Le commerce équitable : un levier de développement pour l’Afrique

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Dans mon dernier article, j’évoquais la nécessité pour l’Afrique de s’approprier les atouts du développement durable comme solutions aux problèmes rencontrés sur le plan de son développement. Rappelons que le développement durable se fonde sur 3 principes présentés dans le Triple Bottom Line :

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  • L’efficacité économique à travers une activité économique saine et durable, sans préjudice pour l’environnement et le social.
  • L’équité sociale qui prend en compte la satisfaction  des besoins essentiels de l’humanité en logement, alimentation, santé et éducation, en réduisant les inégalités entre les individus, dans le respect de leurs cultures.
  • La Qualité environnementale par la préservation des ressources naturelles à long terme, en maintenant  les grands équilibres écologiques et en limitant les impacts environnementaux.

Aujourd’hui, je vous propose  de découvrir un système d’échange durable qui serait une contribution intéressante au développement environnemental et socio-économique de l’Afrique : il s’agit du commerce équitable.

Le commerce équitable est un système d’échange dont l’objectif est l’atteinte du maximum d’équité dans le commerce international. Il est considéré comme un système durable car il vise l’amélioration du bien être humain à travers plusieurs points :

  1. La création  d’opportunités pour les producteurs qui sont économiquement en situation de désavantage : En effet  le commerce équitable est une stratégie de lutte contre la pauvreté. Son but est de créer des opportunités pour les producteurs désavantagés ou marginalisés par le système du commerce conventionnel mondialisé car en dépit des grandes capacités productives, ces derniers ne bénéficient pas réellement du produit de leur travail qui est plutôt accumulé par la grande distribution.
  2. Une rémunération  juste pour  le travail réalisé : Un prix juste dans un contexte local ou régional est accepté après dialogue et concertation. Cela couvre non seulement les coûts de production mais permet également une rémunération  qui soit socialement juste et bonne pour l’environnement. A noter que la formation de coopératives de producteurs rend la tâche plus aisée.
  3. L’égalité entre les sexes : Les organisations issues de la filière équitable valorisent le travail des femmes : celles-ci doivent toujours être payées pour leurs contributions dans le processus de production. La présence des femmes au sein de la gouvernance de ces organisations est aussi encouragée.
  4. Les conditions de travail : Le commerce équitable signifie un environnement de travail sain et sûr pour les travailleurs. La participation des enfants (si jamais) n’affecte pas négativement leur bien-être, leur sécurité, leur conditions éducatives, et leur besoin de jouer et est conforme à la convention des Nations-Unies sur les droits des enfants ainsi qu’aux lois et normes du pays.
  5. Le travail des enfants : Les organisations du commerce équitable respectent la convention des Nations-Unies sur les droits des enfants, et les lois et normes sociales sont également appliquées afin d’assurer que la participation des enfants dans les processus de production des produits équitables n’aille pas à l’encontre de leur bien-être, de leur sécurité, de leurs conditions éducatives et de leur besoin de jouer. Les organisations qui travaillent directement avec des organisations informelles révèlent la participation des enfants dans la production.
  6. L’environnement : Le commerce équitable encourage à de meilleures pratiques environnementales et à l’application de méthodes responsables de production.
  7. Les relations de commerce : Les organisations de commerce équitable font du commerce en tenant compte du bien-être social, économique et environnemental des petits producteurs marginalisés et ne font pas de profit derrière leurs dos. Elles maintiennent de longues relations qui reposent sur la confiance et le respect mutuel qui contribuent à la promotion et à l’agrandissement du commerce équitable. Parfois les producteurs sont soutenus par des crédits.

Le commerce équitable en pratique ? Exemple de la filière karité au Burkina Faso

 

Née en 2005 au Burkina Faso « le projet Karité  » est une initiative d’Artisan du Monde Nice (magasin spécialisé dans la vente de produit du commerce équitable) et de l’association conseil environnement et développement durable. L’objectif de ce projet vise à promouvoir le commerce équitable du beurre et du savon de karité produits de Facon artisanal par les femmes de l’association Zem’s Taaba. Depuis sa mise en place, le projet contribue à la reconnaissance sociale des femmes, à l’amélioration de leurs conditions de vie et au développement social de leur communauté à travers:

  • l’amélioration de l’organisation de l’association Zem’s Taaba, par la formation des femmes à la gestion d’une exploitation, à la valorisation de leur savoir-faire traditionnel (techniques améliorées de production de beurre et savon de karité-près de 55 femmes formées en 2012) ;
  • l’optimisation de l’ensemble de la filière de production depuis l’achat de matériels de production, à la construction des infrastructures nécessaires jusqu’au conditionnement et à la diffusion des produits (la construction d’un forage équipé d’une pompe immergée, d’un château d’eau et d’une unité de savonnerie) ;
  • l’engagement de l’association Zem’s Taaba dans une démarche d’accréditation « agriculture biologique » du beurre de karité par Ecocert SA. Cette démarche conférera une valeur ajoutée aux produits ;
  • la vente à l’export au sein des filières de commerce équitable, par la recherche de nouveaux débouchés ;
  • le soutien aux femmes de Zem’s Taaba pour la participation à des foires et congrès sous-régionaux et internationaux.

Malgré ses avantages, le commerce équitable est moins présent dans une Afrique dominée par les règles commerciales conventionnelles creusant les inégalités. L’exemple précédent nous prouve que sa promotion par nos différents Etats pourrait être une alternative parmi tant d’autres au développement socio-économique de l’Afrique car de plus en plus les consommateurs sont sensibles à la provenance des produits. Une sensibilité qui permet également aux grandes distributions de réaliser de meilleures marges. C’est un rapport « gagnant-gagnant ».

Daniel Eric BICABA
Étudiant burkinabé  en développement stratégique et durable des organisations, I.A.E de Toulon
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3 commentaires

  1. peine perdue. Ils ont sign? hier, aujourd’hui et demain ils signeront des conventions qui nous enfoncent davantage dans la mis?re…

  2. il faut surtaxer les produits qui proviennent de l ext?rieur , et sensibiliser la population a aller vers nos produits .

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