Auguste Denise Barry : « Je pars la conscience en paix »
Le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS), Auguste Denise Barry, a cédé son fauteuil ce 22 juillet 2015 aux deux ministres de l’administration territoriale et de la décentralisation, Youssouf Ouattara et de la sécurité, Michel Kafando. Un moment où le ministre sortant a tenu des propos qui ne sont pas étrangers à la dernière actualité politique et militaire du Burkina.
Barry : « Je donne rendez-vous à l’histoire »
Burkina24
C’est connu, le ministre en charge de la sécurité Auguste Denise Barry a quitté le gouvernement à l’issue du récent remaniement ministériel opéré par le Chef de l’Etat Michel Kafando et qui est censé avoir réglé la crise qui est née entre le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et le Premier ministre Yacouba Isaac Zida.
Ce 22 juillet 2015, le Secrétaire général du gouvernement, Alain Thierry Ouattara a procédé à l’installation officielle des nouveaux ministres Youssouf Ouattara et Michel Kafando, représenté par son directeur de cabinet, Mathieu Tankoano.
Après la formule consacrée installant le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, le SG du gouvernement a donné la parole au ministre sortant, Auguste Denise Barry. Ce dernier a d’abord procédé à un bilan à mi-parcours des huit mois qu’il a passés à la tête du département.
Bilan. Il a rappelé la fusion réussie des deux ministères, la lutte contre l’insécurité dans laquelle, selon ses termes, « nous avons pu démontrer que l’insécurité n’est pas une fatalité ou un mal incurable », l’opérationnalisation des délégations spéciales, l’organisation du cadre de concertations entre forces de sécurité et forces vives, l’enclenchement du processus électoral, la journée des martyrs, l’organisation du 11-décembre et le management des questions frontalières (Bénin et Niger).
« Au total, nous avons travaillé à donner au peuple burkinabè le témoignage que par le travail, nous pouvons sortir résolument de la pauvreté et qu’un Burkina nouveau est réellement possible si l’on accepte de payer un certain prix », dit-il.
Cela dit, le ministre Barry est revenu, sans le dire expressément, sur les dernières semaines qui ont précédé son départ du gouvernement.
Comme Galilée. « A tous ceux qui m’ont jugé ou condamné ici et là pour ceci et cela, commence-t-il, j’emprunterai tout simplement ces mots au physicien et astronome italien du 17e siècle Galilée, mots qui du reste qui lui ont valu une condamnation inique, « et pourtant elle tourne », avait-il dit. En effet, elle tourne et continue de tourner jusqu’aujourd’hui, s’imposant ainsi comme une vérité implacable.
Du reste, me fondant sur le fait que nulle autorité publique n’échappe aux critiques, je réaffirme néanmoins cet adage qui dit qu’on ne jette pas de pierre sur un arbre qui ne porte pas de fruits. En tout état de cause, je donne rendez-vous à l’histoire et m’en remets au jugement de Dieu qui, seul, reste infaillible ».
Le ministre Auguste Barry a tenu aussi à rappeler qu’il a inscrit sa vision stratégique dans l’esprit de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Pour le reste, dit-il, « ma conviction est irrémédiablement que le bonheur me garde gentil, les épreuves me gardent fort, les chagrins me gardent humain tandis que les échecs me gardent humble, mais seul Dieu me fait avancer ».
Il est là. C’est convaincu qu’il part « avec un sentiment de fierté, celui d’un devoir accompli et surtout, en paix avec (sa) conscience » que le ministre Barry a néanmoins laissé entendre qu’il « reste toujours dans la transition ». « Je jouerai ma partition avec le même dévouement, la même loyauté au peuple et à l’armée et enfin, avec les mêmes idéaux, ceux que le peuple burkinabè a droit au bonheur, à la prospérité et à la démocratie véritable », a-t-il exprimé.
« Je crois que le Tout-Puissant a un plan de carrière pour vous », est convaincu Léonard Guira, Secrétaire général de l’ex-MATDS, qui a reconnu le « sacrifice » du ministre Barry.
Son successeur Youssouf Ouattara, à qui Barry a assuré sa disponibilité et sa collaboration, a reconnu les « importantes réalisations » de son prédécesseur. Le nouveau patron, déclarant mesurer « l’ampleur de la tâche » qui l’attend, s’est tourné vers ses collaborateurs et les a exhortés à redoubler d’efforts pour tenir le pari de la sécurité et des prochaines élections. Pour sa part, il se dit engagé à tout mettre en oeuvre pour réussir sa mission.
Abdou ZOURE
Burkina24
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