Discours sur le néocolonialisme en ce 21ème siècle(1) : Une réponse à Nicolas Sarkozy(2)
Ceci est une tribune d’Idrissa Diarra au moment où le Burkina célèbre les 55 ans de la proclamation de l’indépendance.
Les termes (thèmes) « colonial », « colonialisme » et « néocolonialisme » sont visiblement des mots (maux) tabous pour nombre d’intellectuels africains, pour une raison apparente de stigmatisation de leur utilisateur (contempteur), souvent vu comme un idéologue marqué. Dans le cas extrême, celui-là est perçu comme un communiste à abattre absolument, pour préserver l’intérêt et l’expansion d’une autre l’idéologie, – celle néolibérale capitaliste.
Cette haute forme de machination terrible, nourrie de préjugés, pollua la vie de grandes figures comme Martin Luther King et Nelson Mandela dans leurs nobles combats pour les droits de l’Homme noir et la défense de la dignité humaine.
Pourtant, il convient de se résoudre à accepter une réalité objective – de la banalité du colonialisme, non-admis souvent par le colon exploiteur -, que relève la camerounaise (et Franco-sénégalaise) Axelle Kabou, dans son ouvrage intitulé « Et si l’Afrique refusait le développement ?» (Pamphlet à controverse.) Avec elle, nous réaffirmons ceci : l’Histoire nous enseigne que les peuples sont naturellement portés à coloniser d’autres peuples étrangers et à instaurer un système, soit colonial, soit néocolonial, en fonction du contexte en présence.
Ainsi, les Senoufo tentent-t-ils de coloniser les Dagara (et dans une certaine mesure, les Traoré –parents à plaisanterie des Diarra), tout comme les Samo (San-môgô) de coloniser les Mossi, les Peulh, de coloniser les Bôbô, les Bissa (Boussanga), de coloniser les Gourounsi (…) et, [non-] inversement.
Dans cette dynamique universelle, l’Europe connut la colonisation des peuples dits Barbares, et/ou subit dans une certaine mesure, l’influence de la poussée des (peuples) Huns et Chinois. En outre, n’eut été une certaine vigilance attribuée par les Français au Général de Gaulle, la France, après l’occupation nazie allemande, serait soumise de nouveau à l’influence et au commandement de ses propres alliés, au terme de la Seconde Guerre mondiale, comme le témoignèrent (l’édition) de nouvelles monnaies pour ce pays, fabriquées de toute pièce en territoire allié étranger (…)
Si de Grandes puissances nourrissent l’ambition de coloniser d’autres Grandes puissances, quel peut bien être le sort des « Petits pays » divisés comme les nôtres, avec une monnaie comme le Franc CFA, échappant totalement à leurs (nos) contrôles ? La politique de l’autruche, consistant à refuser hypocritement de voir ce qui est pourtant répandu et clair, ne peut que nous conduire inéluctablement dans les abysses.
Le néocolonialisme est donc une réalité flagrante que nous subissons tous à grande échelle, même dans le ménages chaque jour et, dont il faut se libérer rapidement et absolument. L’usage de ces mots, « colonialisme » et « néocolonialisme » est fait ici en toute indépendance et de façon libérale, démocratique et décomplexée, pour son appropriation massive par la Génération consciente.
Vive l’Afrique!
Hommage à ces trois Figures historiques :
Martin Luther King
Révérend réformiste
Nobel de la paix
Nelson Mandela
Brillant Avocat
Nobel de la paix
Thomas Sankara
Capitaine révolutionnaire
Adoubé pour son intégrité (« burkinbité ») légendaire
Instigateur modèle du développement autocentré.
P.S. :
Dans son discours de Dakar, relatif à l’Afrique et son poids dans le monde, le long de l’Histoire, Nicolas Sarkozy présente notre continent dans un visage pitoyable. Ce débat n’est pas clos parce que ce dernier, – jusqu’à preuve de contraire -, ne s’est jamais dédit publiquement et, certains journalistes ne ratent pas l’occasion pour rappeler ses propos, en vue d’alimenter les débats. Cette posture n’est rien d’autre que méconnaître que : L’Histoire est un Long Rouleau consignant le journal et les responsabilités des différentes générations, des différentes nations (…) Ce Long Rouleau peut donc être déroulé à nouveau à tout moment, pour restituer les faits dans toutes leurs vérités, en situant les responsabilités de chaque peuple et de chacun dans les moindres détails !
Idrissa Diarra
Géographe, politologue.
Mouvement de la Génération Consciente (du Faso),
Secrétaire exécutif.
Burkina Faso, 18 juin 2015.
- Discours réalisé sur vidéo.
- Ce discours a été inspiré par la première partie de ma réflexion – publiée en ligne en mai dernier -, sur la crise du système Licence-Master-Doctorat dans les universités publiques du Burkina Faso, notamment, par les perspectives de la « déconnexion » soulevées (Samir Amin). Le nom de Nicolas Sarkozy y a été associé a posteriori, dans le cours de quelques recherches complémentaires de précisions, qui l’ont suscité.
- Coïncidence toute fortuite avec la date d’enregistrement du présent discours : le 18 juin 1940 (il y a 75 ans !), le Général De Gaulle prononçait dans le studio de la radio BBC à Londres, son célèbre discours pour lancer un appel à la résistance et à la libération de la France (tout en comptant aussi sur les ressources humaines, financières et matérielles africaines avec la mondialisation de la 2nde Guerre qui s’annonçait, et vite perçue par lui !) ; discours qui fait de lui aujourd’hui, l’Homme du 18 juin, dans les annales de la France du 20ème siècle.
- Les hommages rendus à ces Monuments Noirs ou Africains, est le témoignage que la construction de l’Histoire se fait aussi et surtout, dans le travail très significatif d’éveil des consciences, pour révolutionner le monde, surtout de façon honorable, en se fondant sur la promotion de la paix mondiale (Nobel), de la convergence des races et de la dignité humaine…
- Senoufo et Dagara, Samo et Mossi, Peulh et Bôbô, Bissa et Gourounsi, etc., sont des noms d’ethnies entretenant deux-à-deux, sinon plus, des relations de parenté à plaisanterie au Burkina Faso, sinon dans la sous-région, relations constituant une richesse contribuant énormément à la cohabitation pacifique de ces peuples et dissipant /minimisant dans une certaine mesure, le rapport d’exploitation aliénante de l’autre.
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