Saponé : L’UPC et le CDP s’estiment « trahis » par le MPP et refusent de siéger au Conseil municipal
Le « scandale de Saponé » connait un nouveau rebondissement. L’opposition politique burkinabè, à travers l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), a animé une conférence de presse le lundi 25 juillet 2016 pour dire sa vérité sur le problème survenu suite à la désignation du maire de Saponé.
Bien avant les élections du maire de la commune de Saponé, une entente avait été trouvée entre le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et l’Opposition pour une gestion consensuelle de la commune qui « a toujours eu mal à sa gestion depuis l’érection des communes rurales », selon Kouliga Nikièma, secrétaire général de la sous-section UPC de Saponé.
Le maire n’a pas été élu, faute de majorité absolue. Cette entente consiste, à en croire Zénabo Tiendrébéogo militante de l’UPC, à octroyer 4 postes à l’autre partie sur les 9 en cas de victoire de l’une. Autrement dit, le MPP (avec 41 conseillers) concédera 4 postes dans le Conseil municipal à l’UPC et au CDP (avec respectivement 33 et 6 conseillers) si le maire y est issu et vice versa.
Mais chaque parti briguera le poste de maire. « Le candidat du MPP s’est rendu chez celui de l’UPC-CDP pour sceller cette entente. A Saponé, on était alors soulagé, convaincu que cette fois-ci, la commune serait gérée dans la paix », note Kouliga Nikièma.
Le jour du vote, selon toujours « les vérités » du secrétaire général de la sous-section UPC de Saponé, après trois tours de scrutin, le maire n’a pas été élu, faute de majorité absolue.
Le premier tour a donné 40 voix au MPP, 39 pour UPC-CDP et un bulletin nul. Le second, idem. A la troisième fois, le MPP aura 39 voix, 2 bulletins nuls et 39 voix pour UPC-CDP, donc une parfaite égalité.
Dans ce cas de figure, l’article 253 du Code électoral prévoit que c’est le candidat le plus âgé qui est élu. Ce fut le cas et le candidat du MPP remporte le poste de maire au détriment de celui de l’UPC, « moins âgé de cinq mois », précise Kouliga Nikièma. Selon toujours ce dernier, le MPP a « rapidement relancé l’élection du premier adjoint au maire » au lieu de « mettre en œuvre le consensus » et s’est adjugé tous les 9 postes du Conseil municipal.
Comment allons-nous faire ? « Nous avons été trahis », conclut Kouliga Nikièma, secrétaire général de la sous-section UPC de Saponé avant d’annoncer au nom des conseillers UPC et CDP : « Ils n’iront pas siéger avec ces derniers (conseillers MPP, ndlr) au Conseil municipal ».
Pour sortir de cet imbroglio, Kouliga Nikièma estime que le maire MPP a la solution. « Si tout le conseil municipal démissionnait, dans les 90 jours, on aurait refait les élections. Si un maire démissionne, dans la semaine qui suit, on trouve la solution. C’est à ces solutions légales que nous pensons », estime-t-il sans être plus explicite.
Outre cet épisode du « scandale de Saponé », les femmes de ladite commune ont marché le 29 juin pour empêcher l’installation du maire. La cérémonie s’est finalement passée à la gendarmerie. Des motifs, elles relèvent, selon Kouliga Nikièma, que des 9 membres du Conseil, seul un est résidant dans la commune « et là aussi, à 20 km de la mairie« .
Et à Zénabo Tiendrébéogo de s’interroger : « ils (les conseillers, ndlr) ne vivent pas sur place. Si nous avons des papiers en urgence, comment allons-nous faire ? ».
Ignace Ismaël NABOLE
Burkina 24
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