Mouvements populaires de 1966 et 2014 : Similitudes, différences

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L’Unité d’Action Syndicale (UAS) a commémoré ce samedi 3 janvier 2015 le 49ème anniversaire du soulèvement populaire à l’initiative des syndicalistes et ayant conduit à la chute du régime de Maurice YAMEOGO. Cette commémoration à travers un panel a eu lieu à l’atelier théâtre du Burkina (ATB).

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3 janvier 1966 – 03 janvier 2015, cela fait déjà 49 ans jour pour jour que le soulèvement des syndicalistes avait conduit à la chute du régime de Maurice YAMEOGO. Afin de commémorer cet évènement l’UAS a organisé un panel sous le thème « 3 janvier 1966 : Rappel historique, différences et similitudes avec l’insurrection populaire et perspectives ».

Parmi les panelistes il y a notamment le secrétaire General de de la F-SYNTER, Mamadou BARRO et le Secrétaire General du SNESS Samuel DEMBELE et le modérateur de ce panel Adama SABA, enseignant à l’université de Ouagadougou.

Après Samuel Dembélé, le Secrétaire Général du SNESS, qui a d’abord fait le rappel des faits du 3 janvier 1966, Mamadou Barro a ressorti les différences et les similitudes entre le mouvement du 3 janvier 1966 et l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.

Concernant les similitudes, le panéliste a noté que dans les deux cas, on a eu affaire à des mouvements populaires. Le peuple est descendu massivement au départ pour rejeter une décision du pouvoir en place. Mais après le rejet des décisions n’étant plus suffisant, le peuple a demandé le départ du président.

Le conférencier a aussi souligné la mobilisation dominée en majorité par les jeunes et les femmes.

Enfin, les deux mouvements étaient les conséquences de problèmes économiques, politiques et sociaux dus à la gabegie financière et la mauvaise gestion de la chose publique

Parmi les différences, Mamadou Barro donne au  03 janvier 1966  un contenu révolutionnaire plus profond. Il n’y a que quelques casses de vitres chez le président Maurice Yaméogo,  contrairement à ce qui s’est passé les 30 et 31 octobre 2014.

Ensuite, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ne repose sur aucune action, aucun texte légal.

Les militaires ont cédé le pouvoir au civil à l’issue de l’insurrection,  contrairement au mouvement du 3 janvier 1966 qui a amené l’armée au pouvoir, ajoute Mamadou Barro.

Les nouvelles technologies, qui ont beaucoup aidé à l’aboutissement de l’insurrection de 2014, n’existaient pas en 1966, tout comme  les organisations des sociétés civiles, absentes lors du départ de Maurice Yaméogo.

Enfin, il y a eu des morts lors du soulèvement populaire de 2014, contrairement à celui de  1966.

Témoignages. Zacharia Ben Houssen Touré,  secrétaire général du syndicat autonome des techniciens  et ouvriers Voltaïques (SATOV), héro et témoin vivant des évènements du 3 janvier 1966, il a tenu à éclaircir un point.

« Entre Sangoulé et Maurice, dit-il,  il y a avait un respect réciproque. Mais Maurice avait donné l’ordre à Lamizana de tirer sur la foule mais celui-ci a refusé. Et si Lamizana a fait cette déclaration, c’est pour éviter de salir l’image de Maurice ».

Témoignant à son tour, Moussa Roger Tall,  membre du Syndicat Des Travailleurs De La Santé Humaine Et Animale (SYNTSHA), a estimé que Maurice Yaméogo mérite qu’on lui rende tout de même hommage.  « Les bourses d’études par exemple étaient attribuées par mérite et non par affinité, Maurice était le seul président qui a refusé qu’il y ait une seule base étrangère sur son sol »,  a-t-il rappelé.

Mahmoud ABDELRASSOUL (Stagiaire)

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