quel est votre lieu de restauration préféré au Burkina ?
(Rire).. Ma mère possède de très grands talents de cuisinière donc je dirais que mon lieu de restauration préféré est ma maison.
Toutefois je suis un peu polyvalent et j’explore toujours de nouveaux horizons. Sans pour autant faire de la publicité je mange quelques fois de l’atièkè et du bon poisson braisé au Code Mondial juste en face de mon ancienne école le Groupe Scolaire Saint Viateur. Je profite de l’occasion pour saluer tous mes anciens amis et professeurs.
Avez-vous un message pour les internautes de Burkina 24, et en particulier ceux qui vous ont soutenu en votant pour votre candidature ?J
e remercie tous mes amis et membres de ma famille qui m’ont soutenu en votant et partageant mon article pour atteindre le plus d’internautes. Je remercie également Burkina 24 de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer sur des points clés qui touchent mon très cher pays. Enfin je dédie cette victoire à mes parents que j’aime bien et leur promet d’aller toujours de l’avant comme je l’ai toujours fait pour qu’ils soient fiers de moi.
Propos recueillis par Rihanna Diabo (Collaboratrice) pour Burkina 24Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Suivre la chaine
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