Burkina : La coalition « Dytaniè » invite à « rester aux aguets » face au « boulevard d’erreurs »
Le constat dressé par la coalition « Dytaniè » organisée autour de la défense de l’esprit de l’insurrection populaire et le vrai changement est que « le signal n’est pas bon ». Les leaders étaient face à la presse le jeudi 15 septembre 2016 pour égrainer les raisons qui les alarment.
Pourquoi le Dytaniè comme nom ?
« Le Dytaniè est une des valeurs sûres de l’insurrection populaire. On a affronté tous les dangers avec le Dytaniè », a justifié Smockey du Balai Citoyen avant d’ajouter que « l’heure est grave ». La coalition composée en plus du Cadre 2h pour nous, 2h pour l’Afrique, de la Ligue des panafricanistes, les générations Joseph Ki-Zerbo et Cheick Anta Diop, le Mouvement des Sans voix et le Repère estime que « le temps d’agir en unité d’action pour la préservation et le renforcement des acquis de l’insurrection contre la trahison du peuple est arrivé ».
Mathias Ollo Kambou juge qu’« il n’y a pas d’acquis définitifs », car analyse-t-il, « l’acquis d’aujourd’hui peut être remis en cause demain ». Pour cette raison, continue-t-il, il ne faut pas attendre que « la maison soit ébranlée avant de se lever ». « Le signal n’est pas bon », finit-il par asséner. « La durée de la coalition est illimitée », a déclaré Ouoba Ounténi tant que « les gens vont continuer à gouverner à rebrousse-poils ».
Génération « Nokia 3210 » contre « génération Android »
Les conférenciers trouvent « désolant » de constater que le pouvoir et l’opposition « se détournent des problèmes réels du peuple et des idéaux qu’il a défendus lors de ces évènements majeurs de l’histoire politique » du pays.
Sams’k le Jah estime que les leaders politiques « Nokia 3210 » n’ont pas encore compris qu’ils ont en face d’eux « une génération Android ». Il admet ne pas être « vieux », mais affirme qu’ « il n’y a pas eu autant de violences pendant et après les élections que maintenant ». Il est temps selon lui d’arrêter de se faire distraire par « des gens qui refusent de s’assumer ».
S’exprimant sur le mutisme et l’inaction de l’opposition Sams’K finit par marteler : « si un leader de l’opposition finit par croire que si c’est la société civile qui va faire du bruit pour que lui il se positionne, il a tiré à terre. Chacun prend ses responsabilités »
Un « boulevard d’erreurs »
Comptabilisant les actes de « recalages » et de « rétropédalages », la coalition juge qu’« en 9 mois de séjour au pouvoir, le peuple attend toujours » de voir les pieds levés des « freins actionnés sur les dossiers de justice ». « Finalement, affirme Smockey, on se retrouve avec un avenir judiciaire complètement hypothéqué ». Et la conférence de presse organisée par les procureurs Maïza Sérémé et Alioune Zanré (tribunal militaire), « ça ressemble à du déjà vu » pour Mathias Kambou.
Le projet de modification constitutionnelle est jugé « plus ambiguë » par Moyenga David au regard du temps mis contrairement aux annonces faites. Le plan actuel vise selon les membres de la coalition « à vider le contenu du projet de constitution de la VIème République ».
Le but visé selon les leaders de la coalition est « d’effacer tous les sillons tracés par le peuple sous la transition ». Face à ce que Smockey qualifie de «boulevard d’erreurs », la coalition « Ditanyè » lance un appel à « être alerte et rester aux aguets ».
Oui Koueta
Burkina24
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