El Fadhel Sankara, restaurateur : « Je ne cuisine que du riz made in Burkina ! »
El Fadhel Sankara fait partie de ces nombreux jeunes restaurateurs qui, chaque jour, satisfont aux besoins en alimentation des habitants de Ouagadougou. Lui, sa particularité, c’est le choix qu’il a fait de ne servir à ses clients que du riz cultivé au Burkina.
C’est depuis février 2007 que le « Golden Restaurant » a ouvert ses portes au quartier Silmissin à Ouagadougou (secteur 24, arrondissement 5). Avec 300 000 F CFA, « six chaises et trois tables », le père d’un bébé de six mois a débuté son affaire. Aujourd’hui, les tables sont passées à une dizaine et les clients ont atteint la cinquantaine par jour, pour déguster des spécialités africaines et européennes.
Mais ce qui est particulier au « Golden Restaurant », niché entre deux boutiques à l’Est de l’aéroport international de Ouagadougou, c’est que, lorsqu’en plus du « babenda » et autres succulences burkinabè, El Fadhel Sankara, le gérant, sert du riz, l’ingrédient principal vient directement des bas-fonds du Burkina.
« Je ne sers que du riz made in Burkina », dit fièrement le jeune patron de 34 ans, sourire aux lèvres, s’affairant entre deux casseroles. Pourtant, ce riz n’est pas très prisé par les restaurateurs et autres vendeurs de plats à base de cette céréale. La raison qu’ils avancent est que ce riz « ne gonfle pas», c’est-à-dire qu’il ne double pas de volume à la cuisson, ayant ainsi un impact négatif sur le bénéfice.
Mais c’est pour cela justement que El Fadhel Sankara a décidé de ne vendre que du « consommons burkinabè ». « On n’a pas ce problème, dit-il. On est préoccupé par la santé de nos clients. S’il y a un riz qui s’enfle, il faut se demander pourquoi il gonfle ». Un client de longue date et par ailleurs nutritionniste de son état, apporte de l’eau à son moulin. Pour lui, le riz importé est faible en teneur nutritionnelle.
Qualité de riz
« C’est du riz déshydraté, qui a au moins quatre années d’existence, explique Adama Sanou. Voilà pourquoi il perd toute son eau. Quand vous le mettez dans un plat, il gonfle et les gens disent que c’est un riz qui remplit le plat. Mais en matière de qualité nutritionnelle, c’est du riz qui ne contient plus de nutriments ».
Voilà pourquoi Adama Sanou aime bien manger au « Golden Restaurant ». « Lui (El Fadhel Sankara, NDLR), il a beaucoup misé sur le riz local. Quand vous le mangez, il est collant. Vous sentez un goût un peu sucré et cela veut dire que toutes les vitamines et tous les nutriments y sont », foi de connaisseur.
Mais cela n’a tout de même pas un coût pour le restaurateur, qui emploie deux personnes ? El Fadhel Sankara répond que non, car il dit d’abord être préoccupé par la santé de ses clients, qui le lui rendent bien. «Quand ils sont au courant qu’il s’agit du riz du Burkina, ils sont contents », affirme-t-il. De plus, payer le riz burkinabè permet à « ceux qui le cultivent de gagner » un peu d’argent, ajoute ce ressortissant du Passoré.
El Fadhel Sankara, qui a suivi un stage de cuisinier de trois mois dans un grand hôtel de la place, compte étendre son activité. L’espace qu’il utilise actuellement est restreint. En attendant, il économise, en espérant de lendemains meilleurs, car, comme il l’avoue lui-même, « ce n’est pas facile en général pour la petite entreprise burkinabè ».
Abdou ZOURE
Burkina24
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