Investir dans les jeunes pour exploiter le dividende démographique en Afrique
Le 22 septembre, à New York, des questions diverses rivaliseront pour attirer l’attention des dirigeants africains participant à la 69ème session spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée à la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) après 2014.
Mais aujourd’hui, la principale question pour le développement de l’Afrique est la suivante : comment exploitons-nous le dividende de la jeune population actuelle du continent?
Trouver la solution à cette question n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui pour le développement de l’Afrique.
Pendant plusieurs décennies, de nombreux pays africains ont élaboré des «plans de développement» mais ces documents faisaient souvent abstraction de la meilleure façon d’exploiter le potentiel de la population jeune pour la transformation du continent.
Par conséquent, l’investissement stratégique permettant d’exploiter le potentiel de la jeunesse ne peut plus attendre.
Le basculement vers le changement
L’Afrique connaît d’importants changements démographiques qui offrent d’immenses opportunités économiques. Il y a actuellement 251 millions d’adolescents âgés de 10 à 19 ans en Afrique, contre 1,2 milliard dans le monde entier, ce qui signifie qu’environ un adolescent sur cinq vient de l’Afrique.
La population de l’Afrique en âge de travailler est en augmentation et accroît le potentiel de production du continent. Si la mortalité continue de baisser et que la fécondité baisse rapidement, la charge actuellement élevée de la dépendance des enfants va se réduire de manière radicale. Le résultat d’un tel changement offre la possibilité pour les jeunes actifs qui travaillent d’investir davantage. Avec la baisse du taux de mortalité, la population en âge de travailler en Afrique passera d’environ 54 pour cent en 2010 à un pic d’environ 64 pour cent en 2090.
Cette augmentation de la population en âge de travailler créera également une fenêtre d’opportunité qui, si elle est bien exploitée, devrait se traduire par une croissance économique plus élevée pour l’Afrique, produisant ce qu’on appelle aujourd’hui un «dividende démographique» – c’est-à-dire une croissance économique accélérée provoquée par un changement dans la structure par âge de la population.
Récolter le dividende démographique nécessite des investissements dans la création d’emplois, la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive et la planification familiale, l’éducation, et le développement des compétences pour augmenter le revenu par habitant.
En raison d’un faible ratio de dépendance, les individus et les familles seront en mesure d’épargner, ce qui se traduira par des investissements et stimulera la croissance économique. C’est de cette façon que les pays de l’Asie de l’Est (les Tigres asiatiques) ont été en mesure de tirer pari de leur fenêtre démographique entre 1965 et 1990
L’impact d’une telle transition démographique sur la croissance économique est désormais indiscutable : c’est une réalité.
Mais cette transformation nécessite la mise en place de politiques, stratégies, programmes et projets appropriés pour veiller à récolter le dividende démographique de la forte population de jeunes.
Saisir l’instant
Sans une action concertée, beaucoup de pays africains pourraient plutôt être confronté à un retour de bâton provoqué par l’apparition d’un nombre croissant de jeunes chômeurs mécontents.
Dans le pire des cas, une telle transition démographique pourrait se traduire par une armée de jeunes chômeurs, ce qui va augmenter considérablement les tensions et les risques sociaux.
Pour saisir l’occasion, les Etats africains devront concentrer leurs investissements sur un certain nombre de domaines essentiels. Avec une priorité pour l’éducation et la formation de la jeunesse.
Les gouvernements africains doivent savoir que les efforts visant à créer un dividende démographique sont susceptibles d’échouer tant qu’une grande partie des jeunes femmes sont privées de leurs droits, notamment de leur droit à l’éducation, à la santé et à la participation citoyenne, et de leurs droits en matière de reproduction.
Pour que ces efforts soient couronnés de succès, il faut remédier aux disparités entre les sexes, en particulier entre les garçons et les filles d’aujourd’hui, mais plus particulièrement réduire la vulnérabilité de l’adolescente.
Au-delà du discours
Comme nous allons vers l’agenda de développement post-2015, la libération du potentiel et de la puissance de la jeunesse africaine doit être une composante essentielle des stratégies de développement du continent, comme en témoignent la Déclaration d’Addis-Abeba sur la population et le développement – résultat régional de la CIPD après 2014 – et la position commune africaine sur l’agenda de développement post-2015.
Cela ne peut plus se limiter à des polémiques électorales ou politiques. Il faut une action urgente.
Les jeunes sont au cœur de la réalisation du dividende démographique. Il est donc important de protéger et de réaliser les droits des adolescents et de la jeunesse à des informations exactes, à une éducation sexuelle complète, aux services de santé pour leur bien-être et tout au long de leur vie, afin de garantir une main-d’œuvre productive et compétitive.
L’Afrique ne peut se permettre de gaspiller les bénéfices potentiels du 21ème siècle qu’offre un tel atout démographique important : sa population jeune.
Julitta Onabanjo, Directrice régionale de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Est et australe
Benoît Kalasa, Directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre
Mohamed Abdel-Ahad, Directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique du Nord et les Etats arabes
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F?LICITATION POUR VOTRE BRILLANTE R?FLEXION SUR LA QUESTION DU D?VELOPPEMENT DES ?TATS AFRICAINS.JE VOUDRAIS INSISTER SUR LA SINC?RIT? DES DIRIGEANTS AFRICAINS PAR RAPPORT A LEURS ORIENTATIONS POLITIQUES.LES DIRIGEANTS AFRICAINS NE SONT PAS SUFFISAMMENT HONN?TES A MON AVIS.PENDANT QUE LES SECTEURS COMME LA SANT? L ?DUCATION L?AGRICULTURE PEINE A D?COLLER POUR MANQUE DE FONDS,on enregistre des milliardaires parmi nos gouvernants.LA QUESTION QUI SE POSE EST LA SUIVANTE: OU EST CE QUE VOUS AVEZ EU CES MILLIARD? POURQUOI VOUS ?TES PR?SIDENT ?EST CE POUR LE NOM OU POUR UN ID?AL DE D?VELOPPEMENT.