ISTIC : De nouveaux journalistes prêts au combat

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Du dernier classement mondial de la liberté de la presse, le Burkina Faso occupe le 5ème rang en Afrique et le 1er rang en Afrique de l’Ouest. Les 68 nouveaux impétrants de l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication disent se sentir plus interpelés par ce classement. Ils l’ont fait savoir par la voix de leur délégué lors de la cérémonie de fin de formation ce 9 juillet 2016.  Saisissant l’occasion, le parrain, directeur du quotidien d’Etat ivoirien « Fraternité Matin » n’a pas manqué de requérir de la part de ses filleuls l’impartialité, l’amour du juste, du vrai et la résistance permanente à toutes les tentations. Des valeurs sans lesquelles la « noble mission ressemblera à une vaste duperie ».

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Après 18 mois pour les uns et 30 pour les autres, les étudiants en fin de formation assurent avoir acquis « les connaissances essentielles en matière de collecte, de traitement et de diffusion de l’information ». Mahamadi Teigna, délégué de la promotion  et ses collègues disent se sentir « aptes » à l’exercice de la profession de journalisme de façon professionnelle et responsable.

Venance Konan a offert un exemplaire du Numéro 1 de Frat Mat - © Burkina24
Venance Konan a offert un exemplaire du Numéro 1 de Frat Mat – © Burkina24

Il n’y a pas que le classement du pays qui interpelle la 28 ème promotion de l’ISTIC. Il y a aussi cette assertion de Joseph Pulitzer, précurseur du journalisme d’investigation, dont ils se sont appropriés : « Notre République et sa presse graviront ensemble les sommets ou bien elles iront ensemble à leur perte. Une presse compétente, désintéressée peut protéger cette morale collective de la vertu, sans laquelle un gouvernement populaire n’est qu’une escroquerie et une mascarade ».

« Oui, difficile et délicate est cette profession »

Artisan du partenariat entre les quotidiens d’Etat ivoirien et burkinabè que sont « Fraternité Matin » et « Sidwaya », Venance Konan a accepté parrainer la 28ème  cuvée de l’ISCTIC.

La profession de journalisme, affirme le directeur du quotidien d’Etat est l’un des métiers des plus « exaltants » et « difficiles » compte tenu de la charge du pouvoir qu’elle transporte à savoir celui de changer, d’orienter, d’imposer, voire de manipuler des opinions, d’éduquer, de former, d’informer, de cultiver, de distraire, de rassembler.

A l’inverse, ajoute-t-il, la profession a le pouvoir de démoraliser, démotiver, dénigrer, diffamer, de diviser, de maquiller des faits, d’opposer des citoyens et même de provoquer des guerres.

« Oui, difficile et délicate est cette profession » a fini par dire le parrain de la cérémonie.

Ils sont « prêts pour le combat de la liberté de presse »

Le délégué de la promotion a saisi l’occasion pour demander au parrain de plaider auprès des autorités burkinabè pour la réouverture de la radio-école de l’institut dont « la fréquence vient d’être attribuée à une autre société ». Les doléances que sont la reconnaissance des diplômes de l’ISTIC par le CAMES, l’exiguïté des locaux, qui a conduit à la délocalisation de la cérémonie de fin de formation sur le site du SIAO ont été portés à la connaissance du parrain.

Les étudiants en fin de formation - © Burkina24
Les étudiants en fin de formation – © Burkina24

« Nous sommes prêts pour le combat de la liberté de presse dans le professionnalisme et la responsabilité », a déclaré le délégué de promotion lors de son adresse à l’assistance. Le parrain, se fiant à ce qu’il sait de l’institut, dit ne pas douter de la qualité des hommes et des femmes qui en sortent chaque année. Il les appelés à la résistance face aux tentations en ces termes :

« Votre profession vous donne une arme redoutable qu’il faut savoir manier. En plus des savoirs que vous venez d’accueillir et de renforcer, il vous faut mettre en avant – c’est ma conviction, conforté par mon expérience – l’éthique, la déontologie, la morale. Dans un monde où tout se vend, où l’argent joue sur la morale, il n’est certes pas aisé de résister (…). Mais votre réussite passe forcément par cette résistance. Exercer votre métier demande surtout de la personnalité. Sans être des anges, votre personnalité doit vous aider tout en conservant vos convictions et sentiments à garder toujours intact votre objectivité et votre honnêteté. Sans cette capacité à chercher l’impartialité, sans cet amour du juste, du vrai, sans cette résistance permanente à toutes les tentations, notre noble mission ressemblera à une vaste duperie. »

« Commettez des fautes, mais commencez »

En plus d’avoir prodigué ses conseils à ses filleuls, le parrain a offert au nom de « Fraternité Matin », une enveloppe de 500 000 F CFA. Et pas seulement. Venance Konan a offert des ouvrages et des magazines des éditions de « Frat Mat  Editions » aux étudiants. « Il est important, dit-il, qu’un vrai journaliste est d’abord un journaliste qui se cultive. Et pour cela, il lui faut lire ». Et, « c’est en permanence que vous devez lire, cultiver. Considérez que vous êtes des pierres brutes qu’il faut tailler chaque jour par la culture ».

Le corps enseignant de l'ISTIC - © Burkina24
Une partie du corps enseignant de l’ISTIC  et des invités de la cérémonie – © Burkina24

Les 3 premiers en presse écrite se sont vu offrir des stages à « Fraternité Matin ». Venance Konan n’exclut pas la possibilité pour ceux-ci de continuer à pratiquer le métier au sein de la rédaction du quotidien. « Si, au bout de 3 mois, vous êtes bons, pourquoi pas ! Pourquoi pas ! », a-t-il dit.

Plus important encore, en termes de symbolique, le parrain a offert un exemplaire du tout premier numéro de « Fraternité Matin », paru le 9 décembre 1964. Faisant un court rappel, il a confié qu’il était plein de fautes, d’où l’invite à ses filleuls, ces « pierres brutes » : « vous aussi, commencez. Commettez des fautes, mais commencez ».

Oui Koueta

Burkina24

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Oui Koueta

'The vitality of a country can also be measured through that of its journalists'

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