Me Barthélémy Kéré : « Sans bulletin, on ne peut pas faire des élections à Zogoré »
Le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Me Barthélémy Kéré, a visité un stand de communication et des centres de formations des membres de bureaux de vote, ce mardi 17 mai 2016 à Ouagadougou. Séance tenante, Me Kéré s’est prononcé sur la situation qui a prévalu notamment à Béguédo et à Zogoré où la campagne électorale est émaillée par des violences.
« Vous vous rappelez qu’avant l’ouverture de la campagne, j’ai adressé un message à toute la classe politique pour lui demander de privilégier la force des arguments en lieu et place de l’argument de la force. C’est vrai, on a constaté dans quelques endroits, quelques petites difficultés. Mais il faut garder raison. Nous avons plus de 9.000 circonscriptions. Si dans 4 ou 5 circonscriptions, il y a quelques petites difficultés, il ne faut pas crier à la catastrophe.
Bien entendu, le mieux c’est que ça soit violence zéro. Mais actuellement, nous ne sommes pas particulièrement inquiets. Il y a des points pour lesquels nous savons qu’il y a des difficultés. Ce sont des points que nous suivons actuellement avec la plus grande attention. Vous avez cité Béguédo. Comme vous le savez, sur le terrain, nos agents électoraux sont partis. On a eu donc des difficultés sur le terrain avec les gens au point où la CECI a été saccagée par des personnes.
Les points focaux violences qui sont dans les zones là-bas nous disent que certains citoyens se promènent avec des coupe-coupe. Dans ces conditions, nous n’avons aucun intérêt à rassembler les gens pour les mettre en affrontement.
Pour Béguédo, nous espérons que les discussions que nous avons actuellement avec la classe politique qui est présente là-bas, ils feront l’effort de s’assumer pour que les conditions s’améliorent de façon fondamentale. Si la situation ne s’améliore pas de manière fondamentale, eh bien, nous allons être obligés de ne pas déployer donc le scrutin à Béguédo.
C’est aussi simple que ça. Si nous n’avons pas la possibilité de déployer avec sécurité notre personnel, notre matériel électoral, si là-bas, les citoyens risquent de s’affronter, eh bien, la CENI ne prendra pas la responsabilité de travailler dans de telles conditions. Vous avez également suivi la situation à Zogoré où une décision de justice a dit de réceptionner les dossiers du MPP parmi la liste des candidats. La population s’est opposée à cela.
La classe politique que j’ai interpellée plusieurs fois pour pouvoir procéder à la validation de ce dossier-là n’a pas répondu jusqu’à présent à notre appel. Donc, nous n’avons pas été à même à Zogoré d’établir le bulletin unique. Sans bulletin, on ne peut pas faire des élections à Zogoré. C’est une réalité qui est indépendante de la volonté de la CENI parce que la base sur laquelle nous travaillons, c’est la base de l’Etat de Droit. C’est-à-dire le respect des décisions de justice.
Si les gens pensent qu’ils ne peuvent pas respecter les décisions de la justice, la CENI ne peut pas aller au-delà de cela par exemple. Mais, comme je dis, il faut savoir raison garder. Si vraiment dans deux ou trois sites, il y a quelques difficultés, il ne faut vraiment pas crier à la catastrophe. Nous avons plus de 9.000 circonscriptions dans lesquelles ça se passe très bien.
En tout cas, nous croisons les doigts. Nous prions Dieu pour qu’effectivement la paix que nous avons préconisée, qui a été relayée aussi par un certain nombre de militants et partisans au niveau des classes politiques, puisse s’étendre et que même là où on a des difficultés, que d’ici là, la situation s’améliore ».
Propos recueillis par Noufou KINDO
Burkina 24
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