Kevin Moné, promoteur de la Nuit des « Sotigui » : « Il faut revaloriser le métier d’acteur »
La Nuit des «Sotigui» est une autre fête du cinéma mais qui vient célébrer les acteurs du long métrage, série télé, court métrage. Assistant réalisateur sur la série « l’avocat des causes perdues », et acteur dans « les aventures de Wambi », Kévin Moné est le président du comité d’organisation. Dans une interview accordée à Burkina24, il nous donne tous les détails sur l’évènement.
Burkina24 (B24) : « La Nuit des Sotigui », qu’est-ce que c’est ?
Kévin Moné (K.M) : La nuit des « Sotigui » est une cérémonie de récompense des acteurs du cinéma africain et de la diaspora. La nuit des « Sotigui» vient redorer un peu le blason des acteurs du cinéma, ceux-là mêmes qui sont des laissés-pour-compte.
On parle plus des réalisateurs, des techniciens, des scénaristes mais ceux-là mêmes qui font la renommée du film, ceux-là mêmes pour qui les téléspectateurs s’asseyaient pour regarder le film sont pour moi des laissés-pour-compte.
Lorsqu’on voit Abdoulaye Komboudri, dit « Fils de l’homme », il est beaucoup connu mais il ne reçoit pas de trophée, Abdoulaye Dao, Serges Henri. Il faudrait aujourd’hui arriver à honorer ces personnes qui ont donné de leur savoir, leur connaissance au cinéma africain et parfois, à vil prix. La nuit des « Sotigui » vient pour donner la place qui leur est sienne.
B24 : En quoi va-t-elle consister?
(K.M) : Elle va consister en une remise des trophées dont 9 trophées de compétition pour récompenser plusieurs catégories d’acteurs et 5 trophées d’hommage. Elle se tiendra du 6 au 7 mai 2016.
Il y aura deux journées, la Nuit des « Sotigui » pour couronner les festivités et le village « Sotiguidougou », qui sera un espace récréatif où les acteurs, chanteurs, comédiens viendront célébrer les acteurs africains.
Il y aura ensuite des stands d’exposition, des séances photos avec les acteurs nominés. Ce sera un espace qui va permettre le contact entre les acteurs et leurs fans.
B24 : Comment procéderez-vous pour le choix des acteurs à récompenser?
(K.M) : Il y aura un jury de 5 personnes qui vont statuer sur le choix des acteurs en fonction de leur parution dans les films.
Cela va donc couvrir les films qui ont fait leur parution il y a deux ans, c’est-à-dire les films parus courant 2014-2015. On va visionner ces films pour retenir les meilleurs acteurs et leurs performances.
B24 : Comment expliquez-vous la performance des acteurs ?
(K.M) : Quand un acteur joue dans un film aujourd’hui, on a tendance à voir qu’il joue dans le même registre, même quand il change de film. Ce que nous voulons, c’est de voir un acteur dans un film aujourd’hui, et demain quand vous le revoyez dans un autre film en train de jouer un autre personnage, il devient une autre personne, il est dans son rôle.
C’est l’excellence du métier d’acteur que nous voulons promouvoir, quelqu’un qui peut s’adapter à tous les registres. On ne vient pas au métier d’acteur par accident, c’est le talent.
B24 : Les trophées « Sotigui » sont-ils en rapport avec l’illustre acteur Sotigui Kouyaté ? Pourquoi avoir choisi le nom?
(K.M) : C’est en rapport avec l’illustre Sotigui Kouyaté, cet homme-là même qui a fait tant pour l’Afrique, sur le continent africain, en Europe, et aux Etats-Unis. C’est aussi pour nous une manière de lui rendre hommage à travers cet évènement.
Ça va rester dans la constante parce que ce sera un évènement annuel qui viendra primer les acteurs. Chaque année, on aura toujours une pensée pour Sotigui Kouyaté.
B24 : Vous avez été acteur dans quelques films au Burkina. Etes-vous révoltés parce qu’il n’y a pas de trophées pour vous ?
(K.M) : Ce n’est pas parce que j’ai été acteur et que j’ai touché 50 000 F CFA ou 100 000 F CFA que ça me révolte et m’amène à faire cette activité. Cela n’a rien à voir. Moi je veux prôner la performance dans le métier d’acteur.
Je ne veux pas que certaines personnes jouent dans le même registre. Aujourd’hui, quand tu cherches Ladji, tu sais qui tu vas trouver, tellement la personne a joué dans le même registre à telle enseigne qu’on a eu à lui coller cela à la peau, il dort avec, il vit avec.
B24 : N’est-ce pas bien ?
(K.M) : Non, c’est pas bon pour lui. Pour un métier d’acteur, c’est pas bon. Une personne ne peux pas jouer Ladji toute sa vie. Un acteur, c’est quelqu’un qui peut rentrer dans tous les rôles, interpréter toutes sortes de rôle.
Nous récompensons la performance dans le cinéma africain et de la diaspora, tels Claudia Tagbo, Thomas Njigol, des acteurs qui jouent aussi dans des films européens.
Il faut revaloriser le métier d’acteur. Je ne vais pas en guerre contre les réalisateurs. Un acteur après avoir été primé au «Sotigui » comme meilleur acteur, se sentira revalorisé et ne jouera plus pour 200 000 F CFA.
B24 : Avez-vous l’accompagnement de personnes avisées?
(K.M) : Idrissa Ouédraogo, réalisateur burkinabè, Georgette Paré, actrice comédienne burkinabè, Gustave Sorgho, Issouf Djaoro réalisateur du Tchad, Cyril Danina du Tchad, Dany et Assane kouyaté, l’ex-ministre de la culture, Baba Hama, Laam Kaboré directeur du programme cinéma sur TV5, Emmanuel SAMA, critique du cinéma burkinabè et bien d’autres.
C’est aussi une aubaine pour nous de demander à tous ceux qui souhaiteraient nous soutenir, la porte est ouverte. Nous invitons le Bureau de droit d’auteurs à accompagner la nuit des « Sotigui».
Il s’agit d’améliorer les conditions de vie des acteurs burkinabè et africains. On avait vu plusieurs fois sur les réseaux sociaux des acteurs qui appellent à l’aide pour se soigner. Nous voulons que ce soit un espace d’expression des acteurs mais également de revendication des acteurs.
Propos recueillis par Reveline SOME
Burkina24
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