Burkina : Ce dont les Koglweogo ont parlé à Kombissiri
« Un monde fou, près de 25 000 personnes ». Ce sont les mots utilisés par Moussa Thiombiano allias Django, le chef des Koglweogo de la région de l’Est pour qualifier la mobilisation de ses compères lors de la rencontre nationale des Koglweogo le mercredi 22 juin 2016 à Kombissiri. Joint par Burkina 24 à la fin de cette rencontre, Django fait le point.
Burkina 24 (B24) : Quelles sont les grandes conclusions qui sont ressorties de la rencontre d’aujourd’hui ?
Moussa Thiombiano allias Django (MT) : Les conclusions, c’est qu’il devrait y avoir une entente entre nous et le gouvernement. Aujourd’hui, nos plaignants, si les voleurs arrêtent, nous aussi on arrête. Tant qu’il y a des voleurs qui continuent à nous torturer, il n’y aura pas de pardon. Si les voleurs arrêtent au Burkina Faso, je pense que Koglweogo ne serait pas là à nuire qui que ce soit.
B24 : Dans son communiqué, le ministre d’Etat Simon Compaoré a interdit toute perception d’amendes. Allez-vous respecter cette décision ?
MT : Ça rejoint encore la première réponse. Nos amendes sont fixées sur les voleurs. S’ils arrêtent, ils n’y aura plus d’amendes. A partir du moment où nous avons dit, ne prend pas ma chose, si tu la prends, tu vas payer.
Nous nos amendes sont fixées sur les voleurs, des voleurs qui nous torturent, qui ne nous laissent pas le temps de vivre. Si les voleurs arrêtent de nous torturer, il n’y aura plus d’amendes. Il y a des coupeurs de route qui ont fait dix ans. Aujourd’hui, j’ai mis la main sur eux. Il y en a 12. Sur les 12, j’ai 8 déjà et je suis à la recherche des 4 autres personnes.
« On ne peut pas caresser un voleur pour qu’il nous dise la vérité » (Moussa Thiombiano allias Django)
Vers Kantchari, des voleurs ont amené des gens depuis le Bénin pour faire des repérages dans leur village. Comment on peut amener quelqu’un de l’extérieur pour venir opérer sur son frère ?
B24 : Par rapport aux sévices corporels, certaines personnes estiment que les Koglweogo infligent des traitements inhumains aux présumés voleurs. Le communiqué du ministre les interdit également. A la fin de votre rencontre, avez-vous décidé de laisser tomber les sévices ?
MT : Je ne suis pas d’accord pour les tortures. Mais on a une façon de faire. On ne peut pas caresser un voleur pour qu’il nous dise la vérité. Pour éviter les tortures, nous allons mettre en place un règlement intérieur qui puisse nous guider. Cela serait une bonne chose pour éviter les désagréments.
B24 : Mais concrètement, avez-vous refusé d’appliquer toutes les recommandations comprises dans le communiqué du ministre Simon Compaoré ?
MT : Refuser, je dis non. Le ministre de la sécurité, il sécurise tout le monde. Il est temps de nous donner un chemin à suivre, c’est tout.
B24 : Après cette rencontre nationale, allez-vous demander à rencontrer le ministre de la sécurité intérieure, Simon Compaoré ?
MT : Je pense qu’il est souhaitable. Ce sont des gens qui doivent nous écouter. C’est ensemble qu’on trouvera une solution.
B24 : Allez-vous organiser de façon régulière cette rencontre nationale ?
MT : Il va falloir le faire, puisque c’est en cela qu’on peut avoir des échanges pour ne pas faire des abus.
Propos recueillis par Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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