La sortie d’Ablassé Ouédraogo jugée « malheureuse » et croquée sur la toile

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Ablassé Ouédraogo, qui vient d’être investi candidat à la présidentielle de 2015 par son parti « Le Faso Autrement » le 7 juin 2015, a confié à Jeune Afrique avoir trois atouts majeurs pour remporter le scrutin. Des atouts qui ne convainquent pas sur la toile, mais aussi au sein de la classe politique.

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▶ Lire aussi : Ablassé Ouédraogo explique ce qu’il a voulu réellement dire

« (…) J’ai toutes mes chances de devancer, au soir du 11 octobre, mes concurrents à cette présidentielle. J’ai trois atouts principaux. Je suis Moagha du Plateau central et les Mossis sont une forte composante du Burkina Faso.

Je suis aussi musulman, ce qui n’est pas rien dans un pays où 70% des gens le sont également. Enfin, comme je vous l’ai dit, j’ai un vaste réseau de relations utiles dans le cadre de la diplomatie de développement que nous souhaitons mettre en place».

Le hastag. C’est ce qu’a confié Ablassé Ouédraogo à Jeune Afrique sur ses « chances » de remporter la présidentielle et fortement relayé par nos confrères au Burkina. La toile s’en est saisie et les déclarations d’indignation ont fusé de partout, avec toutes un dénominateur commun : une condamnation du caractère ethnique et religieux des propos du président du « Faso Autrement ».

« Ablassé Ouédraogo dit qu’il a trois atouts majeurs pour gagner les élections: son ethnie, sa religion et ensuite son programme... », résume un twetto pendant qu’un autre commente : « Il parait que Ablassé Ouedraogo a oublié de prendre ses medoc et il a dégamé dans Jeune Afrique. La politique rend fou, je vous le dis».

Et pour couronner le tout, un hastag,  , a vite été créé pour « saluer » la sortie du président du Faso Autrement et un twetto lui recommande de retirer sa candidature ou de s’excuser.

Sur Facebook, les condamnations sont également unanimes. La parodique République du Grin a trouvé là une occasion de prendre une décision pour le moins inhabituelle et fortement teintée de parenté à plaisanterie. « Le président Hyacinthe Sanou lance un recensement général des religions, des ethnies et des carnets d’adresse dans la république du Grin. L’objectif est de savoir combien de musulmans, de catholiques et de protestants nous avons au Grin, s’il n’y a pas trop de Peulhs et qui connaît qui pour couper court à toute récupération politique», peut-on lire sur le mur de son très démocratique président.

« Malheureuse ». Dans la classe politique, les réactions sont plutôt gênées, certains que nous avons contactés ayant préféré ne pas se prononcer simplement. Mais pour Me Bénéwendé Stanislas Sankara, compagnon de lutte d’Ablassé Ouédraogo dans l’opposition, qui le considère d’ailleurs comme un ami envers qui il a de l’admiration, cette sortie est « malheureuse ».

« Peut-être qu’il l’a dit dans une naïveté politique, mais de mon point de vue, la démocratie burkinabè n’a pas besoin d’une telle stigmatisation, commence-t-il avant de continuer. Ce que nous voyons dans d’autres pays, quand on voit comment les religions ont été exploitées par des politiques pour mettre en péril la vie de plusieurs nations, de plusieurs peuples, je pense qu’on peut se garder de certains propos, quand on est un homme politique.

Notre constitution garantit la laïcité et proscrit toute idée fondée sur la race ou la religion. Je pense que c’est une sortie très malheureuse pour mon ami Ablassé, que j’admire très bien, mais je pense que c’est une sortie très malheureuse ».

« Faute politique ». Même son de cloche chez Tahirou Barry, président du Parti pour la renaissance nationale (PAREN), qui estime que c’est  « une faute politique grave et inacceptable », contraire à la charte des partis et formations politiques. Il l’explique  à travers ce qu’il entend par faire la politique. « Je pense que c’est l’idéologie, les projets qui font la politique. L’idéologie c’est quoi ? Elle vient du grec idea qui signifie idée et logos qui veut dire science. Donc, c’est la science des idées et la politique c’est les idées. Ce n’est pas la fibre ethnique, religieuse, raciale, ce n’est pas l’argent, ce n’est pas de l’agitation», déclare-t-il.

Pour lui, un leader politique ne doit pas « exploiter les sensibilités ethniques ou religieuses pour accéder au pouvoir d’Etat » et il finit en recommandant à son « ami » Ablassé Ouédraogo de « vite retirer ses propos et présenter ses excuses au peuple burkinabè».

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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